Si vous faites partie de ceux et celles qui doutent du message féministe véhiculé par le film Barbie, alors voici qui devrait vous remettre sur le bon chemin, Sultana a beau avoir du rose et que du rose sur toutes ses pages intérieures, le message ne fait ici aucun doute…
Sarah est une jeune Marseillaise de 35 ans, sans crush, sans enfants, sans chats, bref libre comme l’air. Enfin presque ! Elle doit tout de même travailler de temps en temps pour payer son loyer, un « boulot de merde » comme elle aime se le répéter. Sarah est livreuse.
« Et comment ça se fait que t’as pas d’enfant ? »
La question revient comme un boomerang. Et un « petit mari pour l’année prochaine ? ». De quoi lui immiscer lentement le doute dans son esprit. Et si la finalité de la vie, c’était effectivement de faire comme la majorité des femmes ? Avoir un enfant, un homme, un foyer ?
Alors elle cherche l’âme sœur sur Tinder, elle teste, s’interroge, beaucoup, jusqu’au jour où une diseuse de bonne aventure lui suggère : « si tu arrêtes de te poser la question… et de te mettre la tête à l’envers… alors la question arrêtera d’être un problème ! ».
Ne plus se poser de question, prendre la vie comme elle est, comme elle vient, l’accepter et surtout s’accepter, ne pas chercher à faire comme la voisine. Voilà le message de Sultana, refuser le diktat de la norme, de la bienséance, s’offrir une autre vie, sa vie, en laissant parler ses aspirations plutôt que les injonctions d’une société forcément patriarcale.
Alors oui, toutes les pages de l’album, 144 au total, sont en noir et rose mais la couverture, elle, annonce la couleur, une histoire vraie avec des vrais préoccupations féministes sous le soleil de Marseille.
Eric Guillaud
Sultana, de Lili Sohn et Elodie Lascar. Steinkis. 22€