21 Fév

Les Chroniques d’un Maladroit Sentimental t1 de Vincent Zabus et Daniel Casanave Vents d’Ouest – Glénat

Le Grand Paris de la BD n° 12

Chroniques d'un maladroit sentimental T1 - V.Zabus/D.Casanave - Glénat/Vents d'Ouest

Petits béguins et gros pépins ou le portrait d’un gentil malhabile en amour. Février nous est présenté comme la saison de Cupidon ; mais avec un nom comme Gérard Latuile, le personnage de cette série ne part pas avec un profil de gagnant. Sentier battu et histoire connue … tout est question de point de vue pour séduire le lecteur.

L’histoire d’un parisien trentenaire et dépressif, perdu et célibataire, affublé qui plus est d’un gros nez, ce qui n’est pas gagné. Mais quand la dame paraît, Florence, l’histoire s’envole au sens propre comme dans un tableau de Marc Chagall. Les amoureux prennent de la hauteur et c’est toute la réussite du scénariste de l’heureux Les petites Gens. Vincent Zabus, de nous faire aimer ses personnages, tout autant qu’ il s’est attaché à eux.

Chroniques d'un maladroit sentimental T1 - V.Zabus/D.Casanave - Glénat/Vents d'Ouest

Le héros apparaît dès les premières planches tel un distrait qui ne mesure l’amour qu’il aura pour une femme qu’à la taille de son tour de poitrine, avant de reconnaître que ce n’est sans doute pas le meilleur critère pour établir une relation durable.

Et conscient d’être dans une BD, il dialogue avec nous, le lecteur, et nous apostrophe. Pur artifice stylistique puisque nous sommes bien incapables de lui répondre, ce procédé nous place cependant dans la situation du témoin privilégié de ses interrogations existentielles. L’auteur utilise aussi avec brio un second artifice, celui des apparitions imaginaires, sources de dialogues savoureux entre le héros et sa mère dans les toilettes, ou bien son médecin, et même lui dans un futur possible.

Chroniques d'un maladroit sentimental T1 - V.Zabus/D.Casanave - Glénat/Vents d'Ouest

Daniel Casanave - Dargaud

Au dessin, Daniel Casanave prolonge ce coup de crayon réussi, mis en place avec Manu Larcenet (c’est d’ailleurs son frère, Patrice Larcenet, qui est aux couleurs) pour une série d’albums Une Aventure Rocambolesque comme Attila, le Fléau de Dieu ou Le Soldat Inconnu. Daniel Casanave s’est aussi fait connaître dans sa région la Champagne-Ardenne dans le journal de France Télévisions.

Chronique d'un maladroit sentimental T1 - V.Zabus/D.casanave - Glénat/Vents d'Ouest

Ce premier tome est divisé en quatre parties, sous forme de chapitres : Le rendez-vous, Premier baiser, Noël en famille, Premier repas chez Florence… Autant d’étapes familières, qui rythment le parcours de ce tendre vers cette femme plus âgée que lui et mère de trois enfants.

Nous attendons la suite de cet itinéraire sentimental avec impatience !

Un album à découvrir seul, en couple, pour la Saint-Valentin ou à toute autre occasion où l’envie de renouer avec les grandes comédies romantiques se fait sentir à Paris ou ailleurs.

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Vincent Zabus - Glénat/Vents d'Ouest

Patrice Larcenet - Glénat/Vents d'Ouest

La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Chet Baker My funny Valentine

Pour découvrir les premières planches de l’album : le site officiel de Vents d’Ouest

