25 Oct

Quai des Bulles 2015 : le palmarès

@ Bouzard / extrait de l'affiche

@ Bouzard / extrait de l’affiche

Alors que s’achève doucement la 35e édition du festival de bande dessinée Quai des Bulles à Saint-Malo, le point sur les prix décernés…

Le Prix du Jeune talent à été remis à Lise Rémon
Le Prix Ouest France – Quai des Bulles à Fabcaro pour Zaï Zaï Zaï Zaï
Le Prix Coup de coeur à Run pour Mutafukaz 
Et enfin le prix de l’Affiche à Sylvain Vallée. Auteur notamment de Gil Saint-André, Il était une fois en France ou encore de Mafia & Co ils se sont évadés, Sylvain Vallée succède à Guillaume Bouzard.

Eric Guillaud

19 Oct

Sans interdits depuis toujours : Le Petit Spirou fête ses 25 ans avec un album hors série

51siOH0MrAL._SX363_BO1,204,203,200_Vingt-cinq ans ! Oh p….. !!! L’affaire ne nous rajeunit pas. Pire, elle nous ramène au siècle dernier, oui oui, au début des années 1990. A l’époque, internet n’était pas encore grand public, YouTube n’existait pas, pas plus que Facebook d’ailleurs, Corto Maltese n’avait pas encore vécu sa dernière aventure, , sous la plume du grand Hugo, et Spirou, pardon le grand Spirou, était en vadrouille du côté de Moscou. Les mauvaises langues ajouteront que la télévision était en noir et blanc et que le téléphone était encore à cadran rotatif. Et c’est presque vrai. Presque !

Un coup de vieux pour nous aujourd’hui, un coup de jeune à l’époque pour le Neuvième art. L’arrivée du Petit Spirou dans le cercle des enfants terribles de la BD n’est pas passée inaperçue. L’humour irrévérencieux et anticonformiste des premiers gags eurent l’effet d’une petite bombe et signaient la naissance d’une très grande série. 25 ans et dix-sept albums plus tard, le Petit Spirou est toujours au Top est mérite bien un beau cadeau. Au menu de cet album anniversaire : des extraits de planches,  des couvertures marquantes du journal Spirou, des commentaires, des anecdotes, du rire, beaucoup de rire… Pour tous ceux qui aiment le groom !

Eric Guillaud

Le Petit Spirou anniversaire, de Tome et Janry. Editions Dupuis. 19 €

L’info en +

Les éditions Dupuis ont lancé une page internet spéciale 25 ans avec des jeux, des cours de dessin, des gags… C’est ici que ça se passe !

© Dupuis / Tome et Janry

© Dupuis / Tome et Janry

12 Sep

Gueule noire, Ozanam et Lelis se penchent sur la condition humaine chez Casterman

9782203043589Peut-on échapper à sa condition ? C’est la question que pose ce très bel album paru aux éditions Casterman, signé Ozanam pour le scénario et Lelis pour le dessin. Et peut-on notamment échapper à sa condition de gueule noire dans la France des années 1900 ?

Marcel, le personnage central, est une gueule noire ou du moins l’enfant d’une gueule noire. Et comme tout enfant de gueules noires vient le jour où lui aussi doit descendre. Mineur de père en fils. Tel est son destin. Mais Marcel rêve d’une autre vie. Direction Paris où il enchaîne les petits boulots, trimant comme un fou pour se payer une chambre minable et s’écrouler le soir venu, le corps complètement meurtri. Certes, Marcel n’est plus sous terre mais il reste une bête de somme, un esclave. « J’ai quitté un enfer sous terre pour un autre à ciel ouvert« , se plaint-il. « Tu es né dans la boue. C’est ta condition » lui rétorque-t-on. Loin de se résoudre à l’évidence, Marcel rejoint une bande de révolutionnaires, « des mecs qu’avaient la dérive en point commun« . Ensemble, ils vont changer le monde, du moins vont-ils essayer…

Noir, magnifiquement noir. Dans le fond comme dans la forme. Le Brésilien Lelis et le Français Ozanam, qui avaient déjà travaillé sur un projet commun très différent sur le plan du scénario comme du dessin, Last Bullets, signent ici une oeuvre très réussie, un plongeon sans ménagement dans le monde de la mine et des bas-fonds de Paris au début du XXe siècle. Ça grouille de malfrats et d’exploiteurs en tout genre, ça pue la misère et la maladie, l’issue est sans espoir, mais c’est graphiquement sublime et scénaristiquement taillé au cordeau. Il y a du Germinal dans ces pages, du Germinal et quelque chose aussi de très contemporain, universel. La misère est universelle. Marcel pourrait s’appeler aujourd’hui Yacoub ou Fathi, venir de Syrie ou de Lybie.

