25 Nov

Carole Delga, « femme à abattre » pour l’Elysée : histoire secrète d’une petite phrase polémique

Une petite phrase dans un article de presse a fait bondir l’entourage de la présidente PS de la région Occitanie. On est remonté à la source.

Carole Delga et Emmanuel Macron en juillet 2018 (Photo : Bob Edme / MaxPPP)

Comme une petite bombe ! Un article de la rédaction parisienne du groupe La Dépêche du Midi, diffusé dans Midi Libre et La Dépêche dimanche 24 novembre, revient sur l’intérêt que portent l’Elysée et Emmanuel Macron aux futures élections municipales.

Sans les guillemets

En fin d’article, il est question de l’Occitanie et de certains candidats que La République en Marche (LREM) ne soutient pas, jugés trop proches de Carole Delga, présidente PS de la région. Voici l’extrait en question :

«Macron a déjà en tête le coup d’après : les départementales et les régionales. Il pense le calendrier comme un cycle complet», explique un conseiller qui assure qu’en Occitanie, certains candidats très macroncompatibles n’ont pas été investis car trop proches de Carole Delga. La Présidente de la région Occitanie sera la femme à abattre lors des régionales de 2021. 

L’expression la femme à abattre ne figure pas entre guillemets. Mais le terme est fort. Suffisamment pour faire réagir l’entourage de la présidente.

Bronca à gauche

Capture d’écran à la clé, même le directeur de cabinet du Conseil régional, Laurent Blondiau, habituellement avare en tweets, s’est exprimé pour prendre la défense de la présidente de région.

 

Au Conseil régional, d’autres lui ont embrayé le pas, notamment le responsable des réseaux sociaux et membre du PS, François Carbonnel :

Les réactions à l’expression « femme à abattre » sont nombreuses dans les rangs de la gauche et particulièrement du PS régional.

Dans un communiqué publié lundi matin, le mouvement des jeunes socialistes de la Haute-Garonne (MJS 31) s’adressent directement à Emmanuel Macron :

Nous ne pouvons accepter la bassesse des attaques personnelles contre une femme qui, elle, a voué son mandat à l’amélioration du quotidien des habitants de la région Occitanie. Monsieur le Président, soyez à la hauteur de votre fonction . Nous vous invitons à épouser nos combats, ici, contre l’extrême droite et abattre ceux qui la répandent. (communiqué MJS 31)

Sexisme, machisme, attaques personnelles. Une polémique est née.

Opération de désamorçage

Dan les rangs de la majorité nationale, ils sont moins nombreux à avoir réagi. Toutefois, la députée LREM (ex-PS) de Haute-Garonne, Monique Iborra, répondant à un tweet de la candidate PS aux municipales à Toulouse Nadia Pellefique, dénonce une polémique inutile, une « manipulation », une « manoeuvre » :

Ce qui a vraiment été dit

Nous avons contacté la journaliste auteure de l’article pour le groupe Dépêche du Midi. Dans son article, elle rapporte des propos entre guillemets d’un conseiller à l’Elysée. La phrase concernant Carole Delga femme à abattre ne figure pas entre guillemets.

Alors, propos de journaliste ou citation ? La journaliste nous confirme que ce conseiller lui a bien dit que la défaite de Carole Delga serait un objectif de LREM et de l’Elysée en 2021. Les propos tenus vont dans le sens d’une volonté de « dégager » l’actuelle présidente de région.

Pour la journaliste, il ne s’agit pas d’une citation dans le sens strict, mais de l’esprit de la discussion. La formulation n’a peut-être pas été exactement celle-là mais l’idée était la même.

L’article retranscrit donc exactement ce que ce conseiller (anonyme) de l’Elysée voulait faire savoir : en 2021, l’Occitanie sera un objectif pour LREM. Et, selon nos informations, les candidats potentiels ne manquent pas : Jean-François Portarrieu, Christian Teyssèdre, etc.

« Prendre de la hauteur »

Menacée de mort à plusieurs reprises, la présidente de la Région a sans peu apprécié le terme « femme à abattre » mais pendant que ses proches prenaient dimanche sa défense sur les réseaux sociaux, Carole Delga, elle, ne postait qu’un seul tweet sur son compte officiel.