Le point de vue de la presse spécialisée : PlaneteBD BDtheque L’union


18 Fév

Tout sauf l’amour, une comédie signée Bihel, Toldac et Makyo chez Futuropolis

Un mariage garantie trois ans. Ca vous tente ? C’est ce que propose l’agence matrimoniale du 21e Ciel. Une agence d’un genre nouveau. Avec elle, finies les rencontres internet, au placard les speed dating, place aux nouvelles technologies, aux connexions névrotiques, aux capteurs sensoriels. Et ça marche plutôt bien. Jusqu’au jour où José Alcano, le patron de cette fameuse agence, est responsable d’un accident ! Incapable de payer les dégâts estimés à plusieurs millions, José Alcano va devoir accepter un marché : trouver un mari pour la fille dépressive d’Antoine de Beaumont, un très riche assureur. Et l’affaire ne sera franchement pas simple…
Direction Grenoble pour cette nouvelle comédie sentimentale écrite par Pierre Makyo (Grimion gant de cuir, Balade au bout du monde…), Toldac  (Les Bogros, A.D.N.) et mise en images par Frédéric Bihel (Les Héritiers du soleil, L’Afghan Massoud…). Tout comme Exauce-nous, le précédent livre commun de Bihel et Makyo, Tout sauf l’amour nous parle de la vie, la vraie, et plus précisément ici de l’amour avec beaucoup de tendresse et d’ironie. José Alcano et Nina de Beaumont, les deux personnages principaux, vont nous démontrer que l’amour est une alchimie bien mystérieuse qui ne peut se restreindre à une formule mathématique ou une ligne comptable. Un scénario prévisible mais tout à fait plaisant, des personnages attachants, un trait réaliste d’une très grande finesse, des couleurs douces… Tout sauf l’amour offre au final un bon moment de lecture. Et c’est le principal ! EGuillaud

Tout sauf l’amour, de Bihel, Toldac et Makyo. Editions Futuropolis. 18,50 euros

15 Fév

Lastman, une nouvelle saga de Balak, Michaël Sanlaville et Bastien Vivès

Il est sorti ! Enfin presque. Si nous, chroniqueurs, avons eu l’honneur et l’avantage de le recevoir sous pochette scellée, version collector, vous, lecteurs, devraient patienter jusqu’au 13 mars. Je sais, c’est profondément cruel ! Mais en attendant, haut les coeurs, vous pouvez toujours découvrir les cinq premiers épisodes de cette histoire cosignée par Balak, Michaël Sanlaville et Bastien Vivès sur le portail européen de BD digitale Delitoon. C’est mieux que rien et vous pourrez même vous inscrire pour être prévenus par mail de la mise en ligne des prochains épisodes. Mais que raconte Lastman ? Oui c’est vrai tiens, que raconte cet album inspiré, précise l’éditeur, par le manga, le dessin animé et le jeu vidéo ? Un tournoi. Le tournoi annuel d’une ville inconnue dans un monde inconnu. Une ville plutôt sympa accrochée à une montagne. Et dans cette ville, le Jeune Adrian Velba, 12 ans, qui rêve justement de remporter ce tournoi. Mais la défection de son partenaire ruine tous ses espoirs. Jusqu’au moment où Richard Aldana, un jeune-homme venu d’ailleurs, débarque avec ses méthodes plus… comment dire… radicales et le choisit comme partenaire.
Résultat des courses, 200 pages dont une petite partie en couleurs et un récit qui se lit d’une traite. C’est frais, c’est léger, c’est vif, c’est drôle, les personnages sont attachants, le dessin, très agréable… Que demandez de plus ? Des stickers peut-être ? C’est prévu ! Et quoi encore ? Un making of ? Le voilà… EGuillaud

Lastman, de Balak, Michaël Sanlaville et Bastien Vivès. Editions KSTR. 12,50 euros ou 18,50 euros pour la version collector sous pochette scellée.

10 Fév

Quai d’Orsay – Chroniques diplomatiques t2 de Lanzac & Blain – Dargaud

Le Grand Paris de la BD n° 11 – Spécial Angoulême

Quai d'Orsay - Lanzac & Blain - Dargaud

Si Paris est le siège du pouvoir, le Quai d’Orsay et ses ambassades réparties aux quatre coins du monde en sont les vitrines. Tout ce qui brille est-il bien d’or ? Consacrée par le 40ème festival d’Angoulême, cette bande dessinée ne pourra que transformer la vision habituelle que vous avez de cette institution feutrée.

A l’occasion de ce Grand Prix mérité, le scénariste Abel Lanzac sort de l’ombre. Pour ses premiers pas dans l’écriture, il se cachait en effet sous un faux nom ; il vient de révéler le vrai en montant sur scène à Angoulême : Antonin Baudry.

Abel Lanzac (continuons de l’appeler de son nom de plume) excelle dans l’art de nous faire découvrir les coulisses du Quai d’Orsay car il connaît bien son sujet. Il est entré au Ministère des Affaires étrangères à Paris au début des années 2000, au service de Dominique de Villepin, comme « chargé des langages » – comprenez en langage diplomatique, l’homme en charge de rédiger les discours du ministre.

