25 Mai

Sarah Cole, une histoire d’amour d’un certain type, de Grégory Mardon, d’après une nouvelle de Russell Banks. Editions Futuropolis. 17 euros.

 C’est une histoire d’amour ! Une histoire d’amour d’un certain type, comme le souligne le titre de l’album. Une histoire d’amour qui n’en est pas une, en fait. D’un côté, Paul, beau gosse qui a réussi dans la vie, du moins professionnellement. Il est avocat, riche et tout juste divorcé. De l’autre, Sarah, elle aussi divorcée, trois enfants, un visage ingrat, un corps déformé par les bourrelets de graisse et un boulot de manutentionnaire dans une imprimerie. Elle met en carton les guides TV ! En temps normal, la vie aurait fait en sorte que ces deux là ne se rencontrent jamais. Mais un soir de désoeuvrement, Sarah et Paul se croisent dans un bar et entament la discussion. Sarah est sous le charme. Paul semble lui aussi séduit. Au fil des jours, la relation devient de plus en plus amoureuse… du moins en apparence !

Grégory Mardon, auteur précédemment de Vague à l’âme (Humanoïdes Associés), Cycloman (Cornélius), Corps à corps, Incognito, Leçon de choses (Dupuis) ou encore Le Fils de l’ogre (Futuropolis), a choisi cette fois d’adapter une nouvelle signée par l’un des auteurs majeurs de la littérature américaine, Russel Banks. Et le résultat est saisissant, Grégory Mardon parvenant à nous mettre mal à l’aise face à cette histoire qui n’a rien d’un conte de fée, avec un Paul qui, bien qu’attiré par cette femme, ne pourra jamais le reconnaître à la face du monde, et une Sarah, qui va vite se révéler envahissante, limite insupportable. Une histoire comme on en a peut-être tous vécus un jour, entre deux amours assumés. C’est ça aussi la vie ! E.G.

24 Mai

L’art, l’automobile, le Moyen âge, les religions, le football… la collection Tothème des éditions Gallimard pose un nouveau regard sur le monde.

Un format souple très agréable, avec un coin arrondi et une couverture trouée, une iconographie particulièrement riche, une mise en page ludique, des textes clairs et précis… La nouvelle collection Tothème des éditions Gallimard jeunesse bouscule un peu les habitudes dans la conception du livre documentaire en proposant des titres élaborés autour de 60 étapes que les enfants peuvent découvrir de façon linéaire ou non, selon leurs besoins. Parmi les derniers titres parus, L’Art et Le Football offrent une première approche dans chacun de ces domaines en répondant aux nombreuses questions que peuvent se poser les enfants. De quels mouvements Monet ou Picasso sont-ils les maîtres ? Pourquoi les tableaux refusés hier sont-ils reconnus aujourd’hui comme des chefs-d’oeuvre ? Qui sont les inventeurs de l’art abstrait ? Qui est Andy Warhol ? Qui a inventé le football ? En quelle matière est fait un ballon de foot ? etc…  Des livres parfaitement adaptés pour les enfants… et pour les parents ! E.G.

  

Dans le détail :

L’Art, de Caroline Larroche. 13,90 euros.

Le Football, de Jean-Michel Billioud. 13,90 euros.

Atlas de l’antiquité, de Peter Chrisp. Editions Gallimard jeunesse. 19,50 euros.

Après l’Atlas des explorations, l’Atlas du corps, l’Atlas des dinosaures ou encore l’Atlas des océans, les éditions Gallimard jeunesse, toujours en partenariat avec Géo, ont publié voici quelques semaines l’Atlas de l’Antiquité. Une présentation très claire, des textes courts riches en informations et anecdotes, une abondante iconographie (illustrations en 3D, photographies, cartographies…)… ce nouvel ouvrage invite les enfants, dès 9 ans, à un voyage au coeur des plus anciennes civilisations de notre planète, depuis les Phéniciens  jusqu’aux aborigènes australiens, en passant par les tribus celtes, la Grèce classique, l’empire Inca, les Mayas, les Minoens et Mycéniens… Un tour du monde pour comprendre notre histoire, découvrir les grandes civilisations, les hommes de l’époque et les monuments les plus célèbres de l’antiquité tels que la Grande pyramide de Gizeh, le Colisée ou le temple d’Angkor Vat. Passionnant ! E.G.

