Illustrateur mais aussi peintre et auteur de BD. Miles Hyman a plus d’une corde à son arc et plus d’un pays dans son coeur. Entre l’Europe et les Etats-Unis, l’artiste a multiplié les aller-retours comme quelque chose de naturel ou presque…
« Quitter son pays, choisir de vivre ailleurs que là où on est né est un processus complexe, parfois difficile à expliquer aux autres », peut-on lire en ouverture de ce livre. Un processus difficile que Miles Hyman a en tout cas artistiquement assumé, travaillant aussi bien pour des revues du vieux continent (Libération, Le Monde, Télégramme…) que pour les supports du nouveau (The New York Times, The International Herald Tribune…). L’homme s’est aussi fait un nom dans la réalisation de couvertures de livres pour Gallimard, Le Seuil, Denoël et la série du Poulpe chez La Baleine. Enfin, il a illustré divers romans, notamment Manhattan Transfert de John Dos Passos, L’Agent secret de Joseph Conrad, Lorsque Lou de Philippe Djian.
Bref, Miles Hyman est partout, ses dessins nous accompagnent depuis la fin des années 80 et ce très bel ouvrage proposé chez Glénat n’est que pure récompense, pour lui peut-être mais surtout pour nous. On y retrouve près de 200 illustrations publiées des deux cotés de l’Atlantique, parfois inédites, le tout accompagné des textes de Michel Rime, Jean-Luc Fromental, Etienne Robial, Matz, Jérôme Charyn, Jean-Bernard Pouy… Tous parlent de lui, de l’homme aussi bien que de l’artiste, de leurs rencontres, mais aussi de ses dessins, de ses couleurs, de ses cadrages, de cet univers si particulier qui le rapproche selon les spécialistes d’un Edward Hopper. Un très très beau livre, très bien fait, intelligent, qui met en valeur le travail de l’artiste et nous plonge dans une douce atmosphère.
Eric Guillaud
Miles Hyman Drawings, de Miles Hyman. Editions Glénat. 39 €.
L’info en +
Jusqu’au 14 novembre 2015, l’artiste expose ses plus beaux originaux aux cimaises de la galerie Champaka à Paris.