Quai d'Orsay - Lanzac & Blain - Dargaud

C’est dans cette fonction que nous le découvrons dans le 1er tome, et que nous le retrouvons dans cette suite, toujours aussi candide et souffre douleur. Sous sa plume, l’homme lige du Président Jacques Chirac devient Alexandre Taillard de Worms, un ministre flamboyant, toujours pressé, qu’il soit dans son bureau parisien ou à arpenter le globe. Quand il fait un pas, ses conseillers doivent en faire trois, sans pour autant vraiment suivre son rythme …

Christophe Blain - Dargaud

Des répliques ciselées, de l’humour corrosif, tel est le talent d’Abel Lanzac, servi par le dessin dévastateur de Christophe Blain, l’auteur de bandes dessinées de genre, comme Isaac le Pirate (déjà Grand Prix à Angoulême en 2002), Gus ou encore Socrate, le demi-chien.

Sous son crayon, le ministre devient d’abord un nez, tel un index pointé sur chacun de ses collaborateurs pour les pousser dans leurs retranchements ; des mains ensuite, qui brassent et qui tranchent à chaque nouvelle crise diplomatique ; et enfin une coiffure en brosse, avatar de la crête de coq – gaulois bien sûr. Il aime d’ailleurs à en prononcer, des gauloiseries, ou bien à en mimer …

Les rapports se révèlent des plus virils dans ce groupe de diplomates ; le ministre n’hésite pas, par exemple, à proposer à son collaborateur de venir « pisser avec lui » avant une négociation décisive avec les Etats-Unis, concernant l’intervention militaire en Irak. Et de se référer à son grand maître en la matière : « Vous savez le Président m’a dit un jour quelque chose de fondamental : avec nos vies infernales, quand vous avez le temps de pisser, pissez. Quand vous avez le temps de bouffer, bouffez… Vous allez voir, l’ONU, c’est impressionnant. »

Vous allez voir, Quai d’Orsay c’est décapant !

Quai d'Orsay - Lanzac & Blain - Dargaud

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Metallica Seek and Destroy (la musique de la sonnerie du téléphone du héros)

Pour découvrir les premières planches de l’album :

Dargaud et la Bande Annonce

Le point de vue de la presse spécialisée :

Les Inrocks Planete BD Actua BD

Le point de vue de :

Dominique de Villepin sur Europe 1 et la télé suisse RTS

09 Fév

Crève saucisse, une comédie noire signée Pascal Rabaté et Simon Hureau chez Futuropolis

Crève saucisse ! Avec un nom pareil, cet album ne pouvait décemment pas passer inaperçu. Ca sent la boucherie à plein nez ! Et de fait, Didier, le personnage principal, a le coup de couteau facile. Il faut dire qu’il a de l’expérience le garçon. Des années et des années à découper les steacks dans la hampe et ailleurs pour ses clients. Vous l’aurez compris, Didier est boucher de profession et sa femme, Sandrine, s’occupe de la caisse. Sa femme justement…, depuis un an, elle le trompe avec Eric, leur meilleur ami. Didier le sait et et ne peut plus le supporter. Sa décision est prise, il va se venger, tuer le copain d’hier et récupérer sa femme. Mais comment ? C’est dans une bande dessinée qu’il va trouver la solution, une enquête de Gil Jourdan, La Voiture immergée

D’un côté, Pascal Rabaté, poids lourd de la bande dessinée à tendance réaliste et grinçante, de l’autre, Simon Hureau, digne représentant de la bande dessinée indépendante. Au centre Crève Saucisse, un polar savoureux et méticuleux qui met en scène une vengeance froide et jubilatoire sur fond d’hommage à Maurice Tillieux et à la mythique série policière Gil Jourdan. Un album saignant ! EGuillaud

Crève saucisse, de Pascal Rabaté et Simon Hureau. Editions Futuropolis. 17 euros

07 Fév

« Le Beau voyage » ou l’histoire d’un secret de famille dévastateur. Une BD signée Zidrou et Benoît Springer

La trentaine, animatrice télé et accessoirement modèle pour quelques revues de charme, Léa prend la vie comme elle vient. Mais la mort brutale de son père, à seulement 57 ans, réveille en elle de douloureux souvenirs. Ce père justement, médecin, qui n’était jamais disponible pour admirer ses dessins d’enfant. Et cette mère distante, presque froide, qui finit par plaquer mari et fille pour un représentant en aspirateurs. Et enfin, Léo, ce fantôme de frère qui hante son existence. Léo, Léa, une lettre qui fait la différence ! Léo est mort quelques temps avant la naissance de Léa, un décès entouré d’un silence plombant. Un de ces secrets de famille qui empêche de voir la vie avec légèreté…

