Que cela lui plaise ou non, son nom est à jamais lié à celui d’Aquablue, la mythique série de science fiction qu’il a créée et dessinée dans les années 80/90 avec Thierry Cailleteau au scénario. Depuis il a travaillé dans l’animation comme concepteur de décors ou storyboarder, il a créé et un temps co-dirigé le label Série B des éditions Delcourt, lancé de nouvelles séries ici ou là, créé à nouveau un label, Comix Buro, qui portera plusieurs projets dont dernièrement ce one-shot dessiné par l’extraordinaire Alberto Varanda…
Vous vous souvenez de Frankenstein et de sa sombre créature ? Avec sa sale gueule grossièrement recousue, son corps de géant vert et ses paluches de gorille ? Oubliez tout ça, la créature s’appelle aujourd’hui Lise, elle a une belle chevelure blonde et un corps d’enfant.
Oui, La Mort vivante revisite le mythe de Frankenstein avec au coeur du récit une gamine, cette fameuse Lise, morte dans un bête accident, une chute de plusieurs mètres sur un chantier de fouilles archéologiques.
Sa mère, Martha, une riche Terrienne, inconsolable, fait kidnapper un éminent nanobiologiste installé sur Mars. Sa mission : ressusciter Lise. Et pour ça, Martha est prête à tout, même à donner de sa personne. Pas d’assemblage de cadavres dans ce cas présent mais la création d’un embryon, une insémination artificielle et un développement en incubateur. La science avance mais les mythes ont la vie dure. La Lise ainsi clonée ne réagira pas vraiment comme prévu…
Si le scénario est particulièrement bien ficelé et nous tient en éveil jusqu’à la fin, le graphisme n’est pas en reste. Il y a du Schuiten et du Gustave Doré dans ces quelque 70 pages, du Schuiten et du Gustave Doré mais aussi beaucoup de talent. Alberto Varanda (Petit Pierrot, Bloodline…) signe de magnifiques planches au trait minutieux, précis, élégant, et aux atmosphères gothiques et fantastiques exceptionnelles. Mélange de SF et d’horreur, La Mort vivante est l’adaptation quasi-fidèle d’un roman de Stefan Wul paru en 1958. La Mort vivante, de Vatine et Varanda. Glénat. 15,50€
Comix Buro : une rentré en force
Trois autres albums griffés Comix Buro viennent de sortir en cette rentrée. Il s’agit du one-shot La Véritable histoire des Franges de l’Espagnol Juanjo Rodriguez J., l’histoire fictive d’un groupe de rock qui aurait allumé le feu en mai 1968 avec une de leurs chansons, le tome 1/2 de L’Orphelin de Perfide de Hautière et Adrián, adaptation graphique d’un roman de Stefan Wul, et le tome 1 de Héros du peuple, de Boutin-Gagné, Hautière et Vatine, avec pour héros des justiciers d’un nouveau genre. Trois albums disponibles aux éditions Glénat.
Eric Guillaud