31 Mar

Grande Région : les élus midi-pyrénéens déstabilisés par la délocalisation montpellieraine

Seconde réunion des commissions sectorielles. Mais c’est une première pour les conseillers régionaux de Midi-Pyrénées. La précédente session s’est déroulée à Toulouse. En revanche, pendant deux jours (jeudi 31 mars et vendredi 1er avril), c’est Montpellier qui accueille les 20 commissions du nouveau Conseil Régional. Les Midi-Pyrénéens vivent difficilement cette délocalisation. Impression d’une désorganisation « organisée ». Sentiment que le déplacement n’est pas amorti. Des centaines de kilomètres pour une heure de réunion et une poignée de dossiers. Des commissions éparpillées sur deux jours et des élus condamnés au nomadisme.

Evidemment, ce jugement (émanant des rangs de la majorité comme de l’opposition) est relatif. Il n’est jamais évident de bousculer les habitudes des élus. Avec le temps et après une période de rodage, les grincements de dents vont (peut-être) s’estomper. En attendant, les Midi-Pyrénéens grognent.

Education, transport, subventions à une cantine ou aide à des étudiants. Pendant 48 heures, les conseillers régionaux planchent et tranchent. Sur le fond, c’est parfaitement classique. C’est la fonction normale des commissions sectorielles. En revanche, sur la forme, c’est totalement nouveau pour la majorité des 158 élus régionaux. Les conseillers régionaux de Midi-Pyrénées ont découvert leur cadre de travail. Surprise. Les réunions ne se tiennent pas à l’Hôtel de Région.

Après le tronçon Toulouse-Montpellier, ils ont dû se lancer sur la D66 ou prendre la sortie 29 de l’A9 (Montpellier-Est, Millenaire, Carnon, La Grande Motte). Au bout de la route : l’espace Capdeville. Le bâtiment a été construit par une société d’économie mixte, Languedoc Roussillon Aménagement.

Espace Capdeville Montpellier

Espace Capdeville Montpellier

On connaissait la location de salles pour la tenue des Assemblées Plénière : le Parc des Expositions ou le Corum. Il existe également, pour la réunion des commissions sectorielles, un immeuble en forme arrondi et avec une façade centrale en verre. Des élus midi-pyrénéens se sont étonnés de cette formule. Ils sont habitués à ce que les commissions sectorielles se déroulent au sein de l’hôtel de Région. Mais ils ont été « rassurés » par leurs collègues languedociens. Lors des précédents mandats (avant la Fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon), les commissions étaient éparpillés entre plusieurs sites.

Ce (formidable) progrès n’efface pas un « détail ». Entre l’Hôtel de Région (201 avenue de la Pompignane) et l’espace Capdeville (407 rue Samuel Morse), le compteur affiche 3 kilomètres. Ce n’est pas la distance « terre-lune ». Mais c’est suffisamment loin pour remettre les conseillers régionaux au volant. Comme le précise, un conseiller régional : « Une de nos collègues a eu besoin de récupérer des documents qui se trouvent au groupe, elle du reprendre sa voiture ».

Evidemment, ces péripéties restent anecdotiques. Mais elles sont en même temps révélatrice d’une évidence. Une Fusion ne va pas sans certaines frictions ou incompréhensions. Cela s’appelle le choc des cultures.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

30 Mar

Dominique Reynié : de l’Hôtel de Région à l’Assemblée Nationale ?

L’hypothèse circule. Elle est même remontée jusqu’au siège national des Républicains. Dominique Reynié serait intéressé par une circonscription en Haute-Garonne. Le président du groupe d’opposition à l’Hôtel de Région viserait la « 10ème ». Une circonscription actuellement détenue par l’ancien ministre socialiste, Kader Arif. Du coté de la fédération LR31, comme le précise un de ses responsables, « on n’a jamais entendu parler de cela« . Dans le staff de Dominique Reynié à la Région, c’est un cri du coeur : « Il s’agit d’une grosse intox« .

En revanche, pas de démenti s’agissant du principal intéressé.