Une photo des Pyrénées avec ce texte :

Randonnée en , terre courage, pour prendre de la hauteur…

Elle n’est peut-être pas encore dans la « ligne de mire » de LREM mais elle sait, si elle l’ignorait encore, qu’elle ne pourra sans doute pas compter sur le soutien de l’Elysée en 2021.

FV (@fabvalery) avec LD (@laurentdub)

 

13 Mai

Européennes : le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, ne soutient pas la liste Macron

INFO FRANCE 3 – Le maire (LR) de Toulouse a fait son choix. Jean-Luc Moudenc reste fidèle aux Républicains et ne soutient pas la liste Macron aux Européennes.

Jean-Luc Moudenc Photo MaxPPP

Le maire Les Républicains de Toulouse soutient la liste des Républicains pour les élections européennes. Cette évidence n’était pas évidente. Jean-Luc Moudenc est macron-compatible et, surtout, La République En Marche (LREM) a mis dans la balance les élections municipales. Un soutien aux Européennes de mai 2019 était une condition pour décrocher une alliance aux élections de mars 2020.

Bellamy plutôt que Loiseau

Jean-Luc Moudenc dénonçait un chantage. Le maire de Toulouse en tire les conséquences et confirme à France 3 Occitanie son intention de ne pas soutenir la liste « macroniste ». Le maire de Toulouse devrait donc voter pour la liste conduite par le candidat de son camp François-Xavier Bellamy.

« La conséquence d’un chantage »

L’entourage du maire de Toulouse justifie sa décision par l’attitude d’En Marche et évoque « la conséquence du chantage » des « Macronistes ». Le Premier ministre, Edouard Philippe, a été personnellement informé de la position de Jean-Luc Moudenc.

Selon nos informations, le maire de Toulouse doit rencontrer, le 20 mai, le délégué général d’En Marche, Stanislas Guerini. La réunion, à laquelle doit également participer le député (LaRem) Pierre Pierson, ne ne semble plus vraiment d’actualité. Elle devait porter sur les municipales. La décision de Jean-Luc Moudenc s’agissant des Européennes risque de clore la discussion avant même le début des négociations.

La prise de risque est relative. Jean-Luc Moudenc est le favori des sondages. Une liste En Marche est créditée de 9% des intentions de vote.

En Marche prend acte et le Modem « tacle »

Du côté des instances départementales d’En Marche, la décision de Jean-Luc Moudenc est perçue comme une clarification. « On prend acte; Les choses sont claires. Jean-Luc Moudenc défend un projet européen qui n’est pas le notre. Le maire de Toulouse ne pourra plus revendiquer un alignement sur les valeurs de la majorité présidentielle. C’est parfaitement respectable. Mais les Toulousains doivent le savoir » déclare le responsable de LaRem en Haute-Garonne.

S’agissant de l’impact sur les prochaines municipales, Pierre Castéras précise « être mobilisé à 100% sur l’échéance des Européennes ».

C’est du côté du Modem que la réaction est la plus vive. « Un aller-retour qui manque de constance et d’ambition pour Toulouse ! Comment dire un jour que la position d’Emmanuel Macron sur l’Europe est la bonne, critiquer le choix très tranché de la tête de liste LR et de ses positions européennes, trouver un prétexte pour ne pas l’accueillir à Toulouse, puis se rallier finalement à lui. On ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens » déclare le député Jean-Luc Lagleize.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

24 Avr

De Cohen 2014 à Moudenc 2020 : le grand écart de la sénatrice Françoise Laborde aux municipales à Toulouse

Soutien du socialiste Pierre Cohen en 2014, la sénatrice (ex-PRG) appartient désormais au Mouvement radical qui vient d’apporter son soutien au maire sortant LR Jean-Luc Moudenc pour 2020. Elle s’explique.

François Laborde, sénatrice de la Haute-Garonne

« C’est une petite bombe d’ailleurs mes « amis » me rappellent depuis quelques jours sur quelle liste j’ai été élue sénatrice en 2014″, confie d’emblée Françoise Laborde quand on l’interroge, après l’annonce du soutien de son mouvement à Jean-Luc Moudenc pour les municipales de 2020.

