C’est l’été, les doigts de pied en éventail, le cerveau en mode repos et enfin du temps pour lire et éventuellement rattraper le retard. Sur la table de chevet, quelques livres en attente. C’est le moment…
Un éclat de rire revient à manger un steak, me disait ma grand-mère, de l’énergie pour toute la journée. À ce tarif-là, on risque de prendre de l’embonpoint en lisant l’album de Jonathan Munoz, Mauvaises mines, paru chez Glénat en mai dernier. Parce que des parties de rigolades, c’est un peu à volonté ici.
Jonathan Munoz que certains connaissent peut-être déjà pour l’album Un Léger bruit dans le moteur, Fauve polar SNCF au Festival international de la Bande Dessinée d’Angoulême en 2013, nous embarque ici dans le petit monde de l’édition jeunesse avec l’histoire d’un auteur qui, furieux de ne pas être lu par son propre éditeur, glisse dans ses albums pour enfants des répliques plutôt destinées aux adultes.
Alors forcément, quand Pin-Pin le petit lapin sort son gros… pour éteindre le feu au c… de sa voisine, ça fait un peu désordre parmi les jeunes lecteurs et met le directeur des éditions Couicoui dans une colère noire.
Mais bon sang, vous ne lisez pas avant publication ?
Non, personne n’avait lu le livre avant de le publier. Et c’est bien ce qui chiffonne l’auteur qui loin de se calmer envoie des planches à l’humour de plus en plus trash. Et surprise, les livres se vendent comme des petits pains… ou des steaks. Un très très bon bouquin de Jonathan Munoz sous la forme d’une mise en abyme percutante et hilarante.
Eric Guillaud
Mauvaises mines, de Jonathan Munoz Glénat. 14,95€