365 jours pour se débarrasser de ses addictions, autant de pages de BD à réaliser au quotidien et à publier sur les réseaux sociaux avant d’en faire un livre : c’est le défi un peu fou et un peu réussi que Lisa Mandel s’est lancé un beau jour de juin 2019. Et le résultat est là : tordant.
« L’album le plus drôle de la rentrée, et peut-être de l’année » : ce n’est pas moi qui l’écrit mais Le Monde, c’est dire le sérieux de la chose, la gravité de la rigolade. Tout est parti d’un défi de l’autrice elle-même : se donner un an pour arrêter le sucre, le gras, l’alcool, les jeux vidéo, les séries télévisées, les écrans… bref tout ce qui est venu se superposer dans sa vie façon millefeuille et aurait tendance au bout du compte à peser un peu lourd. Et pas que sur l’estomac !
Une année pour vaincre mes addictions
Et pour témoigner de l’avancée de ce défi, Lisa Mandel promet de réaliser une page de bande dessinée quotidienne qu’elle postera sur les réseaux sociaux. Une petite demande de financement participatif via ulule, 16 000€ de récoltés au passage, et c’est parti pour 365 jours, même un peu plus puisque le recueil ci-présent commence quelques jours avant le démarrage du défi, histoire pour le lecteur de bien se mettre en condition, et pour l’actrice, de profiter un dernier moment de toutes les bonnes choses, comme une préparation au rôle de sa vie. Son objectif avant de se jeter corps et âme dans le défi : « être boudinée dans du 46 ».
Tout est véridique même cette histoire abracadabrante de coronavirus
Elle y arrive. Comme elle arrive à entretenir une bonne partie de ses addictions jusqu’au bout, le principal étant d’en rire. Elle en rit, nous aussi. Beaucoup. Chaque page est un gag à lui tout seul et se lit d’ailleurs tel quel, chronologiquement ou non, on y parle d’addictions, beaucoup, mais pas seulement, Lisa Mandel nous invite dans son intimité, dans son quotidien d’autrice BD, à partager ses déplacements professionnels, ses voyages, notamment au Liban ou au Niger, la vie quoi, la vie et la mort, celle de Marie Laforêt ou celle d’Uderzo, et puis bien sûr le coronavirus qui débarque dans les pages sans être invité.
Ne cherchez pas le nom de l’éditeur, il n’y en a pas, Lisa Mandel a souhaité publier son livre en autoédition. La tâche s’est avérée parfois difficile mais lui a donné l’idée d’une autre aventure : la création d’une maison d’édition pas comme les autres, baptisée Exemplaire, forcément. À suivre…
L’album figure dans la sélection officielle du Festival International de la bande dessinée d’Angoulême 2021 et il est en compétition pour le Prix du Public France Télévisions
Eric Guillaud
Une Année exemplaire, de Lisa Mandel. Autoédition. 20€