Dominique Reynié, président du groupe d'opposition au conseil régional

Dominique Reynié, président du groupe d’opposition au conseil régional

Dominique Reynié candidat aux législatives. L’idée n’est pas nouvelle. La perspective d’une candidature a circulé pendant les régionales. L’Aveyron et la 7ème circonscription de l’Hérault ont même été avancés. En revanche, c’est la première fois que la Haute-Garonne est évoquée.

La « 10ème » est plus qu’étonnante. Elle n’est pas crédible. La 10ème circonscription (avec la « 1ère ») est promise au partenaire UDI de « Les Républicains« . Alain Chatillon veille au grain. Il est très improbable que le sénateur-maire (centriste) de Revel cède une place à une personnalité LR. En toute hypothèse, même sur une circonscription « Républicaine », l’arrivée de Dominique Reynié secouerait l’échiquier départemental. Sa candidature conduirait à un jeu de « chaises musicales ». La répartition entre hommes et femmes serait notamment chamboulée. Il n’est pas du tout évident que la fédération haute-garonnaise voit cela d’un bon oeil. Sans parler des candidats déjà en piste.

Un point est avéré. Pour Dominique Reynié, en Haute-Garonne ou ailleurs, il existe une vraie fenêtre de tir. Le politologue est bien placé pour le savoir. La possibilité d’une Alternance et d’une victoire de la droite aux prochaines présidentielles est d’actualité. Même les socialistes intègrent cette possibilité. Dans une récente interview, la présidente PS de la commission des affaires sociales, la toulousaine Catherine Lemorton, évoque sans détour une défaite programmée.

C’est le moment où jamais pour surfer sur une « vague bleue » (annoncée) et décrocher un siège de député. Au delà du contexte politique, les législatives de 2017 sont également, pour Dominique Reynié, une  « opportunité biographique ». Le médiatique conseiller régional a 56 ans. L’âge n’est pas simplement une affaire d’artères. Mais, pour le tour d’après (les législatives 2022), Dominique Reynié aura passé la barre des 60 bougies.

Evidemment, il reste une autre possibilité. Dominique Reynié peut parfaitement se contenter de son mandat régional. L’élu de Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées n’a jamais exprimé publiquement son souhait de devenir député. Néanmoins, interrogé par France 3 Midi-Pyrénées, le conseiller régional ne coupe pas court à une hypothèse persistante et insistante :

On me dit intéressé par la mairie de : Montpellier, Toulouse et Rodez ! Je deviens le général Boulanger de ses candidatures multiples ! C’est à la suite de Boulanger que l’obligation fut faite de choisir une seule circonscription pour les législatives ! »

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

Haute-Garonne-Présidentielles 2017 : les Primaires de la droite et du centre, c’est parti

Les Primaires de la droite et du centre pour la présidentielle de 2017 sont prévues les 20 et 27 novembre. Les préparatifs avancent. Hier au soir, mardi 29 mars, un bureau politique national LR s’est penché sur le dossier et a notamment décidé que les candidats ne pourront pas s’appuyer  sur le parrainage des parlementaires de gauche. Ce qui, d’ailleurs, a déclenché la colère de Nathalie Kosciusko-Morizet.

En Haute-Garonne, la fédération des Républicains va organiser, en avril prochain, deux réunions dédiées aux Primaires. Le patron national des opérations, le député des Hauts-de-Seine, Thierry Solère va rencontrer les cadres et les militants le 18 avril à 19 heures 30. Cette rencontre se déroulera salle Osète. Comme le précise les instances de la Fédération LR31, « cette réunion publique sera précédée le 15 avril de la première réunion de la commission départementale d’organisation de la Primaire présidée par Laurence Arribagé (ndlr : présidente de la Fédération départementale) à laquelle elle a souhaité convier le Bureau politique des Républicains 31 et les représentant(e) des candidat(e)s déclaré(e)s« .

Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine, responsable de Primaires

Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine, responsable de Primaires

S’agissant justement des candidats, les agendas s’organisent également. François Fillon viendra à Toulouse le 12 mai. Selon nos informations, ce déplacement passera par une rencontre avec des élus et un meeting. Quelques semaines après, ce sera au tour de Bruno Le Maire. Le représentant haut-garonnais de l’ancien ministre de l’agriculture, Damien Laborde, annonce une visite avant la fin juin. Le programme de cette journée toulousaine reste à définir. Mais ce tour d’horizon pourrait passer par les (incontournables) chaînes de montage d’Airbus.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

29 Mar

Loi El Khomri et laïcité : Françoise Laborde (sénatrice PRG) prête à déposer des amendements

Une semaine cruciale. Cet après midi, mardi 29 mars, le texte est arrivé en commission des affaires sociales. Dans deux jours, le jeudi 31 mars, syndicats et lycéens vont de nouveau défiler pour demander un retrait. Que ce soit sur le terrain parlementaire ou dans la rue, la « loi El-Khomri » est à la croisée des chemins.

Le début du débat législatif va permettre de savoir s’il existe une majorité pour voter une loi qui déchire la gauche. La mobilisation de jeudi prochain va peut-être (enfin) attendre une masse critique et établir un rapport de force favorable aux adversaires de la réforme El Khomri. En attendant, un autre front s’ouvre.

Une disposition du projet de loi (l’article 6) suscite une véritable levée de boucliers. La polémique tourne autour d’une phrase : « La liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses, ne peut connaître de restrictions que si elles sont justifiées par l’exercice d’autres libertés ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise ». Le Front National et la droite dénoncent une atteinte à la laïcité.

Une partie de la gauche monte également au créneau. L’allié radical de François Hollande, le PRG s’insurge. D’ailleurs, c’est une sénatrice radicale de gauche, Françoise Laborde, qui, la première, a soulevé le problème au travers d’une question au gouvernement. La sénatrice PRG de la Haute-Garonne pointe du doigt l’ambiguïté de Manuel Valls et envisage de déposer des amendements pour rectifier le tir. Interview.

François Laborde, sénatrice de la Haute-Garonne

François Laborde, sénatrice de la Haute-Garonne

Le Blog Politique – L’article 6 de la loi El Khomri porte atteinte à la laïcité. Il ouvre la porte au communautarisme dans l’entreprise. Vous partagez ces critiques ?

Françoise Laborde. Ce n’est pas aussi simple et caricatural. La liberté religieuse du salarié est déjà inscrite dans le code du travail. ce sui pose problème c’est que la liberté religieuse soit inscrite dans son préambule. Dans ce cas, c’est effectivement une porte ouverte par rapport aux religions. Le fait d’inscrire le principe dans le Préambule peut faire évoluer l’attitude des juges. De plus, cette inscription tombe au mauvais moment. Des chefs d’entreprises sont confrontés à des problématiques religieuses. Des salariés refusent de serrer la main de collègues femmes.

Le Blog Politique. Comment expliquez-vous l’attitude du gouvernement ? C’est une maladresse ? Une légèreté ? Une volonté délibérée ?

Françoise Laborde. Manuel Valls prétend que le projet de loi ne va pas remettre en cause le principe de laïcité dans les entreprises. Mais alors il ne faut pas utiliser le mot religion dans la loi. Mais je tiens à insister sur un point. Le Front National et Jean-François Copé font de la polémique. Copé a fait du grand Copé. Je ne suis absolument pas dans la dedans. La question que j’ai posé au gouvernement était une vraie question. C’était une question ouverte. J’ai relu deux ou trois fois le texte de ma question avant de la poser. Il existe des problèmes. A la RATP des conducteurs refusent de s’assoir dans le même fauteuil et tenir le même volant que leurs collègues féminines. Il faut tenir compte de ces situations et leur apporter des réponses.

Le Blog Politique. Le projet de loi arrive à l’Assemblée. Il va ensuite être transmis au Sénat. Vous allez déposé des amendements si l’article 6 n’est pas réécrit par vos collègues députés ?

Françoise Laborde. Oui je suis prête à déposer des amendements mais, évidemment, je vais observer de prés ce que fait l’Assemblée Nationale.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

25 Mar

Grande Région : la revanche des Languedociens

Une affaire pour initiés. Mais une affaire qui met du sel sur les plaies. Selon nos informations, la résidence administrative du nouveau Directeur Général des Services, Simon Munch, est à Montpellier. En soi, c’est une donnée purement formelle. Mais, dans un contexte de tension entre montpelliérains et toulousains, c’est une goutte de plus dans une potion amère.

