Mieux vaut tard que jamais ! Plus encore lorsqu’on a le talent d’Amaury Bündgen qui publie en ce début d’année sa toute première bande dessinée, un récit de science fiction influencé par le manga, le comics et la bande dessinée européenne. L’homme a 48 ans et visiblement un bel avenir dans le milieu…
Vingt minutes. C’est le temps dont disposait Amaury Bûndgen pour convaincre un éditeur à l’occasion d’une rencontre jeunes talents organisée par le festival Lyon BD en 2018. Pas certain qu’il en ai eu besoin ! Enthousiasmé par son univers, l’éditeur en question, Casterman pour ne pas le citer, le signe pour un premier roman graphique de près de 300 pages en noir et blanc, entièrement réalisé sur ordinateur et influencé par le manga crépusculaire Blame! de Tsutomu Nihei.
Unité de lieu et de temps, l’action se déroule dans un immense vaisseau spatial perdu on ne sait trop où, dans l’immensité intersidérale ou simplement sur Terre. Avec à son bord des monstres, beaucoup de monstres, des extra-terrestres, des drones, et Lupo, un être humain qui n’aura de cesse tout au long du récit de vouloir rejoindre – et franchir – les toranas, d’immenses portes noires derrière lesquelles se seraient réfugiés des aliens qui pourraient bien avoir quelques explications à lui fournir sur sa présence ici. Car oui, Lopo ne sait pas ce qu’il fait dans ce vaisseau. Il aurait été enlevé il y a une cinquantaine d’années et doit faire face depuis à une contamination qui transforme toutes formes de vie en créatures mutantes.
Cette exploration du vaisseau est bien évidemment prétexte à de nombreuses rencontres, pas toujours amicales, pas toujours hostiles non plus. Une odyssée parfois intérieure, bluffante par son graphisme fait de milliers de hachures. Les gamers, mais pas que, apprécieront !
Eric Guillaud
Ion Mud, d’Amaury Bündgen. Casterman. 25€ (en librairie le 20 janvier)