11 Mar

La Dordogne, les grives, les chats… et le voisin Raymond : tout un univers rural décrit avec tendresse par Troubs

790613_01Troubs a l’oeil du poète voyageur. Que ce soit à des milliers de kilomètres de là ou au coeur de notre terroir, l’auteur sait voir et raconter comme personne les gens, la nature, la vie, le quotidien. Après Chemin de pierres et La longue marche des éléphants, il revient avec Mon voisin Raymond, une très belle histoire de proximité…

À l’heure où le monde rural se vide peu à peu de ses habitants et de ses services, Troubs nous invite à partager son amour pour la campagne dordognotte, une année à l’écoute de la nature, des saisons et surtout de son voisin, Raymond.

Raymond vit seul dans sa petite maison, entouré de ses terres, de son potager, de ses arbres et de ses chats. Une vie simple et agréable, parfois rendue un peu plus compliquée lorsqu’il s’agit pour lui de couper et charrier du bois pour son poêle ou de passer le motoculteur entre les rangées de fraisiers. Raymond a 80 ans. Dans ces moments-là, heureusement il y a Troubs qui n’est jamais très loin. « Il n’y a qu’un bout de bois à traverser… », et l’auteur est rendu chez Raymond.

Un café ? Une petite prune ? Et la conversation s’engage entre les deux hommes. Oh rien de bien profond mais tout d’essentiel. L’hiver trop froid, l’été trop sec, les palombes qui s’effraient d’un rien, les salades à semer, les arbres à tronçonner, les ronces qui envahissent les parcelles en friche et les maisons abandonnées…

Avec Troubs et Raymond, on découvre la nature autrement, avec sensibilité, avec respect, avec amour, ici un essaim d’abeilles posé sur un poteau électrique, là un renard chassant le mulot, plus loin une fourmi qui se réchauffe aux premiers rayons de soleil du mois de mars, des grues qui se sont égarées et se disputent. On les accompagne aux champignons, on prépare des bocaux de pêches, on cuisine… Les jours passent, les mois défilent, les saisons se succèdent, Troubs et Raymond continuent leur vie, leurs échanges comme deux voisins, deux amis de toujours.

C’est beau comme du Davodeau, c’est bon comme du Depardon, une balade au coeur de la campagne et du monde paysan avec une touche de poésie et une louche d’humanité. Adoré !

Eric Guillaud

Mon voisin Raymond, par Troubs. Futuropolis. 17€

© Futuropolis / Troubs

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