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L’interview du dessinateur Benoît Springer à lire ici

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Scénariste très courtisé depuis quelques temps (L’élève Ducobu, Les Crannibales, Le Boss, Tamara, La Peau de l’ours…) Zidrou s’est associé pour ce nouveau récit au dessinateur nantais Benoît Springer dont on a déjà pu apprécier le trait délicat et précis dans les albums On me l’a enlevée (Vents d’Ouest) ou La Boussole (Soleil) ainsi que ses talents d’auteur complet dans Les Funérailles de Luce (Vents d’Ouest). Le Beau voyage est un récit poignant construit autour d’un de ces secrets de famille qui peuvent flinguer plusieurs générations, un récit choc qui vous prend au tripes et par le colbac pour ne jamais vous lâcher grâce à un savant égrainage de flashbacks et de révélations. Un beau voyage ! EGuillaud

Le Beau voyage, de Zidrou et Benoît Springer. Editions Dargaud. 14,99 euros

Festival : St Denis en Val coince la bulle

Rien à voir avec le mastodonte festival d’Angoulême mais si vous aimez la bande dessinée et que vous habitez dans le Loiret et plus particulièrement aux environs d’Orléans, alors rendez-vous samedi 9 et dimanche 10 à St Denis en Val pour la 12e édition de Bulles en Val avec au menu des expos, des spectacles, un coin libraires et bouquinistes et bien entendu les incontournables séances de dédicaces. Parmi les auteurs invités : Afroula, Fabrice Angleraud, Jean-Michel Arroyo, Jean Barbaud, Callixte, Hervé riches, Roger Seiter…

Le Cercil, Musée Mémorial des enfants du Vel d’Hiv, y sera présent durant les deux jours pour présenter au public des bandes dessinées sur la Shoah.

Et le mardi 12 février, à 18h, le Cercil, toujours lui, proposera dans ses locaux à Orléans une rencontre autour de la thématique : « la représentation de la résistance, de la déportation

et de la Shoah est-elle possible ? Parmi les invités, Robin Walter, auteur de la BD KZ Dora (éd. Des Ronds dans l’O), Antoine Maurel, éditeur de la BD L’enfant cachée de Marc Lizano, Loïc Dauvillier et Greg Salsedo au Lombard et Benoît Momboisse, auteur avec ses élèves du roman illustré Les Sangliers sortent du bois (éd. de l’Ecluse). EGuillaud

04 Fév

Régis Hautière et Hardoc nous plongent dans la Grande guerre avec « La Guerre des Lulus »

Ils s’appellent Ludwig, Lucas, Luigi, Lucien mais tout le monde les connaît sous le nom des Lulus, quatre gamins qui usent leurs fonds de culotte sur les bancs de l’assistance public, quatre joyeux Lulus qui préfèrent parcourir les bois alentours que fréquenter la chapelle de l’orphelinat. Aout 1914, c’est la guerre et l’ordre d’évacuation est donné. L’orphelinat se vide, les villages alentours aussi. Mais les Lulus, planqués dans leur cabane ne sont pas prévenus. Ils se retrouvent seuls, bientôt rejoints par une jeune réfugiée de Belgique. Elle s’appelle Luce et deviendra la cinquième Lulu de la bande…

Pourquoi La Guerre des Lulus risque d’être l’un des grands succès de ce début d’année ? Plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, la guerre de 14-18 est un thème largement apprécié du grand public et un thème récurrent dans la bande dessinée francophone, traité par de nombreux auteurs dont l’un des plus grands, Jacques Tardi. Ensuite, parce que la guerre est ici traitée sous un angle particulier, celui d’enfants, de civils donc. L’aspect pesant, noir, des tranchées, est évité. « On est dans la guerre de 14, mais à côté… », confirment les auteurs dans une interview accordée à Daniel Muraz. Enfin, parce que le graphisme semi réaliste de Hardoc, le scénario et les dialogues de Régis Hautière ont l’intelligence de la simplicité. Comme La Guerre des boutons, dont certains ne manqueront pas de noter une certaine proximité, La Guerre des Lulus est une histoire universelle. EGuillaud

La Guerre des Lulus (tome 1), La Maison des enfants trouvés, de Régis Hautière et Hardoc. Editions Casterman. 12,95 euros

03 Fév

La grande odalisque de Vivès / Ruppert & Mulot – collection Air libre, éditions Dupuis

Le Grand Paris de la BD n°10 – Spéciale Angoulême 2013

La Grande Odalisque par Bastien Vivès Mulot (Jérome) Ruppert © Dupuis 2013

Paris et ses plus grands musées, Orsay et le Louvre. Deux cadres prestigieux pour une aventure de haut vol. Un des albums les plus surprenants de l’année 2012. L’intrigue : spécialisées dans le vol de tableaux de maître, deux intrépides cambrioleuses en recrutent une troisième pour monter un coup à priori impossible  – ou peut-être le coup de trop.

