Le nom de Robert Johnson est l’un des premiers à figurer dans la fameuse liste du Club des 27 qui regroupe les stars du rock morts à 27 ans. Légendaire bluesman plutôt que rock-star, Robert Johnson est pourtant considéré comme le père du rock and roll moderne ayant eu une influence notable sur des musiciens comme Eric Clapton, Bob Dylan, Les Rolling Stones ou encore Led Zeppelin. Entre sa naissance dans une plantation de coton au Mississippi et sa mort, le musicien n’aura de cesse de se donner à la musique, au point de signer un pacte avec le diable pour devenir un guitariste d’exception. C’est cette vie incroyable, mouvementée et brève que raconte Love in vain du nom d’une de ses plus célèbres chansons, reprise notamment par Les Rolling Stones. En Noir et blanc au format à l’italienne, l’album nous offre un formidable portrait du musicien, fouillé, documenté, toutes les scènes relevant de faits avérés précise l’auteur dans une interview accordée à l’éditeur. Mais c’est aussi la photographie d’un pays ségrégationniste où la vie d’un noir ne vaut pas grand chose.
Aux pinceaux, on retrouve un amoureux de la musique, du rock, du blues et plus précisément du blues du Delta du Mississippi, son nom : Mezzo. Habituellement associé au scénariste Pirus, le dessinateur du Roi des mouches, de Deux Tueurs ou encore des Désarmés signe ici une somptueuse mise en images. En bonus, un song book réunissant les paroles en français et en anglais de quelques-unes des chansons de Robert Johnson, accompagnées d’illustrations pleine page. Sublime ! (en librairie le 24 septembre)
Eric Guillaud
Love in vain, de Jean-Michel Dupont et Mezzo. Editions Glénat. 19,50 €