Costaud comme une huitre, aussi charismatique qu’une limace séchée dans un pot de sel, aussi féroce qu’une tortue anémique à la retraite…
N’en jetez plus, la coupe est pleine. Non seulement, le grand méchant renard se fait balader par les poules mais il doit encore subir les moqueries du loup de la forêt voisine qui ne supporte plus cette mauvaise image donnée présentement des prédateurs. C’est vrai quoi. Où va-t-on si les renards ne font plus la loi dans les poulaillers et doivent se contenter de manger des navets ?
Mais le grand méchant renard a un plan : voler des oeufs, les couver, élever les poussins et les manger. Il fallait y penser. C’est tout bête…
A défaut d’être méchant, le renard de Benjamin Renner est divinement drôle. Comme les autres personnages qui traversent cette histoire sans cases, sans décors, sans bulles. Un one shot qui se lit d’une traite et vous laisse un sacré goût de rigolade dans le bec. Il faut dire que l’auteur a plus d’une plume à son arc même s’il signe ici sa première BD. Benjamin Renner est en effet l’un des co-réalisateurs du long-métrage « Ernest et Célestine », récompensé par de multiples récompenses dont le César du Meilleur film d’animation en 2013. Un grand méchant bonheur !
Et si vous aussi rêvez de jouer les grands méchants renards, alors par ici la sortie.
Eric Guillaud
Le Grand méchant renard, de Benjamin Renner. Editions Delcourt. 16,95 €