La nouvelle présidente de Région, Carole Delga, a promis que la Fusion préserverait les équilibres entre les deux anciennes régions. Mais côté ex-midi-pyrénées, les fonctionnaires et les élus font les comptes et pointent un net avantage pour Montpellier et les ex-languedociens.

Hôtel de Région - Toulouse

Hôtel de Région – Toulouse

La notion de résidence administrative est une notion technique. Elle concerne le lieu d’exercice des fonctions. Sur le papier, Toulouse est le siège des services régionaux. En bonne logique, le patron de ces mêmes services devrait donc être administrativement domicilié dans la ville Rose. Mais, visiblement, ce n’est pas le choix retenu.

Les conséquences concrètes sont limitées. La notion de résidence administrative concerne les déplacements, les ordres de mission, les remboursements de frais. C’est d’ailleurs probablement ce dernier point qui explique l’option montpelliéraine. Le nouveau Directeur Général des Services, Simon Munsch, habite toulouse et le fait d’être domicilié à Montpellier permet le défraiement des déplacements. Même s’il dispose d’une voiture fonction et donc ne règle pas de sa poche les péages et peut profiter d’une cantine (créée par Georges Frêche) à l’Hôtel de Région.

Malgré tout, une résidence administrative montpelliéraine passe mal à Toulouse. Simon Munsch n’est pas en cause. Dans les couloirs de l’hôtel de Région ex-midi-pyrénéen, le personnage passe plutôt bien. Des agents et des élus régionaux  parlent d’électricité dans l’air entre le cabinet de la présidente de Région et les services. Mais, du côté du DGS, l’acclimatation est décrite comme positive.

En revanche, le simple fait que le DGS soit domicilié (administrativement) à Montpellier ravive l’impression que les ex-languedociens ont mis la main sur la Grande Région. Sur les bords de Garonne, agents et élus tiennent la comptabilité des services gérés par Montpellier : service des assemblées, environnement, développement durable, formation professionnelle, l’éducation, le sport, le personnel, l’informatique, les transports.

Toulouse conserve : le développement économique, l’agriculture, l’enseignement supérieur, la logistique, les services juridiques, les crédits européens. Lors du précédent mandat, celui de Martin Malvy, le transport, l’éducation et la formation professionnelle représentaient 75% du budget régional. Depuis la Fusion, ces services sont tombés dans l’escarcelle ex-languedocienne.

Un fin connaisseur des arcanes régionales chiffre le « ratio » Toulouse/Montpellier à 80-20. 80% des services et des enveloppes budgétaires  sont dans le giron des ex-languedociens. 20% des services et des budgets sont rattachés aux ex-midi-pyrénéens.

C’est une belle compensation.

Les languedociens ont été farouchement hostiles à la réforme territoriale et à la création d’une Grande Région. Ils ont du plier suite au vote de la loi redécoupant les régions françaises. Apparemment, les anciens « frondeurs » bénéficient d’une jolie revanche. Il la doive à une midi-pyrénéenne absolument pas rancunière : Carole Delga.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

24 Mar

Alain Fauré, député PS de l’Ariège : « Pourquoi je crois en la loi El Khomri »

Il le dit avec vigueur : « Nous ne lâcherons rien ! Nous apporterons les amendements qu’il faut pour faire passer cette loi travail ».Une prise de position suffisamment rare en  ce moment pour s’y pencher avec attention.  Le député de l’Ariège est prêt à mener la bataille parlementaire. Et il nous explique pourquoi il croit dur comme fer que cette loi va créer des emplois.

Alain Fauré, Député socialiste de l'Ariège (Photo Assemblée Nationale)

Alain Fauré, Député socialiste de l’Ariège (Photo Assemblée Nationale)

Le Blog Politique : Pourquoi croyez-vous de manière certaine à cette loi ?

Alain Fauré : Ce que tout le monde semble ignorer, c’est qu’en France, dans le privé, 3 millions 950 000 entreprises emploient 14,5 millions de salariés. Or 98% de ces entreprises emploient moins de 20 salariés. Elles regroupent, ces entreprises de moins de 20 personnes, 8 millions et demi d’emplois.

Le Blog Politique : Mais que peut  la loi El Khomri pour elles ?

