Ce jeudi 8 décembre les militants socialistes votent. Dans les 13 départements d’Occitanie, le PS va désigner ses candidats pour les législatives de juin prochain. Plusieurs circonscriptions retiennent l’attention. En Haute-Garonne le cas du plus ancien député (sortant) de France, Gérard Bapt ou du candidat (officiel) de la présidente de Région, Joël Aviragnet sont sous les projecteurs. Mais il existe une circonscription qui n’est pas concernée par le vote militant et qui, pourtant, est sur le devant de la scène.
« Gelée »au profit du PRG, la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne n’est pas concernée par le scrutin interne de ce début décembre. Mais le PS 82 a décidé de présenter un candidat socialiste face à la sortante : la radicale de Gauche, Sylvia Pinel.
La candidature présidentielle de Sylvia Pinel appartient (quasiment) au passé. C’est une question de jours. Le 14 décembre prochain, le comité directeur du PRG doit acter un retrait de l’ancienne ministre et un ralliement au processus de la primaire organisée par le PS. Ce retour dans le rang laisse toutefois des traces. Sur les terres (historiques) de Jean-Michel Baylet, le parti socialiste ne digère pas l’opération « Pinel à l’Elysée ». Les instances départementales ont adopté, à l’unanimité, une résolution : pas question de laisser la place à Sylvia Pinel. Un candidat socialiste sera présent face à la députée sortante.
Ce « dégel » local devait s’accompagner d’un mouvement général. Un dégel de l’ensemble des circonscriptions réservées au PRG a été évoqué au bureau national du PS. Cette mesure de rétorsion faisait suite à la déclaration de candidature de Sylvia Pinel. Mais les instances nationales du parti socialiste ne sont jamais passer des « paroles aux actes ».
Seule la fédération socialiste du Tarn-et-Garonne a franchi le Rubicon. Un lourd passé et un sérieux passif explique cette position. Depuis des années, les socialistes tarn-et-garonnais estiment être sacrifiés sur l’autel des intérêts de Jean-Michel Baylet et de Sylvia Pinel. Les régionales de 2015 ont notamment ajouté des gouttes supplémentaires dans un calice bien plein.
Le vote (unanime) des militants socialistes reste, toutefois, symbolique. Sans une ratification par les instances nationales, la position du PS 82 est un simple vœu. Le revirement de Sylvia Pinel et son soutien à Manuel Valls changent la donne. La rue de Solférino ne prendra jamais la responsabilité de déclencher les hostilités. C’est toute l’histoire du PRG et ses relations avec le PS. Le parti de Jean-Michel Baylet est trop petit pour exister par lui-même. Mais il existe et il sert de force d’appui et d’appoint aux socialistes.
Dans ce puzzle, le Tarn-et-Garonne est une « petite » pièce. Néanmoins, la fronde du PS82 n’est pas une simple gesticulation. Au moment de faire campagne, la candidat du PRG ne pourra pas compter sur des bras « amis » pour coller les affiches et serrer les mains.
La compétition s’annonce sévère sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne. Plusieurs élus du département, de droite comme de gauche, estiment qu’elle est « perdable » pour le PRG.
Dans ce contexte, Sylvia Pinel aura besoin de compter sur ses « camarades » socialistes.
C’est loupé.
Laurent Dubois (@laurentdub)