Le scénariste Ozanam, qui habite dans le nord de la France explique la genèse de cette histoire sur le blog d’Oncle Fumetti « Gueule noire regroupe plusieurs thèmes que je voulais aborder. À l’époque (il y a 8 ans), il n’y avait pas de BD sur la mine. Et vivant dans le nord, je baignais dans une culture propice. Un jour, en travaillant à la médiathèque de Roubaix, je suis tombé sur une revue spécialisée sur la mine. Dedans, il y était question d’une grève au début du 20ème siècle. Du coup, j’ai emprunté plusieurs numéros… Puis, je suis rentré en contact avec un ancien mineur… En allant le voir, je lisais Le voleur de Georges Darien… Il a vu le bouquin et nous avons parlé d’une de ses grand-oncles qui avait fuit le Nord, espérant faire fortune à Paris. Là bas, il s’était trouvé une conscience politique. Et lors d’une manifestation, il avait rencontré le sabre d’un dragon. Donc hop, j’ai commencé à écrire une histoire de mineurs, de condition sociale et d’anarchie… »

Un véritable coup de coeur !

Eric Guillaud

Gueule noire, de Lelis et Ozanam. Editions Casterman. 18 €

Pour aller plus loin, lisez l’interview d’Antoine Ozanam sur le blog d’Oncle Fumetti

© Casterman - Ozanam & Lelis

© Casterman – Ozanam & Lelis

 

27 Juin

La Bulle Escoublac : le festival BD de La Baule fête ses 20 ans du 9 au 11juillet

20eme_bulleLa Baule coincera la bulle ou l’inverse du jeudi 9 au samedi 11 juillet avec des expos, des animations, un salon de lecture, des jeux, des concours, des ateliers, et bien évidemment des séances de dédicaces.

Parmi les invités cette année : le Nantais Bruno Bazile, auteur du livre Le Garage de Paris, auteur aussi de l’affiche 2015 du festival, Bruno Bertin, Brucero, Dominique Mainguy, Moony, Zanapa, Yamano, François Plisson…

Plus d’infos sur le festival ici

26 Mai

Mezzo et Jean-Michel Dupont lauréats du 26e prix des libraires de bande dessinée pour l’album Love in vain

loveinvain

Sublime ! C’est par cet adjectif que nous achevions notre chronique de Love in vain au moment de sa sortie en librairie en septembre 2014. Et nous maintenons. Sublime tant dans la forme que dans le fond. Love in vain, pour ceux qui ne l’auraient pas encore lu raconte la vie du légendaire bluesman Robert Johnson mais pas seulement, le dessinateur Mezzo et le journaliste Jean-Michel Dupont nous offrent tout au long de cet album au format à l’italienne la photographie d’un pays ségrégationniste où la vie d’un noir ne vaut pas grand chose… 

Le prix des libraires de bande dessinée vise à promouvoir la diversité de la bande dessinée et encourager la liberté de ses créateurs. Pendant une année, les libraires des réseaux Canal BD et Album soutiendront les auteurs et le livre primé, et mettront à leur service l’ensemble de leurs supports de communication.

L’album Love in vain rejoint Les Vieux fourneaux de Cauuet et Lupano (2014), Le singe de Hartlepool de Moreau et Lupano (2013), Portugal de Pedrosa (2012), Polina de Vivès (2011), Blast de Larcenet (2010)…

Eric Guillaud

La chronique de l’album ici

24 Mai

Roi ours, un premier album griffé par la Franco-mexicaine Mobidic

couvblogMobidic. Avec un nom pareil, on peut s’attendre à un grand récit maritime, plus encore lorsqu’on sait que l’auteur a effectivement choisi ce pseudo en hommage au roman d’Herman Melville.

Pourtant, pas un océan à l’horizon, pas un cachalot même tout petit, non, mais un ours, blanc, tout de même, le fameux Roi Ours du titre de l’album, qui va sauver de la mort une jeune fille offerte en sacrifice à la déesse Caïman. Vous suivez ? Et la mettre dans une situation délicate ! En effet, impossible après ça de retourner dans son village qui verrait en elle la responsable de tous les maux à venir. La déesse Caïman risque d’être très en colère. Bref, Xilil, c’est son nom, est condamnée à errer dans la forêt. À moins que… À moins que le Roi Ours lui propose de devenir son épouse !

