20 Jan

Batman Mythology, La Batcave : la tanière d’un héros

Il faut les comprendre les pauvres gars de chez DC COMICS : même s’ils sont assis sur un incroyable catalogue, il faut toujours que quelque chose se passe autour de BATMAN. Toujours. Quitte à parfois dégainer des concepts un chouia tirés par les cheveux, histoire d’avoir une nouvelle excuse de sortir une nouvelle série qui, malgré tout, permet ici de retrouver quelques vieilles connaissances hautement recommandable.

Après, l’idée de cette mythologie – pardon, ‘mythology’ en VO cela fait mieux – tournant autour de six éléments symboliques de l’univers du Chevalier Noir n’est, sur le papier, pas si bête que ça. La mégapole de Gotham, pour ne citer que cet exemple, avec ses grands tours gothiques et son atmosphère étouffante est quasiment un personnage à part entière de cet univers par exemple. Par contre, on en est un peu moins sûr en ce qui concerne la Batcave, le repère souterrain du héros, niché sous son manoir et où il entasse son matériel, ses laboratoires de recherches ou encore sa salle de trophées.

Certes, drapé dans un halo de mystère, l’endroit prête à tous les fantasmes. Mais c’est selon nous surtout là en fait que BATMAN pioche ses multiples gadgets plus qu’autre chose. C’est en tous cas plutôt l’impression que l’on a après avoir lu ce tome un peu fourre-tout avec ses dix-huit histoires réparties en trois chapitres distincts (‘les origines’, ‘les trophées’ et ‘les contes’) et à la base publiées entre 1942… Et 2017. Oui, on est d’accord, c’est très large. Mais cette sélection à un premier avantage, elle permet de mesurer le chemin parcouru par la série. 

© Urban Comics/DC Comics

Après, elle n’est pas très équilibré et non plus : sur dix-huit histoires, douze – soit les deux tiers – datent de la période 1942-1957. Soit celle où l’homme chauve-souris est avant tout un milliardaire très politiquement correct et ingénieux dont tout un l’attirail sert avant tout à combattre la pègre, dans un pur esprit pulps assez naïf et en même temps assez délicieux. On retrouve d’ailleurs trois histoires dessinées par le grand Bob Kane (1915-1998), nom éternellement rattaché à BATMAN et dont le sens du cadrage et la dynamique déjà très pop en ont fait l’un des meilleurs dessinateurs de comics d’après-guerre. Gene Colan (1926-2011) est aussi de la partie, hélas par l’intermédiaire d’un seul épisode datant de 1982 mais dont les années passées à dessiner quantités de comics d’horreur (dont La Tombe De Dracula) se ressentent ici. Bref, pour le fan de comics à l’ancienne, on est en (très) bonne compagnie.   

© Urban Comics/DC Comics

Alors oui, la couverture est, disons le franchement, pas très seyante, le fil rouge attendu est parfois on ne peut plus ténu et les choix éditoriaux vont surtout plaire aux fans de la première période du Chevalier Noir. Mais cela permet malgré tout de retrouver en VF des épisodes pas réédités en France depuis parfois très longtemps et puis avec un casting pareil, difficile quand même de faire la fine bouche…

Olivier Badin

Batman Mythology – La Batcave. Urban Comics/DC Comics. 23 euros.

© Urban Comics/DC Comics