C’est l’été, les doigts de pied en éventail, le cerveau en mode repos et enfin du temps pour lire et éventuellement rattraper le retard. Sur la table de chevet, quelques livres en attente. C’est le moment…
En attente ? Pas vraiment. Fraîchement sorti aux éditions Delcourt, le 30 juin pour être précis, Un Été cruel méritait simplement un temps de lecture approprié, de celui que nous permettent enfin ces grandes vacances. Quelques pages à grignoter par-ci par-là, près de 300 à l’arrivée, et la douce sensation de tenir entre les mains l’un des meilleurs bouquins de ces dernières semaines. Alors oui, bien sûr, comment pourrait-il en être autrement avec Ed Brubaker et Sean Phillips aux commandes, me direz-vous ? On le sait tous, un mauvais livre, même quand on est considéré comme des maîtres en la matière, est toujours possible.
Mais ce ne sera pas celui-ci ! Le tandem de choc anglo-américain signe ici un polar qui nous embarque complètement, une plongée en eaux troubles avec des gus que les lecteurs de la série Criminal connaissent bien, Teeg Lawless et son fils Ricky, accompagnés ici d’une galerie de personnages aux gueules d’atmosphère, que la belle pagination a permis de mettre en valeur par un traitement plus profond de la part de Ed Brubaker.
L’histoire ? Teeg est sur un coup. Un gros coup. Peut-être le plus gros de sa carrière de truand. Mais c’est sans compter sur les rencontres, parfois mauvaises, qu’il va faire, et sur son fils Ricky qui lui aussi a décidé de faire carrière. Bien sûr, tout cela se terminera mal. Quand le crime devient une affaire de famille, la tragédie n’est jamais loin, en l’occurence au bout des 300 pages de ce récit très noir et poisseux magnifiquement mis en images par Sean Phillips dont le trait sombre est ô combien mis en valeur par les couleurs du fiston Jacob Phillips. Un été cruel mais un bel été, vraiment !
Eric Guillaud
Un Été cruel, de Ed Brubaker et Sean Phillips. Delcourt. 29,95€