Paris, le 14 mai 1940. La capitale n’est pas encore occupée par les forces nazies mais ce n’est plus qu’une question de jours. Redoutant une cinquième colonne du Reich, les policiers français reçoivent l’ordre de rassembler au Vel’d’Hiv toutes les femmes allemandes réfugiées sur le territoire. Déjà le Vel’d’Hiv ! Deux ans plus tard, l’endroit est à nouveau le théâtre d’un épisode peu glorieux de l’histoire de France. Des milliers de Juifs, hommes, femmes et enfants, sont arrêtés, encore une fois par la police française, parqués dans des conditions terribles, avant d’être finalement déportés. C’est la fameuse Rafle du Vel’d’Hiv. Une véritable profanation pour les amoureux du lieu comme Sam Lancelin, l’un des meilleurs pistards de l’époque, surnommé L’Ecureuil par le public populaire du Vélodrome. Sam Lancelin n’accepte pas ce à quoi il assiste. Son frère non plus ne peut accepter. Eddie Lancelin, infirme, laissé de côté par un père drogué au jeu, veut lui aussi réussir. Comme son frère. Il se tourne vers le journalisme et travaille bientôt pour la presse de l’ombre, fustigeant les Nazis sous le pseudonyme de « L’Ecureuil »…
C’est le destin de ces deux jeunes frères plongés dans la période sombre de l’Occupation que nous raconte ici le scénariste et dessinateur Lax. C’est aussi, après L’Aigle sans orteils (2005) et Pain d’alouette (2009), une nouvelle histoire consacrée au vélo et plus précisément aux pistards de ce Vel’d’Hiv ô combien mythique pour tous les amoureux de la petite reine avant que son nom soit finalement associé à la tragédie du génocide juif. Un récit émouvant et passionnant, un graphisme à la Lax, racé, incisif, en tout point adapté à ce genre de récits historiques ! EGuillaud
L’Ecureuil du Vel’d’Hiv, de Christian Lax. Editions Futuropolis. 15 euros
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Dans la première éditions de cet album, un cahier graphique avec commentaires et illustrations inédites de l’auteur nous invite à découvrir les coulisses du Vel’d’Hiv, les courses, le matériel des pistards…