En ces temps de transhumance estivale, les mangas ont un avantage : celui de ne pas prendre plus de place qu’un livre de poche. Encore faut-il ne pas emporter toute sa bibliothèque. Subjective mais assumée, voici une petite sélection de nouveautés qui pourrait satisfaire les boulimiques de lecture…
On commence avec une valeur sûre, une série culte, plusieurs fois rééditée. Il s’agit de Maison Ikkoku du Grand Prix d’Angoulême 2019, Rumiko Takahashi (Ranma 1/2, Mermaid Forest…). Le deuxième volet de l’intégrale sorti en juin poursuit l’histoire de Yusaku Godaï. Ce jeune étudiant raté a décidé un beau jour de quitter la pension de famille dans laquelle il vit reprochant à ses colocataires de faire trop la fête et trop de bruit. Mais le jour même de sa décision débarque la nouvelle responsable de la maison de famille, Kyoko Otonashi. Elle est belle, elle est jeune, elle est veuve… de quoi lui faire changer d’avis. Ce deuxième volet sur les dix de prévus débute un an après l’arrivée de Kyoto Otonashi. Yusaku a enfin décroché un dîner avec elle… (Maison Ikkoku volume 2 (Perfect Edition), de Rumiko Takahashi. Delcourt / Tonkam. 12,50€)
Vous aimez Rumiko Takahashi ? Alors voici Mao. La nouvelle série de la mangaka débarque en France avec deux volumes d’un coup d’un seul. Je rassure tout de suite ceux qui auraient développer une petite allergie à l’histoire avec un grand H durant leur cursus scolaire, Mao ne retrace pas la vie du fameux chef d’état chinois Mao Zedong, non, Mao est ici un chasseur de yôkai, ces petites créatures surnaturelles qui hantent la mythologie japonaise. Et Mao a une mission : aider Nanoka Kiba, une jeune gamine du XXIe siècle qui a perdu ses parents dans un accident et qui a été projetée un siècle plus tôt, à lever le mystère sur sa véritable nature… (Mao 1 et 2, de Rumiko Takahashi. Glénat. 6,90€ le volume)
Adieu Osaka ! À la mort de son père, la jeune Tsugu Miikura retourne dans sa ville natale avec ses soeurs et sa mère. Douze heures d’autoroute, un camion à décharger, un appartement à emménager… et Tsugu peut enfin retrouver ses amies d’enfance qu’elle avait quittées avec regret sept années plus tôt. Et joie ultime, elles seront dans le même lycée à la rentrée. Mais à la joie des retrouvailles succède bientôt la déception. Chacun à taillé sa route pendant ces années et l’amitié qu’elle croyait inaltérable a pris un sérieux coup de mou. Mais Tsugu n’a pas dit son dernier mot et compte tout faire pour rapprocher les unes des autres, peut-être grâce à sa guitare. Tsugu adore le rock… (Golden Sheep, de Kaori Ozaki. Delcourt / Tonkam. 7,99€)
Inutile de présenter Les Légendaires, la fameuse série de Patrick Sobral aux millions d’exemplaires vendus, aux multiples séries dérivées et adaptations tous azimuts. Voici aujourd’hui l’adaptation officielle au format manga avec toujours Patrcik Sobral au scénario et Guillaume Lapeyre au dessin, un Guillaume Lapeyre déjà remarqué avec son manga City Hall. Le premier volet est sorti en mars juste avant le confinement, le second devait paraître en juin, il sera finalement disponible le 18 août. L’occasion de se replonger dans les 23 albums de la série avec un autre regard. En bonus, une jaquette réversible de Guillaume Lapeyre. (Les Légendaires Saga 1 et 2, de Sobral et Lapeyre. Delcourt / Tonkam. 7,99€)
Deux premiers volumes parus en juin, deux couvertures aux mêmes atmosphères victoriennes gothiques sophistiquées et un graphisme de caractère qui se démarque de la production classique, Shadows House du duo So-ma-to, Nori au scénario et Hisshi au dessin, s’affirme dès le départ comme une série à part. Et côté histoire, c’est la même chose, So-ma-to nous ouvre les portes du manoir de la famille Shadow avec une petite particularité : ses membres n’ont pas de visages et pallie cet état de fait en employant des poupées vivantes chargées de les servir et d’interpréter leurs émotions. Emilico est la poupée vivante de la jeune Kate Shadow. Tout juste arrivée à son service, elle doit apprendre à répondre à ses envies et à refléter sa personnalité. En attendant, elle frotte la suie que le vidage de sa jeune maîtresse laisse un peu partout dans la chambre… Vaut-il mieux être que paraître ? Shadows House est un petit bijou de mystère et de douce réflexion. (Shadows House volumes 1 et 2, de So-ma-to. Glénat. 7,60€ le volume)
Elle l’espérait de tout son corps, de toute son âme : faire une belle rencontre. Et elle l’a faite. Nietzsche, il s’appelle Nietzsche et prétend être la réincarnation du fameux philosophe. « Je suis là pour toi. Je vais t’aider à devenir un surhomme et à te débrouiller dans la vie », lui dit-il. Avec lui, la jeune Arisa Kojima pourrait effectivement obtenir enfin toutes les réponses à ses nombreuses questions et changer ce qui ne lui plait pas en elle. Arisa connaît un profond chagrin d’amour depuis qu’elle a vu son copain donner la main à sa meilleure amie. Elle veut devenir sage et réfléchie, accepter la chose, ne plus mourir de jalousie, mais ce n’est pas gagné. Pour tous ceux qui veulent s’initier à la philosophie façon Nietzsche… (Dans les pas de Nietzsche, de Harada Mariru, Sugimoto Iqura, Araki Tsukasa. Editions Soleil. 7,99€)
Eric Guillaud