20 Mai

Ananke, de Noirgaley et Madrid. Editions Delcourt. 9,95 euros.

Dans la mythologie grecque, Ananke est la personnification de la destinée, la nécessité inaltérable et la fatalité (wikipedia) ! Quand on sait ça, on se sent déjà un peu moins bête et on a une idée de ce que peut raconter cet album paru aux éditions Delcourt. Les deux scénaristes réunis sous le pseudonyme de Noirgaley et le dessinateur américain Erwin Madrid nous invitent ici à une véritable odyssée au pays de l’imaginaire en compagnie de deux personnages, une vieille femme aux doigts déformés par l’arthrose et une petite fille qui se sent souvent seule. Elles ne se connaissent pas, vont se croiser à la pêche aux bigorneaux et partager une aventure extraordinaire. Côté graphisme, Ananke est dans un style très proche du cinéma d’animation contemporain. Il faut dire qu’Erwin Madrid est issu du monde du jeu vidéo et du cinéma d’animation. Un album jeunesse pour les amoureux de contes fantastiques et de voyages initiatiques ! E.G.

19 Mai

Panique en Atlantique, Le Spirou de Parme et Trondheim. Editions Dupuis. 13,50 euros.

Restructuration au Moustic Hôtel ! Spirou est expédié comme groom sur le Roi des mers, un paquebot de luxe qui doit appareiller pour une croisière dans les Caraïbes… Et comme par hasard, à bord de ce fameux paquebot, Spirou retrouve son acolyte Fantasio, qui joue les paparazzi, et le comte de Champignac. Ce dernier a été engagé pour mener des recherches sur une innovation révolutionnaire. Enfin presque ! Il s’agit d’un système de champ de force qui s’active au moindre risque de choc, bien utile pour passer à travers les icebergs, mais qui n’a pourtant pas empêché la compagnie maritime de perdre un de ses navires. Loin d’être au point, le champ de force semblerait en fait, une fois activé, provoquer le naufrage. Un détail, me direz-vous, mais un détail qui provoque la panique à bord…

La Croisière délire ! Après Yoann et Vehlmann (Les Géants pétrifiés), Frank Le Gall (Les Marais du temps), Tarrin et Yann (Le Tombeau des Champignac), Emile Bravo (Le Journal d’un ingénu), Schwartz et Yann (Le Groom vert-de-gris),  Fabrice Parme et Lewis Trondheim partent à l’assaut de la mythique série en signant une aventure totalement survitaminée, burlesque, déjantée, le tout dans une ambiance rétro qui rappelle les albums des années 50 et avec le coup de pinceau singulier et reconnaissable parmi tous de Fabrice Parme. Un album à savourer de bout en bout, en commençant par la somptueuse couverture ! E.G.

18 Mai

Largo Winch 20ème anniversaire (diptyques 1 à 4), de Jean Van Hamme et Philippe Francq. Editions Dupuis. 22 euros le volume.