A la manœuvre pour ce vol de la Grande Odalisque d’Ingres au Louvre (« la peinture de la nana qui a trois vertèbres de plus que tout le monde »), un trio inédit : Bastien Vivès, dont le dessin nous avait surpris dans Polina, laisse libre court à son trait pour mettre en image le scénario échevelé et déroutant de Ruppert et Mulot, les auteurs de Panier de Singe. Cet album avait reçu le prix révélation au Festival d’Angoulême en 2007.  Bastien Vivès a lui aussi été reconnu par le Festival international de la bande dessinée : Le Goût du Chlore faisait partie de la sélection officielle en 2009 et a obtenu le prix Essentiel Révélation.

Trois hommes donc pour dessiner trois femmes. Pas vraiment un hasard, mais au contraire une réussite graphique pour ce remake de Signé Cat’s Eyes, un manga de Tsukasa Hojo, adapté en dessin animé et diffusé à la télé française dans les années 1980. L’histoire de trois jeunes sœurs qui tiennent un café le jour et volent des tableaux la nuit.

La Grande Odalisque par Bastien Vivès Mulot (Jérome) Ruppert © Dupuis 2013

Nos trois auteurs prennent toutefois quelques libertés avec leur source d’inspiration : les héroïnes sont bien plus âgées, n’ont pas de lien de parenté et surtout se révèlent beaucoup moins sages. Drogue, armes et séduction au programme. Elles font feu de tout bois pour remplir leur contrat !

La Grande Odalisque par Bastien Vivès Mulot (Jérome) Ruppert © Dupuis 2013

Les auteurs usent de l’humour avec brio pour intercaler, dans le rythme soutenu de l’action, des scènes de comédie dignes des films de Quentin Tarantino. Un seul exemple : la scène d’ouverture du vol du Déjeuner sur l’herbe de Manet, mis en péril par la conversation téléphonique d’une des voleuses en pleine rupture sentimentale !

Comme leurs héroïnes, les trois compères se sont partagés le travail. A Bastien Vivès, le dessin des trois protagonistes, à Ruppert et Mulot celui des décors et de l’action. Résultat un album qui enrichit la toujours surprenante collection Air Libre. Une BD au final couronnée du Prix Landernau, en sélection officielle à Angoulême cette année et qui aurait mérité d’être primée …

vives-ruppert-mulot 2 ©Chloé_Vollmer_Lo (2017)

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Cat Power – The Greatest

Pour découvrir les premières planches de l’album et en savoir plus :

Site officiel de Dupuis (Aire Libre)

Site officiel de Jérôme Mulot
Site officiel de Bastien Vivès


Le point de vue de la presse spécialisée :

Du9 Télérama Bodoï

Le palmarès 2013 du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême

Le Festival International de la Bande Dessinée s’est achevé ce dimanche sur la cérémonie officielle de remise des prix. Et les heureux élus sont :

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Quai d’Orsay, de Christophe Blain et Abel Lanzac, prix du meilleur album (Dargaud)

Le Japonais Akira Toriyama, prix spécial du 40e Festival pour l’ensemble de son oeuvre

Tu mourras moins bête (tome 2), de Marion Montaigne, prix du public (Ankama)

Le Nao de Brown, de Glyn Dillon, prix spécial du jury (Akiléos)

Aâma, de Frederik Peeters, prix de la série (Gallimard)

Automne, de Jon McNaught, prix révélation (Nobrow)

Les légendaires Origines, de Nadou et Patrick Sobral, prix jeunesse (Delcourt)

Krazy Kat, de George Herriman, prix du patrimoine (Les Rêveurs)

Castilla Drive, de Anthony Pastor, Prix du polar (Actes sud)

Dopututto Max, prix de la BD alternative (Misma)

Pour être tout à fait complet, sachez que Le Grand Prix de la ville d’Angoulême  2013 est l’auteur et éditeur néerlandais Willem