15 Mai

Lady Jane : deuxième partie d’un triptyque signé Michel Constant autour des dégâts du thatchérisme

Après La Dame de fer, Michel Constant retrouve l’Angleterre pour une histoire qui trouve une nouvelle fois ses racines dans les années Thatcher avec cette loi contestée mais toujours en vigueur, le Children Act…

extrait de la couverture © Futuropolis / Constant

Qu’est-ce que le Children Act ? Il s’agit d’une loi entrée en vigueur au Royaume-Uni sous l’ère Thatcher, dont l’objectif est de protéger les enfants et d’assurer leur bien-être, y compris en dehors de leur famille s’il y a le moindre risque qui pourrait aller à l’encontre de leurs intérêts. Merci Wiki.

Sur le papier, la démarche est louable mais sur le terrain, nombre de dérives auraient été observées. Des enfants retirés à leur famille sur simple soupçon ou sur des critères qui pourraient laisser songeurs, des parents qui perdent leurs droits sur leurs enfants y compris celui de rentrer en contact avec eux.

Retour à notre histoire, ou plus exactement celle écrite par Michel Constant, Lady Jane n’a à priori rien à voir avec la chanson des Rolling Stones, notre héroïne, Jane, la quarantaine, vend des gaufres du côté de Kingsdown, station balnéaire de la côte est de l’Angleterre. Elle vit seule, se confie peu, apparaît mystérieuse, jusqu’à ce qu’elle se prenne d’affection pour Emma, une gamine de 18 ans, à qui elle propose de venir la suppléer dans sa guérite. Très vite naît une grande complicité entre les deux mais Emma sent que le passé de Jane est lourd, trop lourd pour elle. Qu’a-t-elle vécu dans sa jeunesse ? Une histoire d’amour qui s’est mal terminée ? En quelques sortes…

L’air de rien, ou plus exactement sur le ton de la comédie sociale, Michel Constant aborde avec ce triptyque les ravages de l’ère Thatcher, sa politique d’austérité dans le premier volet, La Dame de fer, le Children Act dans celui-ci, avec dans les deux cas un portrait d’hommes et de femmes emprunt d’humanité. Un beau regard sur l’Angleterre avec bien évidemment, et jusque dans le titre, des références à la pop et au rock d’outre-Manche. Rolling Stones, Black Sabbath, Who et autres Cure font partie du décor…

Eric Guillaud

Lady Jane, de Michel Constant. Futuropolis. 15€

© Futuropolis / Constant