Il s’appelle Max Kurtzman, matricule 450775042, né à Opole en Silésie polonaise le 9 septembre 1922, émigré aux Etats-Unis en décembre 1935, engagé volontaire en 1941 dans l’armée américaine après l’attaque de Pearl Harbor. Oui mais voilà, au retour d’une mission dans le Pacifique sur le porte-avions Fighting lady, Max Kurtzman se retrouve mis aux arrêts. Son tort ? Ressembler à l’aviateur allemand Werner Königsberg qu’il a effectivement connu et côtoyé dans sa jeunesse au même titre que la belle mais dangereuse Hanna Reitsch, pilote d’élite de la Luftwaffe. Soupçonné d’être un espion nazi, menacé d’être exécuté, Max va devoir accepter une mission impossible…
Attention chef d’oeuvre ! D’un côté le génial et prolifique, très prolifique, scénariste Yann (Les Innommables, Colt Walker, Le Pilote de l’Edelweiss…), de l’autre le dessinateur non moins génial Alain Henriet (Pandora Box, John Doe…) et au centre le premier album d’une nouvelle série qui nous ramène à l’époque de la Seconde guerre mondiale. Dent d’ours est un récit de guerre et d’aviation bien sûr mais pas seulement. Aux magnifiques scènes de combats aériens des premières pages, succèdent les scènes plus intimistes de trois enfants, trois amis pour la vie, fous d’aviation (comme les auteurs!) que la folie des adultes va séparer et tenter d’opposer. Une histoire de guerre qui parle aussi de jeunesse, thème récurent chez Yann, d’amitié, d’amour et d’espionnage. Dents d’ours allie un scénario musclé, des personnages à fort caractère, un trait de génie et une mise en couleurs subtile signée Usagi. On attend la suite avec une certaine impatience ! EGuillaud
Max, Dent d’ours (tome 1), de Yann et Henriet. Editions Dupuis. 14,50 euros
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