Alain Fauré : Pour ces entreprises, la précarité est constante : fluctuation des marchés, baisses des carnets de commande, … Leur seule variable d’ajustement, c’est d’adapter les effectifs à ces carnets de commande.

Le Blog Politique : Vous voulez parler d’utiliser du CDD ?

Alain Fauré : Du CDD si c’est dans des métiers à faible valeur ajoutée ou du CDD à former dans des métiers à forte valeur ajoutée, voire du travail temporaire très spécialisé comme chez Temporis avec qui je travaille à Toulouse. Le député qui vous parle est aussi chef d’entreprise (N.D.R : dans le secteur de la bureautique-informatique).

Le Blog Politique : Pour résumer, ce que vous pointez du doigt, c’est la souplesse en termes d’embauche que peut procurer la loi El Khomri ?

Alain Fauré : Oui plus de souplesse pour toutes les entreprises de moins de 50 salariés. Nous, on va s’arc-bouter pour que cet assouplissement profite, a minima, aux entreprises de moins de vingt salariés. Cela va créer de l’emploi, j’en suis persuadé ! Aujourd’hui, lorsqu’elles sont contactées, certaines entreprises refusent du travail. Essayez de trouver un électricien pour venir installer quatre prises chez vous… Tout le monde se regarde en chien de faïence. Le chef d’entreprise ne prend pas certains marchés ou travaux parce qu’il a peur d’embaucher. Et ceux qui avaient besoin de ces travaux se découragent et laissent tomber.

Nous voulons aussi faire passer des amendements sur la possibilité d’utiliser des contrats d’ordre saisonnier. Là encore, de nombreux travaux sont faisables seulement en hiver ou seulement en été, dans le tourisme mais pas uniquement.

Le Blog Politique : Mais que répondez-vous à ceux qui dénoncent la précarité de tels emplois ?

Alain Fauré : Ces 8,5 millions d’employés dont je vous parlais plus haut (N.D.R des entreprises de moins de 20 salariés) sont déjà dans la précarité. Quand un impayé arrive, quand un fournisseur ne vous laisse plus d’encours pour régler la facture, ou lorsque vous êtes confrontés à une mise aux normes. Les insécurités sont d’ores et déjà diverses et variées. 525 091 entreprises ont été crées en 2015. Certes, parmi elles il y a beaucoup d’auto-entrepreneurs ou des structures de deux ou trois postes pas plus. Dans les trois ans, plus de 65% d’entre elles auront disparu : pas de fond de roulement suffisant, méconnaissance du monde de l’entreprise, etc…) .Ces mêmes 525 000 entreprises crées ne seront plus que 25% dans 5 ans. Et malgré cela, le solde de création d’emploi est positif dans notre pays.

Le Blog Politique : Que peut la loi travail dans ce cadre précis ?

Alain Fauré : L’objectif est de créer 600 000 entreprises par an et que 45% d’entre elles, pas plus, disparaissent. Parce qu’il faut aussi passer le cap des 7-8 ans d’existence. C’est souvent le délai à partir duquel la structure s’étiole, justement parce qu’elle n’a pas embauché et amené du sang neuf en son sein. La routine s’installe, les formations sont courtes et rares. Alors que quand quelqu’un de nouveau arrive, il amène une expérience, une dynamique et il fortifie l’entreprise !

Le Blog Politique : Quelle probabilité a ce projet de loi d’aboutir ?

Alain Faure : Je vous dis qu’il va aboutir !

Le Blog Politique : Mais ne va-t-il pas être complètement modifié à l’arrivée par rapport à la version que vous défendez ?

Alain Faure : J’ai travaillé depuis un an sur les problématiques que je viens de vous exposer auprès de personnes comme François Rebsamen (N.D.R : ancien ministre du travail). Nous allons maintenant œuvrer d’arrache-pied avec des députés pour cette loi passe.

Le Blog Politique : Avec quels députés ?

Alain Fauré : Sur les 297 de la majorité, 200 sont issus du monde de la réalité, avec des vrais métiers. C’est une force de notre parti, plus que chez « Les Républicains » dont les députés sont hors-sol. On va pas se laisser avoir par certaines personnes dont on ne sait qui et ce qui les animent.

Le Blog Politique : De qui parlez-vous ?