Elue sénatrice sur une liste PS-PRG en 2014, la sénatrice de la Haute-Garonne se trouve désormais dans une posture très particulière : le 16 avril dernier, le Mouvement radical social-libéral (MRSL) de Haute-Garonne auquel elle appartient a en effet apporté son soutien à Jean-Luc Moudenc pour mars 2020 ! Alors, d’ailleurs, que le maire sortant LR de Toulouse n’est toujours pas officiellement candidat !

 

« Je ne suis pas une girouette moi »

Pour mémoire, le mouvement radical est né du (re)mariage du Parti radical de gauche (PRG) avec les Radicaux Valoisiens, plutôt de centre-droit. Mais la noce a fait long-feu ! Les radicaux de gauche, dont leur cheffe la députée du Tarn-et-Garonne Sylvia Pinel, ont repris leur bagages et leur indépendance. Sauf Françoise Laborde : « Je ne suis pas une girouette, qui change de camp tous les ans. J’ai choisi de rester au mouvement radical mais je n’y occupe aucune fonction, je suis une simple membre, sénatrice mais sans rôle national ou local ». 

Un soutien sans faille à Jean-Jacques Bolzan

Problème : le mouvement radical de Haute-Garonne est présidé par Jean-Jacques Bolzan, proche de Jean-Luc Moudenc et adjoint au maire. Si Françoise Laborde refuse d’être une girouette, la voilà cependant embarquée dans un mouvement qui soutient celui qui a battu Pierre Cohen en 2014, qu’elle soutenait à l’époque. La girouette aurait-elle était emportée par le vent d’Autan qui souffle sur Toulouse ?

A titre personnel, je préférerai Nadia Pellefigue*. Mais je soutiens Jean-Jacques Bolzan. Il fait du bon boulot et mérite d’être réélu. Tout le monde sait sur quelle liste il sera en 2020, sur celle de Jean-Luc Moudenc. Il sera alors temps pour moi de décider quelle liste je soutiens » (Françoise Laborde)

Selon nos informations, les instances nationales du Mouvement Radical ont reproché à Jean-Jacques Bolzan son empressement à soutenir Jean-Luc Moudenc, alors que les élections européennes ne sont pas encore passées. Un empressement qui met mal à l’aise Françoise Laborde, notamment vis à vis de ses « amis » de gauche ui ne manqueront pas de lui rappeler, le moment venu, grâce à qui elle est devenue sénatrice en 2008 et a été réélue en 2014…

FV (@fabvalery)

*Vice-présidente de la région Occitanie, la socialiste Nadia Pellefigue s’est lancée dans la course aux municipales à Toulouse mais ne souhaite pas passer par la primaire mise en place par son parti.

14 Mar

Christophe Castaner à Toulouse pour la commémoration des attentats de Mohamed Merah

Info France 3 Occitanie. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, participera à la commémoration des attentats de 2012.

Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur. Photo : Tanguy/MaxPPP

Le ministre de l’Intérieur se rendra, ce mardi 19 mars, à l‘école Ozar Hatorah. Le 19 mars 2012, pour la première fois en France, un attentat est perpétré dans un établissement scolaire. Mohamed Merah pénètre dans l’école juive et assassine froidement un enseignant, Johnatan Sandler et ses 2 enfants, âgés de 4 et 5 ans. Casqué, le terroriste poursuit ensuite la petite Myriam Monsonego, 7 ans, dans la cour et l’exécute.

7 ans, jour pour jour, après les faits, Christophe Castaner assistera, à 10 heures 30, à une cérémonie dans l’école toulousaine. Le ministre de l’Intérieur se rendra ensuite au square de Gaulle, derrière la place du Capitole.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

06 Mar

Européennes : la « vraie-fausse » candidature du gilet jaune Benjamin Cauchy chez Laurent Wauquiez

Le gilet jaune, Benjamin Cauchy affirme avoir décliné une offre du parti Les Républicains : une place sur la liste des européennes. Mais du côté de Laurent Wauquiez, c’est un démenti. Aucune proposition n’a été faite.

