Ce n’est pas vraiment une surprise sauf peut-être pour lui-même, comme il l’a laissé supposer. « Je ne m’y attendais pas du tout…« , a-t-il déclaré au figaro.fr. Mais depuis de nombreuses années, on entend son nom revenir dans les conversations angoulêmoises. Pour beaucoup de professionnels, c’était même devenu un mini scandale qu’il ne soit pas encore Grand prix.
C’est chose faite. La communauté des auteur(e)s professionnel(le)s de bande dessinée lui a accordé la majorité de ses suffrages, couronnant ainsi selon Dupuis, l’un de ses éditeurs, « l’une des oeuvres les plus emblématiques de la bande dessinée franco-belge tous publics et l’un des parcours d’auteur les plus prolifiques du 9e art européen« .
Dans un communiqué de presse, Glénat, un autre de ses éditeurs, salue « Son trait, à la fois classique et novateur, ses cadrages cinématographiques, son art du découpage et son sens de la mise en scène » qui « ont véritablement apporté un nouveau souffle à la bande dessinée contemporaine, l’affirmant comme l’un des auteurs majeurs du Neuvième art« .
Merci aux auteurs qui ont voté pour moi
« Je ne reviendrai pas sur le comportement du jury dans les années précédentes…« , a déclaré l’auteur à l’annonce de son Grand prix, « C’est le public qui a décidé et c’est mon nom qui est sorti (…) Merci aux auteurs qui ont voté pour moi, sincèrement, je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de dessinateurs qui m’aimaient bien ».
Qui est Hermann ?
Hermann Huppen de son vrai nom est l’une des grandes figures de la bande dessinée franco-belge, responsable d’une bonne trentaine de one shots comme Station 16, Lune de guerre, On a tué Wild Bill ou encore Sarajevo-Tango. Responsable aussi de quelques séries majeures du Neuvième art, Bernard Prince, Comanche, Jugurtha, Nic, Les Tours de Bois-Maury et bien sûr celle qu’il anime toujours aujourd’hui Jeremiah.
Hermann a commencé au milieu des années 60 dans les pages du journal scout Plein feu avant de réaliser très vite quelques Histoires de l’oncle Paul pour le journal Spirou. Dès 1966 avec Greg, il se lance dans la série Bernard Prince, puis dessine les premiers albums de Jugurtha et Comanche.
Jeremiah est la première série solo d’Hermann. Cette sage postatomique, habile mélange de fantastique et de western, est d’abord publiée chez un éditeur allemand avant de rejoindre Fleurus, Hachette, Novedi puis finalement Dupuis.
Comme chaque Grand prix, Hermann est automatiquement désigné Président de la prochaine édition.
Eric Guillaud