Alain Fauré : Les Hamon, Filipetti et autres frondeurs…

Cette loi va créer 1,9 millions de salariés soit 0,5 Equivalent Temps Plein sur les 3,9 millions d’entreprises du privé dont je vous parlais au début. J’en suis sûr. Nous apporterons des amendements. Nous ne lâcherons rien !

 

Propos recueillis par Patrick Noviello

Martine Martinel-Indépendance des médias : « limiter les excès et l’autoritarisme des patrons de presse »

Les attentats de Bruxelles et des lycéens dans la rue. L’actualité de cette fin de semaine semble se résumer au terrorisme et à la mobilisation contre la loi El-Kohmri. Et pourtant, loin de la fureur et des cris, un dossier législatif mérite un coup de projecteur. Depuis le 9 mars, le Sénat débat du pluralisme et de l’indépendance des médias. Les législateurs du « Luxembourg » (conformément à l’incontournable navette parlementaire) prennent la suite de leurs collègues députés et se penchent sur une proposition de loi adoptée par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée fin février.

Hémicycle du Sénat-Palais du Luxembourg

Hémicycle du Sénat-Palais du Luxembourg

Polémique autour de la déprogrammation d’un documentaire sur « Canal + ». Aveu du président du groupe M6, Nicolas de Tavernost, quant à la censure de certains sujets pour éviter de « contrarier » des annonceurs publicitaires. Sarcasme autour de la Une d’un quotidien régional qui encense un remaniement ministériel alors que son patron entre au gouvernement. L’indépendance des médias est un dossier chaud. Un dossier qui pourrait connaitre une nouvelle actualité régionale dans les prochaines semaines.

medias

Avant l’été, le  CSA, devrait ouvrir les candidatures pour attribuer la fréquence de l’ancienne télévision locale toulousaine, TLT. Quelle place pour les collectivités locales (forcément « politisées ») dans le tour de table financier ? Le groupe de presse du ministre Baylet va-t-il, comme des acteurs du dossier le prétendent, entrer dans la danse ?

Dans ce contexte, une députée, spécialiste des questions audiovisuelles, revient sur la proposition de loi « liberté, indépendance et pluralisme des médias« . Martine Martinel (PS) est l’auteur de plusieurs rapports sur la télévision publique et Radio France. Dans une interview, elle rappelle la philosophie et le contenu d’un texte qu’elle a examiné en tant que membre de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée.

Martine Martinel. Députée de Haute-Garonne

Martine Martinel. Députée de Haute-Garonne

Le Blog Politique – Pourquoi voter une loi sur l’indépendance des médias ? 

Martine Martinel. Depuis 1986 l’audiovisuel public bénéficie d’une protection des sources. Il est normal d’étendre les mêmes garanties et protections à l’audiovisuel privé. Le pouvoir en place ou des actionnaires ne doivent pas tenir la main des journalistes. La proposition de loi a eu relativement peu d’échos. Elle a été occultée par le débat législatif sur la déchéance de nationalité et la réforme du code du travail. Mais c’est un texte essentiel car il renforce la démocratie. D’une manière générale, il était nécessaire de légiférer. Le système médiatique bouge énormément. Mais les textes législatifs sont relativement anciens.

Le Blog Politique- Le dépôt de la proposition de loi fait suite à une polémique autour de Canal+ et de la déprogrammation d’un documentaire sur une banque par le propriétaire de la chaine, Vincent Bolloré. C’est une reforme anti-Bolloré ?

Martine Martinel. Non. J’insiste sur ce point. Ce n’est pas une loi « anti ». C’est une loi « pour » renforcer l’indépendance des médias privés. Vincent Bolloré c’est peut-être senti visé et même attaqué. Mais ce n’est pas le sujet. Par définition, une loi est un texte d’application générale. Elle va s’appliquer à toutes les chaines privées. Il s’agit de limiter le pouvoir abusif ou les excès des patrons de presse. Effectivement la loi, si elle était déjà en vigueur au moment des faits, aurait éviter l’autoritarisme de Vincent Bolloré et une forme de censure.

Le Blog PolitiqueLa proposition de loi a eu le soutien de l’ancienne ministre de la Culture, Fleur Pellerin. Le gouvernement a-t-il joué le jeu et appuyé les amendements déposés en commission ?