Benjamin Cauchy. Photo : MaxPPP

Ce mercredi 6 mars, le parti de Laurent Wauquiez doit dévoiler sa liste pour les Européennes. Aucun suspens, s’agissant de Benjamin Cauchy. Le gilet jaune, invité « permanent » sur le plateau de BFM, sera absent du casting. Benjamin Cauchy affirme avoir « été approché par des leaders nationaux pour rejoindre la liste LR » et précise : « je n’ai pas donné suite ».

Le très médiatique porte parole des gilets jaunes libres s’est invité lors de la (dernière ) venue, en région toulousaine, de Laurent Wauquiez. Une rencontre improvisée s’est déroulée sous l’œil des caméras. Le président des Républicains a alors proposé à Benjamin Cauchy un contact plus tranquille, loin de l’agitation d’une fin de meeting.

Selon le gilet jaune, le rendez-vous s’est non seulement déroulé. Mais il a débouché sur une offre pour les Européennes. Une source, membre de LR, affirme que Benjamin Cauchy « a été reçu poliment mais aucune proposition n’a été faite ». Un proche de Laurent Wauquiez est catégorique et affirme « n’avoir jamais entendu parler d’une candidature Cauchy ».

Il existe des listes « fantômes » : toujours annoncées et jamais constituées. S’agissant de Benjamin Cauchy, c’est plutôt une « vraie-fausse » candidature : annoncée mais non confirmée.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

05 Mar

Comment l’ex-députée PS de Toulouse Cathy Lemorton a été nommée patronne de la « réserve sanitaire »

Après avoir annoncé fin 2018 qu’elle quittait la politique (et le PS), l’ex-pharmacienne, ex-députée et présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale fait un retour fracassant… dans le monde du travail.

Cathy Lemorton (Photo : V. Isore / MaxPPP)

Après sa défaite aux législatives en juin 2017, Cathy Lemorton avait confié avoir traversé une période difficile sur le plan personnel. La tempétueuse députée socialiste de la Haute-Garonne avait eu un passage à vide.

Fin 2018, elle annonçait même quitter le Parti socialiste (ou ce qu’il en reste) et la politique. Pour une retraite bien méritée ? Que nenni.

Députée pendant deux mandats, l’ex-pharmacienne, qui avait vendu son officine toulousaine et dont le nom a circulé plusieurs fois comme possible ministre de la Santé, était parvenue en 2012 à la présidence de la puissante commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Où elle ne s’est pas fait que des amis… surtout dans le milieu médical.

Et boum, voici l’ex-députée de retour aux affaires… sanitaires. Non plus dans un rôle politique mais cette fois opérationnel. Cathy Lemorton a pris le 1er mars, la tête de la « réserve sanitaire ».

Mobiliser des professionnels de santé réservistes

Inconnue du grand public, la réserve sanitaire est un établissement qui permet à l’Etat de mobiliser des « réservistes » professionnels de santé en cas d’épidémies, de grands rassemblements, etc. C’est l’une de composantes de Santé Publique France, l’agence directement rattachée au ministère de la santé.

Une réserve maintenant placée sous les ordres de Cathy Lemorton. Qui nous indique avoir été simple candidate au poste :

Quand j’ai vu passer l’offre d’emploi, je rentrais juste d’une mission à Mayotte en tant que réserviste quasi-anonyme. J’ai envoyé mon CV et ma lettre de motivation, j’ai été entendue par un jury et finalement choisie pour débuter dès que possible » (Cathy Lemorton, entretien avec France 3)

Il s’agit d’un poste stratégique. La nomination du titulaire serait-elle totalement dénuée de sens politique ? Cathy Lemorton y prend la suite de Clara de Bort, directrice d’hôpital mais aussi ex-collaboratrice des ministres Xavier Bertrand et Roselyne Bachelot.

« J’avais le profil »

Alors, l’ex-députée PS aurait-elle bénéficié pour ce poste de la bienveillance, voire d’un coup de pouce de la ministre de la Santé Agnès Buzyn ? L’intéressée réfute.

