14 Mai

Le coin des mangas : La Dame de la chambre close, Evol, One Piece, Blooming Girls, Biomega, Sakamoto Days…

On commence avec un one-shot, La Dame de la chambre close, paru aux éditions Glénat et signé Minetaro Mochizuki. Le nom du mangaka vous dit quelque chose ? Rien d’étonnant puisqu’il est l’auteur de Dragon Head, une série aussi sombre qu’inquiétante publiée en dix volumes dans les années 90 chez Pika Editions. Deux petites années auparavant, Mochizuki signait ce récit fantastique mettant en scène un étudiant, Hiroshi, en prise avec une femme au regard effrayant qui l’appelle nuit et jour au téléphone, sonne à la porte de son domicile, parvient à faire un double de ses clés pour s’inviter à tout moment. Mais que lui veut-elle ? Comment s’en débarrasser ? Hiroshi s’interroge mais le pire est encore à venir… Âmes sensibles, s’abstenir ! (La Dame de la chambre close, de Mochizuki. Glénat. 10,95€)

Il s’est fait connaître de ce côté-ci de la planète avec Search and destroy, Soil, Deathco, ou encore Wet Moon, il est de retour avec Evol, deux volumes parus à ce jour aux éditions Delcourt / Tonkam, un manga qui nous embarque dans un monde en déliquescence, qui pourrait être le nôtre finalement, où l’héroïsme et les pouvoirs qui vont avec sont un don héréditaire et où les héros sont au service de la justice, enfin de celui qui a parlé le plus fort, en général le plus véreux. L’avenir serait ainsi scellé dès la naissance de chaque être. Sauf pour Nozomi, Sakura et Akari, deux jeunes filles et un garçon ordinaires qui après une tentative de suicide se retrouvent eux-aussi dotés de supers-pouvoirs. De quoi combattre ce monde qu’ils ne supportent plus. Publié dans un grand format sous couverture rigide et avec jaquette, Evol est un manga d’une noirceur sans pareille dans lequel transparaît à chaque page le mal-être des adolescents et la violence de notre monde. Influencé par le punk, le cinéma et la bande dessinée américaine, Atsushi Kaneko exprime dans ces superbes pages toute sa colère, sa révolte, avec un trait qui n’est pas sans nous rappeler celui de Frank Miller. Énorme ! (Evol, d’Atsushi Kaneko. Delcourt / Tonkam. 19,99€)

Et ça continue, encore et encore… One Piece poursuit son bonhomme de chemin avec un 104e volume. De quoi nous faire tourner la tête et propulser la série du Japonais Eiichiro Oda dans le top One du manga le plus lu et le plus connu sur la planète Terre et peut-être au-delà. Plusieurs centaines de millions d’exemplaires vendus à travers le monde, une grosse trentaine de millions en France, un univers unique, un mélange d’aventure, de fantastique et d’humour, et un héros baptisé Lufy qui rêve de devenir le roi des pirates en trouvant le « One Piece », un fameux trésor. (One Piece tome 104, d’Eiichiro Oda. Glénat. 6,99€)

Et si vous n’en avez pas encore assez, les éditions Glénat proposent depuis 2018, un magazine à parution irrégulière entièrement consacré à la série culte de Eiichiro Oda. Le tome 11 est paru en janvier avec au menu un dossier sur la puissance des mots dans l’écriture du mangaka, des interviews, un manga inspiré du roman One Piece Novel A, des recettes de cuisine, des illustrations inédites, des chroniques… Prochain volume en juillet 2023. (One Piece magazine, tome 11. Glénat. 19,90€)

D’un côté, la scénariste Mari Okada, connue pour son travail sur de nombreuses séries d’animation. De l’autre, la dessinatrice Nao Emoto, responsable précédemment de Josée, le tigre et les poissons. Au centre, les deux premiers volets d’un manga d’ores et déjà adapté en série animée et en drama, Blooming girls, ou l’histoire de de jeunes filles membres d’un club de littérature qui découvrent un beau jour le sexe à travers leurs lectures. De quoi perturber tout ce beau monde et renvoyer chacune vers ses propres désirs… (Blooming Girls, de Mari Okada et Nao Emoto. 2 tomes parus. Delcourt / Tonkam. 6,99€ le volume)

