Trois années passées sans nouvelles de notre trio féminin préféré, ça commençait à faire long, très long. D’autant qu’on l’avait laissé dans une très mauvaise posture après le cambriolage du Louvre et la disparition de Carole. Le manque alimentant le désir, les retrouvailles ne pouvaient être qu’explosives, elles le sont. Première constatation, nos « drôles de dames » version frenchi n’ont pas changé d’un cheveu. Avec le temps, elles ne se sont aucunement assagies, même Carole – qu’on a finalement retrouvé – enceinte jusqu’aux dents.
Toujours aussi foldingues, Alex, Carole et Sam, sont prêtes à tout pour alléger les grands musées nationaux de quelques chefs-d’oeuvres inestimables qui pourraient bêtement prendre la poussière. Après La Grande Odalisque au Louvre, elles ont décidé de s’attaquer à l’Olympia de Manet exposé au Petit Palais à Paris. Et l’affaire ne s’annonce pas simple d’autant que le commanditaire leur a collé un de ses hommes aux basques pour surveiller le boulot, un gars pas franchement drôle et peut-être un peu dangereux…
Tout est fluide, le scénario, les dialogues, le dessin… Tout est fluide, tellement fluide qu’on en viendrait presque à penser que la bande dessinée est finalement un art facile. En quelques sortes oui, il suffit juste de s’appeler Vivès, Ruppert ou Mulot. Bon autant dire que ce n’est pas donné à tout le monde de faire simple et efficace, de faire du divertissement intelligent, léger, drôle, dynamique, contemporain… en un mot génial. Certes, je ne suis peut-être pas tout à fait objectif vu que j’adore le travail de Môssieur Bastien Vivès (Les Autres gens, Pour l’Empire, Polina, Le goût du chlore…) mais tout de même, arriver à glisser Lady Gaga dans une histoire de grande cambriole dans un musée français, il fallait oser. Et rien que pour ça je dis que, oui, La Grande Odalisque et Olympia sont des albums de génie.
Eric Guillaud
Olympia, de Vivès, Ruppert & Mulot. Editions Dupuis. 20,50 €