Il était marqué sur la fiche de poste d’avoir des capacités de soin (je suis pharmacienne), de management (j’ai géré des équipes à l’Assemblée) et une bonne connaissance du domaine réglementaire et législatif. Je pense avoir le profil. Je ne crois même pas qu’Agnès Buzyn était au courant que j’avais fait des missions en tant que réserviste » (Cathy Lemorton, entretien avec France 3)

A son nouveau poste, elle devra aussi travailler avec des médecins libéraux. Quand elle était présidente de la commission des Affaires Sociales, ses relations avec certains praticiens étaient extrêmement tendues. « Ils n’avaient pas digéré le tiers-payant généralisé, précise-t-elle aujourd’hui. Mais de toute façon, ces gens-là ne sont pas réservistes, il n’y a pas de sujet ». 

Devoir de réserve

La politique c’est donc terminé pour elle. « Ce fut une belle période, inattendue, dont je garde de bons souvenirs et pas d’aigreur » confie-t-elle.

Elle habite désormais Paris et débute, à 57 ans, une nouvelle vie. « C’est un joli projet et je ne suis plus en première ligne. Ça me va très bien ! »

Et pas question pour elle de prendre part à la future campagne des élections municipales de Toulouse. Il y a quelques temps, certains socialistes toulousains avaient fait de cet ex-proche d’Arnaud Montebourg leur possible championne. Ce temps est révolu.

En tant qu’agent public, elle a désormais un devoir de réserve (qui n’a rien de sanitaire).

FV (@fabvalery)

20 Fév

Municipales à Toulouse : la liste « Archipel Citoyen » présente le mode de désignation de ses candidats

Des citoyens se réunissent depuis plusieurs mois pour débattre d’un projet municipal. « Archipel Citoyen » franchit un cap et présente le mode de désignation de sa liste. Un mode innovant, mêlant tirage au sort et vote pour des candidats.

Mairie de Toulouse. Photo : MaxPPP

Depuis l’été 2017, « Archipel Citoyen »se veut « une démarche citoyenne, ouverte et participative pour les élections municipales de 2020 ». Le mouvement, ancré à gauche, organise des débats et fonctionne par cercles thématiques. Tous les 3 mois, un « Grand Cercle » réunit tous les adhérents. Le prochain marque un cap. Il se déroulera ce jeudi 21 février dans le quartier de Saint-Cyprien.

« Archipel Citoyen » va présenter le mode de désignation de ses candidats. Les 4 porte-paroles du mouvement ont été désignés sur la base d’une « élection sans candidat ». « Archipel Citoyen » veut également innover s’agissant de sa future liste électorale. Un objectif politique « classique » qui pourrait être celui du PS, d’Europe-Ecologie ou de n’importe quel parti de gauche. Une des porte-paroles, Caroline Honvault, explique que le but est « un rassemblement large de la gauche ».

Mais « Archipel Citoyen » plaide surtout pour « un renouvellement complet du personnel politique ». Pas d’investiture interne, encore moins de candidature « naturelle » ou de personnalité phare. « Archipel Citoyen » veut innover et propose de constituer sa liste avec 3 canaux différents. Un tiers des places ira à des candidats désignés sur la base d’une profession de foi. Un autre tiers sera issu d’un plébiscite c’est-à-dire de candidats qui n’ont pas déposé de candidature mais sont « poussés » par les autres adhérents. Enfin, un dernier tiers sera tiré au sort sur les listes électorales.

Laurent Dubois (@laurentdub)

19 Fév

Divorce entre Radicaux de Gauche et « Valoisiens » : les vrais chiffres de la division en Occitanie

Les radicaux de Gauche quittent le Mouvement Radical et reconstituent le…Parti Radical de Gauche. L’ex présidente du PRG, Sylvia Pinel, et le nouveau patron des Radicaux de Gauche, Guillaume Lacroix, affirment qu’ils récupèrent la « grande majorité » des troupes. Une affirmation démentie par les chiffres.

Sylvia Pinel, ex co-présidente du Mouvement Radical et Guillaume Lacroix. Photo Max PPP

Sylvia Pinel et Guillaume Lacroix claquent la porte du Mouvement Radical. Un nouveau parti né, en 2017, de la fusion des Radicaux de Gauche et des « Valoisiens« . Les deux anciens responsables du PRG  recréent leur ex-parti. Sylvia Pinel et Guillaume Lacroix affirment que les ex Radicaux de Gauche vont très majoritairement les suivre. Les chiffres montrent le contraire.

