Après Le Ciel pour conquête et la Hollande du XVIe siècle, la jeune autrice coréenne Yudori nous offre un nouveau voyage dans le temps et l’espace avec Les Enfants de l’empire, une romance dans le contexte de la Corée des années 30…
Jun et Arisa sont deux adolescents, ils vivent sous le même toit mais ne sont pas issus de la même famille. Ils n’ont d’ailleurs pas grand-chose en commun. Héritier d’une noblesse déchue, Jun vient de la campagne profonde. Poussés par la misère, lui et sa mère sont venus s’installer à Gyeongseong, aujourd’hui Séoul, pour trouver du travail. Sa mère s’est finalement mise au service de Monsieur Jo, un riche commerçant qui n’est autre que le père d’Arisa.
Tandis que Jun a été élevé dans la tradition la plus stricte, Arisa, elle, a toujours baigné dans une culture urbaine à l’occidentale, moderne et ouverte sur le monde. Ses habits, ses loisirs, ses passions, sa manière de se comporter sont loin d’être la norme dans la Corée des années 30 alors occupée par les Japonais. Pourtant, même si tout les oppose, Jun et Arisa vont s’aimanter l’un l’autre et nouer une relation amoureuse qui ne dit pas son nom… du moins dans ce premier volet.
Si la trame du récit est extrêmement classique, ce premier volet des Enfants de l’Empire se distingue par une approche associant fiction et pages documentaires, romance et histoire de la Corée. Il se distingue aussi et surtout par sa mise en images, un trait gracieux, des planches épurées et des couleurs douces. Enfin, et comme elle l’a déjà fait dans son précédent livre, Yudori s’intéresse ici à la condition féminine et aux différences de classes. Sans lourdeur !
Eric Guillaud
Les Enfants de l’Empire tome 1, de Yudori. Delcourt. 19,99€