Nul besoin d’être un amateur éclairé de rock pour le connaître. Jimi Hendrix fait partie de notre patrimoine mondial musical. Mais derrière l’artiste, il y a l’homme et avant l’homme, l’enfant. C’est cette vie que nous invitent à découvrir ici Dupont et Mezzo. Et c’est franchement passionnant !
Un génie de la guitare ! C’est ainsi que la plupart d’entre nous le connaissons, un génie de la guitare mort à 27 ans dans des circonstances relativement troubles, après seulement quatre ans de carrière internationale. C’est peu, très peu, mais suffisant pour marquer l’esprit et l’histoire du rock. Jimi est une star, une légende, un mythe qui aujourd’hui encore influence nombre d’artistes bien au-delà de la seule musique rock.
Ça c’est pour la face A, le côté visible, connu de tous ou presque. Pour le reste, la face B, à moins d’avoir ingurgité l’une des nombreuses biographies ou la volumineuse fiche wikipedia le concernant, vous pouvez être passé à côté de son histoire, de sa jeunesse réellement misérable et sordide dans le Seattle des années 40/50, de cette mère volage, de ses frères et sœurs abandonnés, de son apprentissage musical sur des guitares d’un autre âge auxquelles il manquait forcément des cordes, de ses treize mois passés dans l’armée pour échapper à la prison, de ses premiers groupes, de ses premières amoureuses, de ses rencontres avec Little Richard, BB King ou encore les Rolling Stones…
C’est cette jeunesse que racontent Jean-Michel Dupont et Mezzo dans ce premier des deux volets prévus. Une biographie ? Plutôt un portrait aiment-ils préciser, affirmant avoir eu une approche subjective montrant le côté lumineux de Jimi Hendrix mais aussi son côté sombre, comme ils l’avaient déjà fait avec une autre figure mythique de la musique, Robert Johnson, dans l’album Love in vain.
Un format carré à l’image des vinyles, des planches en noir et blanc d’une beauté, d’une densité, d’une intensité incroyables et cette histoire sobrement synthétisée et racontée de façon linéaire. Un album à l’esprit rock, très rock complété, comme il se doit, par une bande son de premier ordre dans les dernières pages.
Eric Guillaud
Kiss the sky, de Dupont et Mezzo. Glénat. 24,50€