S’il y a bien quelque chose d’universel, ce sont les histoires et les secrets de familles. Bons baisers de Limón se déroule au Costa Rica, il aurait pu se dérouler n’importe où ailleurs. L’album n’en reste pas moins une belle découverte et un voyage singulier…
Pour ceux qui ne le sauraient pas, comme moi quelques minutes avant d’écrire ces lignes, et de fait vous épargner une recherche sur Google, Limón, à la fois province et ville, se situe sur la côte caraïbe du Costa Rica.
L’auteur, Edo Brenes, en est originaire. Il vit aujourd’hui à Cambridge au Royaume Uni. Dans ce roman graphique, il met en scène un jeune homme prénommé Ramiro vivant en Angleterre et revenant sur ses terres avec l’idée d’écrire un livre sur les membres de sa famille qui ont vécu à Limón dans les années 40 à 50. Vous l’aurez compris, sans être présentée comme une autobiographie, Bons baisers de Limón est largement inspiré de sa vie.
Arrivé chez sa mère, il déniche quantité de photos dans une vieille malle du grand-père. Elles seront le point de départ de ses recherches et de ses rencontres…
Pour un premier roman graphique, Edo Brenes nous surprend vraiment par sa maîtrise de la narration et du graphisme. Personne ne sera étonné à la lecture de son livre qu’il adore Chris Ware. Il se dit aussi inspiré pour cet album par Giuseppe Tornatore (Cinema Paradiso) et Wong Kar-Wai (In the Mood for Love). Bref, que de bonnes influences pour un récit qui se savoure tranquillement, allongé sous un palmier ou non. Page après page, on se prend à aimer cette famille et à se prendre pour l’un des siens. Pas d’aventure avec un grand A ici, juste des tranches de vie ordinaires déroulées sur un mode tendrement nostalgique. On adore !
Eric Guillaud
Bons baisers de Limón, de Edo Brenes. Casterman. 23€ ( en librairie le 8 septembre )