4 fédérations (ex PRG) sur 24 suivent Sylvia Pinel

Le Mouvement Radical est composé de 28 instances départementales présidées par des ex-PRG. 4 présidents (seulement) rejoignent le « nouveau » parti radical de gauche. Parmi les fidèles, on compte une fédération « historique », le fief de Jean-Michel Baylet : le Tarn-et-Garonne. En revanche, la fédération du Lot ou encore du Gers restent au Mouvement Radical.

 3 sénateurs (ex-PRG) ne rejoignent pas le PRG

La sénatrice de la Haute-Garonne, François Laborde, ne retournera pas dans son ancien parti. Le sénateur du Gers, Raymond Vall, est sur la même ligne. Le président du groupe RDSE au Sénat, Jean-Claude Requier ne suivra pas non plus Sylvia Pinel et Guillaume Lacroix.

Le seul président (ex-PRG) de département (d’Occitanie)

Michel Pelieu est une figure historique du PRG en Occitanie. Maire, conseiller général et sénateur, il préside (actuellement) le conseil départemental des Hautes-Pyrénées. Il ne retournera pas dans son ex-parti. La députée de la 2ème circonscription a suivi Sylvia Pinel lors de la formation d’un groupe parlementaire à l’Assemblée. Jeannine Dubié ne s’est pas encore exprimée. Mais il est fort probable qu’elle rejoigne le « nouveau » PRG. En revanche, Michel Pelieu a manifesté son intention de rester au Mouvement Radical. Après la perte du Tarn-et-Garonne, les Hautes-Pyrénées était le dernier département détenu par le PRG.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

18 Fév

Municipales à Toulouse-Nadia Pellefigue : (Episode 1) bientôt exclue du PS ?

Vice-présidente (socialiste) du conseil régional, Nadia Pellefigue est candidate aux municipales à Toulouse. Une candidature en dehors du PS et qui pose deux questions : Nadia Pellefigue risque-t-elle une exclusion de son parti ?

Nadia Pellefigue

L’hypothèse circulait depuis plusieurs mois. Elle est devenue réalité ce week-end. Nadia Pellefigue a annoncé sa candidature aux municipales à Toulouse. Une candidature originale puisque la vice-présidente du conseil régional se revendique socialiste mais elle refuse de passer par une investiture du PS.  Le maire de Montpellier, Philippe Saurel, se qualifie de « socialiste freestyle », malgré (ou plutôt à cause) de son exclusion du PS. Nadia Pellefigue est une socialiste « newstyle » : dans et dehors du parti socialiste.

Cette situation (inédite dans les annales du PS de la Haute-Garonne) peut-elle perdurer ?

Un risque d’exclusion ?

« Ça traduit la désagrégation du PS. Sébastien Vincini a de quoi être très embêté ». Le constat (en forme de cri du cœur) émane d’un responsable national du parti socialiste. La candidature de Nadia Pellefigue ouvre une crise au sein du PS 31. Officiellement, Sébastien Vincini « trouve louable » la démarche de Nadia Pellefigue. Le 1er Fédéral de la Haute-Garonne rappelle que la socialiste « n’est pas la première camarade à se doter d’un mouvement ».

Néanmoins, Sébastien Vincini précise :  » il y aura un vote des militants. C’est notre cadre démocratique ». Autrement dit, il y aura bien un candidat investi par le PS et…la socialiste Nadia Pellefigue.

C’est une simple question de temps. Mais le face à face est inévitable puisque le patron du PS31 réaffirme les règles statutaires (un vote militant) et que Nadia Pellefigue (évidemment) ne peut plus reculer. Une première conséquence est évidente. Nadia Pellefigue ne pourra pas mettre le logo du PS sur ses affiches électorales. Les mauvais esprits (ou les plus lucides) diront : ce n’est pas une grande perte. La marque PS n’est plus porteuse électoralement.

Une autre conséquence pour la socialiste risque d’être plus radicale : une exclusion. Statutairement, un socialiste ne peut se présenter contre un candidat investi par le PS. Sébastien Vincini a bien précisé que le candidat « adoubé » par les militants ne sera pas forcément « tête de liste ». Il peut simplement figurer sur une liste de rassemblement, avec d’autres candidats issus d’autres horizons. Dans ce cas, la jurisprudence est la même. Le couperet d’une exclusion est censé tomber.