Il a de la gueule cet album, surtout pour un premier album, et plus encore pour un album réalisé à une main, celle de Mobidic, une jeune Franco-mexicaine qui devrait jouer dans la cour des grands auteurs complets. Le graphisme est racé et dynamique, les couleurs, profondes à souhait, le casting, très réussi, la mise en scène limpide et l’histoire, bougrement intelligente. Sous une couche épaisse de jungle et de rites sacrificiels qui nous ramènent forcément aux civilisations précolombiennes, l’auteure nous parle de différence, de tolérance, d’amour… Bravo !

Eric Guillaud

Roi Ours, de Mobidic. Editions Delcourt. 16,95 €

© Delcourt / Mobidic

© Delcourt / Mobidic

22 Avr

Hermann aux Journées de la BD à Rouans les 25 et 26 avril

jdbd-28e-2015-affiche-officielIl est l’un des grands maîtres de la bande dessinée franco-belge, créateur de séries à succès comme Bernard Prince, Commanche, Jeremiah ou encore Les Tours de Bois-Maury, Hermann sera présent ce week-end aux Journées de la BD de Rouans en compagnie d’une quarantaine d’autres auteurs…

 

À 76 ans, Hermann ne semble aucunement songer à la retraite. Pas une année sans qu’il ne publie un ou deux albums, des one shots comme « Sans pardon » fraîchement publié au Lombard, « Station 16 » également sorti au Lombard en 2014, ou un nouvel épisode de la série culte post-atomique « Jeremiah », plus de 35 années d’existence pour cette dernière et 33 albums… pour le moment.

Lire la suite ici

Eric Guillaud

16 Mar

La Grosse tête, un Spirou qui n’a pas le melon signé Makyo, Toldac et Tehem

10800313_10204952416471735_1753725871_o-800x1071Faire un Spirou, rejoindre le cercle très restreint et convoité de ceux qui ont pu contribuer aux célèbres aventures du groom, ne serait-ce que le temps d’un épisode, pourrait faire enfler quelques chevilles. Mais non, Makyo, Toldac et Tehem on juste donné la grosse tête à Spirou qui, dans cette nouvelle aventure, se la joue star de cinéma.

Et on a parfois du mal à le reconnaître notre bon groom national toujours prêt d’habitude à rendre service, à combattre les méchants de tous poils, à sauver le monde d’une fin atroce. La célébrité lui est monté au ciboulot. Un premier rôle dans un film et le voilà qu’il n’en finit plus de fréquenter les plateaux télé, les tribunes de Roland Garros et les soirées people, oubliant par là même le coup d’état à Bretzelburg, l’exode, les camps de réfugiés… Des camps de réfugiés à Bretzelburg, me direz-vous ? Oui, ce petit pays que connaît si bien Spirou est tombé entre les mains de la junte militaire, laquelle a instauré un système terrifiant basé sur la consommation obligatoire et excessive de chtoumpfell, plat familial à base de saucisses, de saindoux, de patates et de fraises. Ne riez pas, c’est atroce ! Et c’est bien connu, précise un personnage de l’histoire :

« au-delà de 9000 calories par jour, les gens ne réfléchissent plus, ils digèrent« . C’est justement ce qu’espère la junte militaire.

Bon, la question est : Spirou redeviendra-t-il Spirou ? Normal quoi ? Pour le savoir, une seule solution, lire cet album qui, bien sûr, fait d’innombrables clins d’oeil à la série mère, même si le scénario du tandem Makyo-Toldac et le dessin très moderne de Tehem, membre de la bande à Tchô, apportent un regard neuf et intéressant sur une des plus grandes séries de la bande dessinée franco-belge.

« J’avoue que je n’étais pas fan de Spirou… », déclare Tehem dans une interview réalisée par l’éditeur, « J’étais plutôt un « gastoniste », un fan des gags de Gaston Lagaffe. Mais j’aime bien les challenges, et celui-ci était vraiment très intéressant. J’ai dit oui, un peu sans réfléchir…« 

Inutile de réfléchir trop longtemps pour vous jeter sur La Grosse tête, l’humour et l’aventure sont bien au rendez-vous de ce one-shot attendu en librairie le 20 mars.

Eric Guillaud

La Grosse tête, Le Spirou de Tehem, Makyo et Toldac. Editions Dupuis. 14,50 €

© Dupuis / Makyo, Toldac et Tehem

© Dupuis / Makyo, Toldac et Tehem