C’est l’une des oeuvres les plus noires de la bande dessinée francophone. L’une des plus novatrices aussi au moment de sa parution. Nous sommes au milieu des années 70, Philippe Druillet accompagne sa femme vers la mort et signe La Nuit, un cri venu de l’intérieur diront certains, un cri contre la mort, la maladie, le cancer, la médecine, les médecins incompétents…
Aujourd’hui encore, lire La Nuit est une sacré expérience qui peut mettre mal à l’aise, interroger, émouvoir, surprendre, rebuter, mais surtout pas laisser indifférent…
Dans une interview accordée à Jean Depelley et publiée sur le site bdzoom.com en janvier 2012, Philippe Druillet déclarait : « En peinture, chaque fois qu’il arrivait à un artiste un drame pareil, il en faisait une sculpture, une peinture ou quelque chose. Dans la bande dessinée, ça ne s’était jamais fait à l’époque. J’ai donc perpétué la tradition, à la mémoire de cette femme que j’ai adorée et que j’aime encore aujourd’hui, à travers le support d’une bande dessinée. Je me suis dit que je faisais une folie, que j’allais être rejeté par le monde de la B.D. Pas du tout… C’est un des albums qui se vend le mieux ».
Une pièce maîtresse du Neuvième art !
Eric Guillaud