Martine Martinel. Oui. Le gouvernement a été derrière cette réforme même s’il a fallu la force de conviction du rapporteur du texte, Patrick Bloche (ndlr député de Paris et président de la commission des affaires culturelles). Je tiens à lui rendre hommage car il a été vraiment très actif.

Le Blog Politique-Concrètement comment la future loi va-t-elle renforcer l’indépendance des journalistes de l’audiovisuel privé ?

Martine Martinel. Cela passe par l’élaboration d’une charte déontologique. Une charte établie entre la direction et la rédaction. Evidemment, il faudra voir comment cela se passer concrètement. On jugera à l’usage et dans chaque média. Mais c’est une nouvelle garantie essentielle.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

21 Mar

Laurence Arribagé sollicite (par erreur) Marion Maréchal-Le Pen

La députée de Haute-Garonne, Laurence Arribagé, plaide pour la création d’une commission d’enquête parlementaire. Une commission qui enquêterait sur la radicalisation des sportifs amateurs. Pour parvenir à son but, la parlementaire a lancé une collecte de signatures auprès de ses collègues du Palais-Bourbon. Parmi les député(e)s sollicité(e)s s’est glissé(e) une personnalité nationale bien connue : Marion Maréchal-Le Pen. La leader du Front National n’a pas simplement reçu un mail. Elle a répondu et donné sa signature. Problème. L’envoi est, selon Laurence Arribagé, une erreur informatique.

Laurence Arribagé, députée de Haute-Garonne

Laurence Arribagé, députée de Haute-Garonne

La parlementaire LR de Haute-Garonne veut lutter contre les prières dans les vestiaires et la ségrégation « religieuse » envers les femmes autour et sur les terrains de sport. Dans sa quête d’une enquête parlementaire, Laurence Arribagé a envoyé une série de mails. Comme le précise, la députée : «  Après le dépôt de ma proposition de résolution visant la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le phénomène de radicalisation dans le sport , j’ai sollicité mes collègues Républicains afin qu’ils puissent être cosignataires de ce texte ».

Visiblement, les fichiers de la députée LR contiennent un « cheval de Troie » aux couleurs du FN. La benjamine du Front National et de l’Assemblée, Marion Maréchal-Le Pen s’est retrouvée au milieu des envois. Laurence Arribagé reconnait ce fait qui a rapidement circulé sur Twitter :  » Une erreur informatique a entrainé l’envoi de ce mail à des députés qui n’étaient pas concernés ».

Marion Maréchal Le Pen-députée du Vaucluse

Marion Maréchal Le Pen-députée du Vaucluse

La fausse manœuvre  a rapidement tourné à la polémique politique. Sur Twitter, le Front National pointe le « pas de deux » de Laurence Arribagé : une sollicitation suivie d’une rétractation.

Capture d’écran 2016-03-21 à 18.10.23

Du côté de Laurence Arribagé, c’est clair et net. Il n’y a eu aucune sollicitation et une fois le malentendu dissipé le tir a été corrigé   : « Ne souhaitant pas que ce sujet (ndlr la commission d’enquête sur la « radicalisation » dans le sport), que je considère comme particulièrement important, soit instrumentalisé par le Front National, j’ai indiqué à Madame Maréchal Le Pen que je ne prendrai pas en compte sa cosignature. Je ne regrette absolument pas ma décision quand je vois comment, sur un sujet aussi grave et sensible, elle essaye de faire le buzz sur ses réseaux sociaux ». 

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Piégé par la grève des contrôleurs aériens, le ministre Baylet met 5 heures pour faire Toulouse-Paris

Quand on est ministre, il faut parfois savoir être patient. La petite mésaventure survenue à Jean-Michel Baylet ce lundi 21 mars le démontre.

Comme des dizaines d’autres passagers, Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du Territoire, de la ruralité et des collectivités devait décoller à bord du vol AF 6115 de l’aéroport de Toulouse-Blagnac à 9h30.