Que faisiez-vous il y a vingt ans ? Peut-être veniez-vous d’acheter le premier volet d’une nouvelle série signée Francq et Van Hamme, intitulée Largo Winch. Peut-être alliez-vous l’ouvrir, le lire et tomber définitivement sous le charme du nouveau personnage mis en scène ici, un aventurier pas comme les autres qui allait devenir le plus gros milliardaire de la planète BD en héritant d’un immense empire financier : le groupe W. Des moments comme ceux-ci ne s’oublient pas. Impossible ! C’est comme découvrir un secret de famille enfoui depuis des lustres. Ou avoir la révélation de sa vie : oui, la bande dessinée franco-belge pouvait ressembler à ça ! Un mélange d’action, d’aventure, de glamour, d’intrigues politico-financières… Un bonheur ! Vingt ans et seize albums plus tard, la série est devenue un phénomène d’édition avec des tirages dignes des meilleurs best-sellers, une adaptation télé et une adaptation au cinéma de Jérôme Salle avec Tomer Sisley et Kristin Scott Thomas dans les rôles principaux. Bref, Largo Winch est aujourd’hui une pièce maîtresse du patrimoine culturel, pas seulement BD, une pièce maîtresse qui vaut de l’or ! Justement, à l’occasion de son vingtième anniversaire, les éditions Dupuis offrent au public un magnifique cadeau, une réédition des aventures de Largo en huit diptyques, en tirage limité et dans une luxueuse édition Gold qu’on pourra ranger à terme dans une malette, tels de précieux lingots d’or. Cerise sur le gateau, chaque diptyque propose un dossier autour de la genèse et de la conception de cette série culte. Les deux premiers volumes sont sortis fin janvier, le troisième, en mars, et le quatrième vient de paraître. Somptueux ! E.G.

Dangers publics, Les Scooteuses (tome 1), de Lapuss’ et Ronzeau. Editions Delcourt. 9,95 euros.

Il y avait jusqu’ici Les Motards (série parue chez Dupuis dans les années 80/90), il faudra désormais compter avec Les Scooteuses ! C’est forcément moins viril, moins bête et méchant, beaucoup plus sensuel, plus glamour, un peu plus garce aussi parfois. Mais tout aussi drôle ! Elles sont quatre, jeunes, sexy, s’appellent Manon, Carla, Sam et Amber, ont encore l’âge d’aller au lycée mais vivent déjà à fond les manettes et n’ont vraiment pas froid aux yeux ! Quatre drôles de dames en somme qui enchaînent les gags sous la houlette de Lapuss’ (Le Piou, éd. Dupuis, Les Damnés de la route, éd Bamboo) et de Romain Ronzeau, dont c’est ici le premier album. Scoot toujours ! E.G.

17 Mai

Intégrale Les Petits hommes (tomes 1 et 2), de Seron, Desprechins et Hao. Editions Dupuis. 24 euros le volume.

  

Après Spirou et Fantasio, Tif et Tondu, Yoko Tsuno, Gil Jourdan, Natacha… les éditions Dupuis lancent ce mois-ci une nouvelle intégrale consacrée cette fois aux Petits hommes, personnages emblématiques qui ont fait une très belle carrière dans les pages du journal de Spirou mais aussi en albums. C’est en 1967 que Les Petits hommes sont apparus pour la première fois, sous la plume d’Albert Desprechins et le pinceau de Seron. Réduits à une taille lilliputienne après avoir été en contact avec une étrange météorite, ces petits hommes vont devoir affronter un monde resté à taille normale et donc plein de dangers : animaux, trafiquants, dictateurs… Les deux premiers tomes, parus simultanément, réunissent les récits courts écrits entre 1967 et 1970 et jamais publiés en albums, ainsi que les histoires longues suivantes : Du Rêve en poudre, Des Petits hommes au brontoxique, Les Guerriers du passé. Comme toutes les intégrales Dupuis, celle-ci propose également en ouverture de chaque volume un dossier replaçant les aventures dans leur contexte de création avec illustrations, photographies, documents divers… E.G.

