Imaginez Paris, ses immeubles haussmanniens, ses monuments historiques et de-ci de-là des protubérances roses ou jaunes qui s’élèvent au dessus des toits. C’est le Paris post soixante-huitard qui se reconstruit aux couleurs vives de la flower power histoire de faire oublier la vieille république de de Gaulle morte avec lui le 31 mai 1968 et les années de guerre civile qui ont suivi. Nous voici donc en 1973. L’imagination est finalement au pouvoir. Les Situationnistes, Maoïstes et autres jeunes Communistes Marxistes Léninistes se partagent les places symboliques de la capitale. Daniel Cohn-Bendit, François Mitterrand et quelques autres font partie quant à eux du gouvernement d’union nationale qui se dissoudra le jour où sera promulguée la VIe république… C’est à ce moment précis que l’obscur organisateur en mai 1968 d’un casse de près 200 millions de francs se rappelle au bon souvenir de ses anciens complices désormais proches de la classe politique dirigeante. L’homme réclame son dû…
Après avoir revisité la conquête de la Lune, la Guerre froide, la Première guerre mondiale ou encore l’assassinat de Kennedy, Fred Duval, Jean-Pierre Pécau et Mr Fab imaginent un toute autre issue au fameux mois de mai 1968, une histoire alternative autrement appelée uchronie. Comme le précédent album de cette série franchement passionnante, celui-ci associe un scénario très élaboré, très documenté, et un graphisme racé relevé par les somptueuses couleurs de Fernandez qui joue ici sur les époques en passant d’une atmosphère grisâtre pour les années de guerre à des ambiances psychédéliques pour l’années 73. Prochain album en octobre 2011 sur Napoléon V avec… le Nantais Gess au dessin (Carmen Mc Callum, Teddy Bear…) ! E.G.