Sébastien Vincini précise simplement, « ce n’est pas d’actualité. Nadia (ndlr Pellefigue) n’est pas tête de liste et n’a pas de liste. C’est une camarade socialiste, membre d’un exécutif socialiste et qui m’a tenu informé de sa démarche ».

Nadia Pellefigue (avec des accents Macronistes) veut « dépasser les appareils politiques ». Les foudres éventuelles du parti ne comptent donc pas. La (désormais) candidate avait toutefois un moyen de les écarter définitivement. Un départ du PS aurait clarifié la situation. Mais cette clarification ouvrait un nouveau front : la vice-présidence de Nadia Pellefigue au conseil régional. La présidente (socialiste) de la Région aurait du tirer les conséquences politiques d’un divorce (officiel) avec le PS.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

11 Fév

Juste mariés et déjà séparés : les raisons du (rocambolesque) divorce entre Radicaux de Gauche et « Valoisiens »

La fusion des Radicaux aura duré un peu plus de 2 ans. Motif (officiel) du divorce : les Européennes. Mais il existe d’autres raisons, moins « avouables ». Explication.

Sylvia Pinel (PRG) et Laurent Hénart (Parti Radical Valoisien). Photo : MaxPPP

En décembre 2017, les Radicaux fêtent leur retrouvailles. Après 42 ans de séparation, la famille Radicale se réunit dans un nouveau parti, le Mouvement Radical. La ré-union aura duré 2 ans et 2 mois. Ce mercredi 6 février, les Radicaux de Gauche ont claqué la porte du conseil national. L’annonce sera officialisée 2 jours plus tard, par Sylvia Pinel. Le mariage avec les Radicaux Valoisien vire au divorce consommé.

 

Les élections européennes servent officiellement de motif de séparation. Les « Valoisiens » envisagent une alliance avec Emmanuel Macron. La ligne pour les Européennes devait être définie lors d’un Congrès en mars prochain. Mais Laurent Hénart a décidé de se positionner par voie de presse un peu moins d’un mois avant l’échéance. Pour les Radicaux de Gauche, pas question de s’aligner.

Un communiqué de presse exprime le désaccord et en tire les conclusions : la fin du Mouvement Radical.

Dans un courrier interne, envoyé aux adhérents, Guillaume Lacroix reprend l’argument. Le radical de gauche dénonce les intentions des « Valoisiens » : « un ralliement formel du Mrsl (ndlr : Mouvement Radical. Social. Libéral) à la majorité présidentielle en intégrant la liste pilotée par LREM » pour les Européennes de mai prochain.

Guillaume Lacroix ne se contente pas de soulever des divergences par rapports aux prochaines échéances électorales. Il dresse un véritable constat d’échec et parle d’une « l’incapacité du Mrsl (ndlr : Mouvement Radical. Social. Libéral) à exister politiquement depuis un an ». Le radical de gauche pointe « un manque de cohérence idéologique et stratégique au sein d’un mouvement radical qui n’est pas parvenu à organiser la convergence des idées ».

Des Radicaux (de gauche) invoquent d’autres raisons au divorce. Des questions d’argent et les rivalités autour du « Trésor du guerre » du PRG à savoir le financement électoral. Un financement public qui dépasse le million d’euros. Des tentatives d’OPA des « Valoisiens » sur les fédérations départementales ex-PRG sont également évoquées.

Une autre version circule, beaucoup moins favorable au PRG. Un parlementaire radical estime que la désunion est liée à une simple question de place. « Je ne suis pas surpris. J’ai toujours dit qu’à la première échéance électorale cela volerait en éclat. Les Valoisiens ont tendu la main à Macron. Ils obtiendront royalement une ou deux places et évidemment Sylvia Pinel et Guillaume ont compris qu’ils ne récupéreront pas grand chose ».

Une figure radicale estime que « Sylvia Pinel et Guillaume Lacroix se sont tardivement compte qu’ils sont minoritaires alors qu’ils pensaient prendre le pouvoir (ndlr : au sein du Mouvement Radical), ils ont préféré partir…la liste des signataires PRG qui restent au mouvement est édifiante ».

Laurent Dubois (@laurentdub)