08 Mai

Essex County, de Jeff Lemire, aux éditions Futuropolis

Depuis la mort de sa mère, Lester Papineau, âgé d’une dizaine d’années, vit chez son oncle dans une ferme perdue quelque part dans l’Ontario, au Canada. Et Lester s’y ennuie à mourir. Donner à manger aux poules, aider aux champs, regarder les matchs de hockey à la télévision le soir… ce n’est vraiment pas son truc ! Alors Lester se réfugie dans les comics et s’imagine volant au secours de la veuve et de l’orphelin. Et puis un jour, Lester rencontre Jimmy Lebeuf, un gars un peu bizarre qui travaille dans une petite épicerie, pas loin de chez lui. Jimmy Lebeuf est… comment dire?… différent. Un peu lent, comme dirait l’oncle. Autrefois, Jimmy était pourtant un très bon joueur de hockey. Et puis il a reçu un mauvais coup. Un très mauvais coup. Lester et lui vont s’apprivoiser, se rapprocher. Mais l’oncle fera en sorte de rompre cette amitié naissante. Pour d’obscures raisons…

Inconnu en France, Jeff Lemire ne devrait plus le rester très longtemps ! Avec ce premier album en français paru aux éditions Futuropolis, l’auteur canadien fait en effet une entrée remarquée chez nos libraires européens avec une très belle saga familiale rurale qui mélange la réalité et la fiction. « La ville d’Essex County et ses environs sont des lieux existants où j’ai grandi, au fin fond du Canada », précise l’auteur, « La plupart des personnages sont fictifs, ou le mélange de différentes personnes que j’ai connu autrefois. Lester me ressemble plus ou moins, à cette différence que moi, je n’étais pas orphelin ». A travers la vie de Lester mais aussi de plusieurs autres personnages, Jeff Lemire dépeint le quotidien dans cette bourgade agricole du Canada et évoque les secrets de famille, les blessures qui ne se referment jamais… Inspiré par des gens comme José Munoz, Hugo Pratt, Alex Toth, Joe Kubert ou Dave McKean pour la BD, David Lynch, Stanley Kubrick, Wim Wenders, pour le cinéma, Jeff Lemire nous offre avec Essex County, initialement publié en trois albums, un récit particulièrement prenant et émouvant qui laisse en nous une empreinte indélébile. Un récit universel qui nous parle directement à nous, Français, comme il a parlé aux Canadiens et Américains qui l’ont plébicité à de nombreuses reprises. Jeff Lemire est considéré de l’autre côté de l’Atlantique comme une des étoiles montantes de la bande dessinée. Rienn d’étonnant ! EGuillaud
Essex County, de Jeff Lemire. Editions Futuropolis. 28 euros

01 Mai

Pâte à modeler, dessin… les activités du Père Castor !

Comment réaliser un lion en pâte à modeler ? Ou une girafe ? Ou pourquoi pas un rhinocéros ? Ou encore un ours, un hippopotame, un Koala, un phoque ? Que sais-je encore ? Rien de plus simple avec ce livre de Rony Oren qui propose une dizaine d’animaux à réaliser en suivant les photographies prises étape par étape. Du coup, l’affaire devient un jeu d’enfant ! Les explications sont claires, les photographies grandeur nature… Il faut dire que Rony Oren a de l’expérience dans ce domaine avec sa méthode unique, qui lui a valu un grand succès auprès des enfants, mais aussi avec ses émissions de télévision et les 500 films qu’il a dirigé ou produit.  En cadeau, 12 batons de pâte à modeler !

Après la pâte à modeler, le dessin ! Avec deux ouvrages, pour les enfants de 4 à 5  ans. Deux ouvrages qui invitent à dessiner, d’après modèle, les animaux de la nuit et les animaux sous l’eau. Jusqu’ici, rien de bien singulier sauf que les pages sont noires, effaçables à sec et que le feutre est lui fluo. A l’origine de ce concept qui donne des résultats étonnants, Fred Sochard, un auteur jeunesse qui vit à Angers ! E.G.

En détail :

Tout un zoo en pâte à modeler, de Oren Rony. Editions Flammarion – Père Castor. 14,90 euros.

Je dessine comme un grand les animaux de la nuit et Je dessine comme un grand les animaux sous l’eau, de Fred Sochard. Editions Flammarion – Père Castor. 8,50 euros le volume.

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