Aïe aïe aïe, Noël est en vue et vous séchez définitivement sur le cadeau du cousin de la fille de l’oncle José ? Pas de panique, voici rien que pour vous et les millions de gens dans la même situation une sélection de bandes dessinées orientées jeunesse. Mais rien n’empêche de les offrir à des grands, voire très grands…
On commence avec Abby et Welton, un récit complet signé Anaïs Halard et Giorgia Casetti aux éditions Delcourt, un récit qui nous embarque pour l’Angleterre victorienne, dans un vieil hôtel tenu par monsieur Brickhouse. La jeune Abby y séjourne avec sa mère qui ne manque pas une occasion de la réprimander. Il faut dire que notre héroïne n’a rien de la classique jeune fille de bonne famille vouée à se marier et tenir une maison. Ce qu’elle cherche avant tout, c’est l’amour ! Et justement, ce Walton dont le portrait traîne dans une chambre ferait bien l’affaire. Abby enlace le tableau et l’embrasse jusqu’à redonner vie à ce Walton, Walton White, fantôme de son état, qui va très vite se révéler insupportable. Amour, humour et fantastique au menu de cet album, le tout avec un graphisme très plaisant. (Abby et Walton, de Halard et Casetti. Delcourt. 14,95€)
Les héros ne meurent jamais vraiment et survivent parfois à leurs créateurs. Michel Vaillant en est un bel exemple avec cette nouvelle série d’aventures reprises par une équipe talentueuse après le raccrochage de Philippe Graton. Scénario, graphisme… tout a été repensé, revu et corrigé pour offrir au personnage une seconde vie. Et ça marche ! Pikes Peak est le dixième volet de cette Saison 2 comme l’a baptisé l’éditeur, un dixième volet qui prend de la hauteur, 4300 mètres exactement. Pour la première fois, le pilote engage une Vaillante sur la Pikes Peak Hill Climb, plus connue sous le nom de course vers les nuages, dans la montagne de Pikes Peak aux États-Unis. 1440 mètres de dénivelés, 156 virages, des précipices à finir pétrifiés et une course de folie… (Pikes Peak, Michel Vaillant tome 10, de Lapière, Benéteau et Dutrueil. Dupuis. 15,95€)
Action avec Les Géants dont le quatrième volet est sorti en octobre dernier. Direction la Chine où le géant Alyphar et ses Cerbères ont détruit totalement deux centrales nucléaires créant la panique au sein de la population qui craint des retombées radioactives. Et malheureusement, le reste du monde n’est pas à l’abris. Partout, les Cerbères sèment le chaos au profit d’Alyphar. Mais tout n’est peut-être pas perdu, sept enfants aux capacités naturelles hors normes et liés à d’immenses créatures vont tout faire pour sauver la planète… (Les Géants, tome 4, de Christ, Drouin, Lylian. Glénat. 10,95€)
Les éditions Casterman, Jungle… et aujourd’hui Delcourt, les adaptations de La Ferme des animaux de George Orwell se suivent et ne se ressemblent pas même si l’histoire bien évidemment est toujours la même, la révolte des animaux dans une ferme da la campagne anglaise. Une adaptation au scénario bien ficelé et au dessin d’une belle lisibilité… (La Ferme des animaux, de Rodolphe et Le Sourd d’après l’œuvre de George Orwell. Delcourt. 10,95€)
Septième et dernier volume de cette série signée Mathieu Reynès qui remporte depuis le départ un certain succès auprès des jeunes filles. Il faut dire que l’héroïne que l’on a pu découvrir dès novembre 2015 dans les pages du journal Spirou puis à partir de janvier 2016 en album est dotée d’un sacré tempérament et d’un pouvoir surnaturel qui fait fantasmer, à savoir la télékinésie, faculté métapsychique hypothétique de l’esprit qui permettrait d’agir directement sur la matière. Ça peut aider à déplacer des montagnes. Harmony, c’est de la SF pour tous plutôt bien écrite et mise en images. (Harmony tome 7, de Reynès. Dupuis. 12,50€)