Énorme ! Plus de 400 pages et ce n’est qu’un début. Deux autres volumes sont attendus pour cette réédition en grand format de Biomega, œuvre du génial Tsutomu Nihei. Énorme au niveau du contenant mais aussi et surtout au niveau du contenu avec ce graphisme si singulier du mangaka, un immense fan, et ça se sent, du créateur des décors et monstres d’Alien HR Giger. L’homme s’est fait connaître au Japon et en Europe avec des récits SF sombres, désespérés, violents, oppressants, organiques, reconnaissables entre tous. Après Abara et Blame 0, c’est donc au tour de Biomega de bénéficier d’une réédition Deluxe, de quoi profiter pleinement du génie de Nihei et de se téléporter en 3005, carrément, pour une histoire mêlant exploration spatiale et contamination virale. Le poids des mots, le choc des images. Une claque ! (Biomega deluxe, de Tsutomu Nihei. Glénat. 14,95€)

Vous avez adoré Chi une vie de chat de Konami Kanata, un énorme carton en 12 volumes publiés entre 2010 et 2015, alors vous devriez aimer Nights with a cat qui reprend un peu la formule magique du jeune chat débarquant dans un foyer, en l’occurrence ici celui de Futa et de sa petite sœur. À la différence près qu’ici, ce n’est pas le chat qui découvre la vie des humains mais les humains qui découvrent la vie de chat. Sa toilette, ses pupilles, ses oreilles, son sommeil… Futa décortique la bestiole et scrute ses habitudes tentant d’en apprendre un peu plus sur lui à chaque page. Le tout avec un peu d’humour et des couleurs ! (Nights with a cat, de Kyuryu Z. Glénat. 10,95€)

C’est une histoire d’épicier. Mais d’épicier épicé. Du genre qui ne vend pas que des légumes. Taro Sakamoto, c’est son nom, a beau avoir un léger embonpoint, une moustache à la papa, des lunettes de myope, il est à lui seul un mythe, une légende, un ex-tueur admiré de tous ses congénères, craint par tous les gangsters. Oui, Sakamoto l’épicier avait le flingue facile avant de raccrocher, de se marier, d’avoir un enfant et de s’installer comme épicier. Une vie pépère jusqu’au jour où le jeune assassin télépathe Sin débarque dans la supérette. Vous voulez de l’action ? Alors vous en aurez, Sakamoto Days est un concentré d’énergie au rythme de parution effréné. Le tome 8 est sorti en ce mois de mai. (Sakamoto Days tome 8, de Yuto Suzuki. Glénat. 6,99€)

L’adaptation manga de l’anime Neon Genesis Evangelion poursuit sa route dans une nouvelle édition en grand format, l’occasion de se replonger dans cette œuvre mythique qui marqua le monde de l’animation japonaise dans les années 90. En 2000, une astéroïde géante s’abat sur le pôle sud. Entre la montée du niveau des eaux, les crashes économiques, les guerres civiles… la moitié de la population humaine finit par disparaitre. Quinze ans plus tard, de mystérieux anges destructeurs font leur apparition. Pour les combattre : un seule solution, les Evangelion, de gigantesques machines de guerre anthropoïdes. Pour les amoureux des robots géants ! (Neon Genesis Evangelion, tome 5, de Yoshiyuki Sadamoto. Glénat. 14,95€)

On termine avec Nos Coeurs figés de Yuki Nishina et Nanora, une romance comme peut le laisser penser le titre mais une romance qui prend vie dans un monde à l’arrêt. Tous les jours à la même heure, le temps se met sur pause. C’est le Loss Time. Plus un souffle d’air dans les feuilles des arbres, plus un mouvement dans les nuages, tous les êtres à l’arrêt, comme pétrifiés, tous sauf Koji et Tokine qui se rencontrent pendant ce Loss Time, apprennent à se connaître et finissent par s’aimer. L’amour, toujours… (Nos Coeurs figés tome 1 de Yuki Nishina et Nanora. Moon Light Delcourt. 7,99€)

Eric Guillaud