Jean-Michel Baylet au milieu des autres passagers (Photo : F. Ollier / France 3)

Jean-Michel Baylet au milieu des autres passagers (Photo : F. Ollier / France 3)

Mais c’était sans compter avec la grève des contrôleurs aériens qui dure depuis dimanche. Une heure trente après l’heure de décollage prévue, les passagers ont enfin embarqué. Une fois à bord de l’appareil, l’affaire n’était pas réglée pour autant. Pendant encore deux heures, le décollage a été reporté, de demi-heure en demi-heure.

Finalement, l’avion prévu à 9h30 a pu décoller à… 13h05. Atterissage à 13h55 à Paris-Orly.

Mais l’aventure n’était pas terminée. Cette fois, il a fallu attendre encore une heure pour permettre aux passagers de débarquer, en raison, selon le commandant de bord de « la désorganisation et la pagaille » qui régnait à Orly.

Au total, donc il aura fallu plus de 5 heures au ministre pour rejoindre Paris. Jean-Michel Baylet, fataliste, est resté calme. Il faut dire que comme les autres passagers, il ne pouvait pas faire grand chose pour changer la situation. Quant à Air France, la compagnie n’a été en mesure d’offrir à ces passagers (même illustre)… qu’un verre d’eau minérale !

Concours de circonstances ou pas ? On peut se demander si cet avion n’a pas été « visé » par les grévistes du fait de la présence d’un ministre parmi les passagers. Sinon, c’est vraiment pas de chance !

Fabrice Valéry (@fabvalery) avec François Ollier.

18 Mar

« Les mêmes accusations que contre Dreyfus » : le Crif répond à Jean-Christophe Sellin

Photos de deux des 7 victimes de Merah, lors d'une cérémonie à Toulouse (Photo : AFP)

Photos de deux des 7 victimes de Merah, lors d’une cérémonie à Toulouse (Photo : AFP)

Au lendemain de la prise de position du conseiller régional du parti de gauche Jean-Christophe Sellin, opposé à la participation du Crif à la cérémonie d’hommage aux victimes de Merah, prévue lundi 21 mars à la Halle aux Grains à Toulouse en présence du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve (lire à ce sujet notre article révélant cette information) le conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) de Toulouse et Midi-Pyrénées lui répond dans un communiqué (dont vous pouvez lire l’intégralité en bas de cet article).

Le porte-parole du Crif, Marc Fridman estime que Jean-Christophe Sellin « porte aujourd’hui contre le CRIF Midi Pyrénées les mêmes accusations que certains portaient contre Alfred Dreyfus il y a plus de cent ans : être un agent de l’étranger ». Il reproche à l’élu une prise de position qui « divise au moment où il faut être solidaires et unis ». 

« Monsieur Sellin veut nous entraîner sur un terrain où jamais nous ne le rejoindrons : celui dans lequel l’ignominie est utilisée, avec cynisme et calcul, comme une arme politique ». « M. Sellin n’est pour nous, conclut-il, ni un adversaire ni un ennemi, il est l’objet de notre plus souverain mépris ».

FV

L’intégralité du communiqué du Crif :

M. Sellin porte aujourd’hui contre le CRIF Midi Pyrénées les mêmes accusations que certains portaient contre Alfred Dreyfus il y a plus de cent ans : être un agent de l’étranger.

C’est avec consternation que nous avons découvert sa prise de position, parce qu’elle divise à un moment où il faut être solidaires et unis.

De tels propos choquent et blessent, alors que nous allons nous rassembler pour panser les plaies d’une ville, mais aussi de toute une nation, meurtries par le terrorisme lâche et aveugle. 

M. Sellin veut nous entraîner sur un terrain où jamais nous ne le rejoindrons : celui dans lequel l’ignominie est utilisée, avec cynisme et calcul, comme une arme politique.

Ce que nous dénonçons avec force, il en donne une expression concrète, prouvant combien nous avons raison d’alerter sur des dérives réelles et dangereuses que nous constatons et que nous condamnons.

Notre détermination sort renforcée par ses dérives et ses récidives.  

Quel bras souhaite-t’il ainsi armer ?

Que chacun juge, en conscience sur la seule lecture des propos qu’il revendique.

Je le dis avec force : M. Sellin n’est pour nous ni un adversaire ni un ennemi, il est l’objet de notre plus souverain mépris.

Marc Fridman

Porte-parole du CRIF Midi-Pyrénées

Représentant des parents d’élèves d’Ohr Thorah