Enorme ! Alors que la série des Cités obscures fête cette année ses 30 ans d’existence, mais oui déjà, Casterman réédite l’épisode La Théorie du grain de sable en version collector, un album au format géant (32 cm sur 41), au papier de très grande qualité et réunissant les deux tomes initialement parus en 2007 et 2008 au format à l’italienne. Pour quelques euros de plus que la version en coffret (déjà très belle!), vous pourrez donc vous offrir ce somptueux ouvrage et plonger corps et âme, l’expression n’est pas trop forte, dans l’univers de cette histoire fantastique totalement hors norme, imaginée par l’un des tandems les plus créatifs de la bande dessinée franco-belge, formé de François Schuiten et Benoît Peeters. Les grandes cases du dessinateur et ses créations architecturales trouvent ici l’espace nécessaire à leur démesure, offrant une nouvelle lecture de ce chef d’oeuvre graphique mais aussi scénaristique.
Direction Brüsel donc, un certain jour de juillet 784. Un jour comme les autres ? Pas vraiment. Dans le quotidien des habitants surgissent des phénomènes étranges. Ici, du sable qui envahit un appartement, là des pierres de 6793 grammes exactement qui apparaissent les unes après les autres, plus loin un chef cuisinier qui perd du poids sans maigrir pour autant. Et tous ces phénomènes convergent vers un homme : Gholam Mortiza Khan, un guerrier Bugtis venu tout récemment à Brüsel pour vendre des bijoux. Cerise sur le gâteau, une postface signée Benoît Peeters revient en détail sur l’histoire d’un des lieux fondamentaux de La Théorie du grain de sable, la maison Autrique construite par le célèbre architecte Victor Horta et que les auteurs ont largement contribué à sauver. Un conseil, un seul : prenez le temps d’apprécier la qualité de reproduction des planches, le trait de François Schuiten est tout simplement éblouissant ! EGuillaud
La Théorie du grain de sable, de Schuiten et Peeters. Editions Casterman. 49 euros