Chacune de ses œuvres est un régal de poésie, d’émotion, de générosités graphiques et de trouvailles narratives. C’est encore le cas avec cette adaptation du roman d’Antonio Moresco baptisé La Petite lumière aussi mystérieux que poétique…
« Je suis venu ici pour disparaître dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant ». C’est par ces quelques mots et une image, une grappe de bicoques accrochées à la montagne, que s’ouvre La Petite lumière. Dans le rôle principal, un vieil homme qui compte attendre là le repos éternel, loin de tout, loin de tous. Chaque soir, il s’installe devant ce paysage comme d’autres le feraient devant un tableau ou le petit écran. Et chaque soir, il assiste à la même scène : une petite lumière s’allume à la nuit tombée. Toujours au même endroit.
« Qu’est-ce que ça peut bien être, qui peut bien l’allumer ? », se demande-il. Une lumière qui filtre d’une maison ? Un réverbère ? Au beau milieu des bois ? Poussé par la curiosité, notre vieil homme décide de se rendre sur place. Il y découvre une petite maison et dans cette petite maison, un enfant.
On aurait pu croire l’affaire réglée, le mystère résolu. Mais non, au contraire. L’enfant semble vivre seul ici, prépare lui-même ses repas, fait son linge, ses devoirs et est inscrit dans une école. Mais pas la même que les autres enfants ! Pour le vieil homme commence alors une dernière aventure…
Toby mon ami, Âme perdue, Match, Un Océan d’amour, Chronosquad, Quelqu’un à qui parler… Qu’il intervienne en qualité d’auteur complet ou non, qu’il propose une adaptation de roman ou non, Gregory Panaccione nous émerveille à chaque fois de sa griffe unique dans le paysage foisonnant du neuvième art.
Transfuge du dessin animé, Français vivant en Italie, il nous offre ici une merveilleuse adaptation du roman d’Antonio Moresco, La Petite lumière, La Lucina en italien, première traduction en français, Prix de la Librairie Nouvelle 2014 et Prix des Rencontres à Lire de Dax 2015.
Habitué d’une franche économie de mots, certains de ses romans graphiques sont muets, Gregory Panaccione fait passer par son trait expressif et vibrant toute la poésie et le mystère du récit ou chacun de nous pourra puiser ou non réflexions autour de la vie, du sens de la vie, de la vieillesse, de la solitude, de la mort… Une belle pépite !
Eric Guillaud
La Petite lumière de Grégory Panaccione. Delcourt. 27,95€