C’est le genre de procès qui vous change une société, un procès historique qui fut une étape décisive vers la loi Veil encadrant la dépénalisation de l’avortement en France. La Nantaise Carole Maurel au dessin et la Marmandaise Marie Bardiaux-Vaïente au scénario nous le racontent dans une BD parue aux éditions Glénat
On pouvait espérer l’affaire réglée une fois pour toutes avec la promulgation de la loi historique portée par Simone Veil et votée le 17 janvier 1975, une loi qui autorisait l’interruption volontaire de grossesse avec peut-être, pour ambition première, d’endiguer les avortements clandestins et moins de reconnaître cette liberté comme un droit fondamental des femmes.
Mais le monde est ainsi fait qu’aujourd’hui encore, près de cinquante ans après, l’IVG est toujours confrontée à de nombreux obstacles et la France n’est pas à l’abri d’un revirement brutal, comme on a pu déjà le vivre de l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis.
La constitutionnalisation pourrait être une réponse, un rempart, mais en attendant, le combat continue sur tous les terrains, y compris sur celui de la bande dessinée.
Activiste féministe confirmée, la scénariste Marie Bardiaux-Vaïente travaille quasi exclusivement sur la thématique de l’injustice, mais elle ne l’avait jamais abordée sous l’angle de la lutte pour les droits des femmes, c’est chose faite avec Carole Maurel au dessin.
Bobigny 1972 raconte un événement clé dans l’histoire de l’avortement, le procès de la jeune Marie-Claire Chevalier, 15 ans, jugée pour avoir avorté. Son avocate, Gisèle Halimi, trouva là une tribune idéale pour porter la lutte pour l’avortement libre et gratuit au plus haut niveau.
Nous avons rencontré Marie Bardiaux-Vaïente et Carole Maurel pendant le festival d’Angoulême fin janvier, interview…