Quand une bande dessinée se lit d’un trait d’un seul, avec la même grâce, la même fluidité qu’un pas de danse, c’est que les auteurs ont merveilleusement réussi le pari de nous entraîner dans leur univers. Quand de surcroît il s’agit d’une adaptation de roman, alors ce pari devient un coup de génie. En attendant Bojangles en est un…
Mais pourquoi donc s’embarrasser d’une adaptation ? C’est toujours compliqué une adaptation, il faut respecter l’oeuvre tout en y apportant son propre regard, adapter en s’adaptant, ou l’inverse.
Alors on a demandé à Ingrid Chabbert, la scénariste, qui nous a expliqué le pourquoi du comment : « C’est mon éditrice qui m’a proposé cette adaptation lorsqu’ils ont acheté les droits. Ce n’est donc pas un choix de ma part au départ mais je n’aurais pas accepté cette proposition si je n’avais pas moi même adoré le roman ».
Pas trop de pression ? « Oulala si, une pression énorme !! Le pire étant celle que je m’imposais à moi même. Vu le succès phénoménal du roman, on sait que beaucoup de personnes vont s’y intéresser et donc le juger ».
« Lorsque vous écrivez un roman… », explique Olivier Bourdeaut en préface, « les personnages vivent bien au-delà des mots qui les animent. Leur univers est dans votre imaginaire bien plus large que les scènes de vie que vous décrivez. C’est tout le talent de la scénariste et de la dessinatrice de s’être emparé de mon imaginaire pour le dessiner. J’ignore par quelle magie noire elle sont parvenues à le faire, et je prèfère ne pas le savoir. Le résultat est là : ce qui est occulté ne manque pas, ce qui est ajouté ne jure pas… ».
Qu’elle se rassure, qu’elles se rassurent même puisqu’elles sont deux à signer ce livre, le résultat est tout simplement magnifique. On rit, on danse, on s’amuse avec les personnages et puis… on se casse la gueule avec eux quand la vie est subitement moins légère, mois folle.
L’histoire ? Pour ceux qui n’auraient pas lu le roman d’Olivier Bourdeaut, En attendant Bojangles raconte l’histoire d’un homme et d’une femme qui s’aiment à la folie depuis leur première rencontre et s’aimeront à la folie jusqu’à la mort. En dire plus serait tentant mais je préfère vous laisser la surprise.
En attendant, Ingrid Chabbert et Carole Maurel peuvent savourer le très bel accueil reçu par le livre. « Pour moi, la plus belle des critiques a été la préface qu’Olivier nous a offert », conclue Ingrid.
Si vous avez encore une petite place au pied du sapin…
Eric Guillaud
En attendant Bojangles, d’après le roman d’Olivier Bourdeaut, par Ingrid Chabbert et Carole Maurel. Steinkis. 18€