26 albums en 24 ans d’existence, 10 millions d’exemplaires vendus, 48 albums spin off et bientôt un podcast, l’univers imaginé par Christophe Arleston et Didier Tarquin en 1994 est aujourd’hui tentaculaire et fait partie des plus gros succès de la bande dessinée. Après une petite pause de dix ans histoire pour les auteurs de prendre l’air et combattre la lassitude, Lanfeust fait son retour pour un nouvel opus avec les mêmes ingrédients que les précédents, un savant cocktail d’humour, d’action et de magie. Dans ce nouvel épisode, après avoir sauvé le monde, Lanfeust retrouve un peu d’anonymat en reprenant son métier de forgeron. Mais tout ceci pourrait bien être qu’une couverture… (La Forêt noiseuse, Lanfeust de Troy tome 9, de Arleston et Tarquin. Soleil. 14,95€)
Après Cosey, Tebo, Trondheim ou encore Loisel, c’est au tour de Jean-Luc Cornette et de Thierry Martin de nous proposer leur aventure de Mickey dans la fameuse collection lancée par les éditions Glénat il y a maintenant cinq ans et qui compte aujourd’hui 15 titres. Mickey et les mille pat est un très bel album au dos toilé rouge du plus bel effet et au beau format de 80 pages dont 4 de recherches graphiques. Il réunit quatre récits qui débutent pareillement au seuil de la petite maison de Mickey, quatre, autant de saisons qui défilent ici depuis le printemps jusqu’à l’hiver. Les histoires sont savoureuses, le dessin gentiment rétro, l’album incontournable pour les amoureux du personnage. (Mickey et les mille pat, de Thierry Martin et Jean-Luc Cornette. Glénat. 19€)
Héros à l’ancienne, Guy Lefranc est un journaliste-reporter né en 1952 dans les pages du journal Tintin sous la plume et le pinceau de Jacques Martin, déjà créateur de la fameuse série Alix. Depuis, nombre de dessinateurs et de scénaristes se sont succédé pour lui offrir à ce jour 32 aventures, autant de mystères à résoudre pour notre héros plongé au cœur des années 50. Dans ce nouvel épisode, Lefranc part à la recherche d’un panneau du retable de l’Adoration de l’Agneau mystique, un chef-d’œuvre de la peinture flamande dérobé dans le un musée de Gand. Un voyage dans le monde de l’art et de ses faussaires. (Les Juges intègres, Lefranc tome 32, de Corteggiani et Alvès. Casterman. 11,95€)
27 ans d’existence, 17 albums, plus de dix millions d’exemplaires vendus, un spin-off du même acabit baptisé Game Over, des adaptations en série animée, en jeux vidéo, en jeux de cartes, une multitude de produits dérivés… la série Kid Paddle est un vrai phénomène éditorial, et ce depuis de nombreuses années. Pourquoi un tel succès ? Tout simplement parce que l’auteur, Michel Ledent, aka Midam, a su créer un personnage d’aujourd’hui, passionné de jeux vidéo et de monstres en tout genre, souvent gluants et visqueux. On ne change pas une formule qui a fait ses preuves, ce nouvel album est à l’image des précédents, une succession de gags gentiment gore sur une ou deux pages. (Tattoo compris, Kid Paddle 16, de Midam, Dupuis. 10,95€)
Panique au château ! À en croire un messager introduit auprès du prince et de son mari, les animaux du royaume se révolteraient, refusant dorénavant de se laisser « bouffer la viande sur le dos ». De quoi en tomber du trône, envoyer la garde pour remettre tout ce beau monde dans le droit chemin et éviter une overdose de soupe de légumes à la cour. Plutôt que la garde, finalement, c’est le chambellan du château, Robilar pour vous servir, qui va tenter de reprendre les choses en main… Lancée en septembre 2020, cette série de David Chauvel au scénario et Sylvain Guinebaud au dessin, s’amuse à détourner les contes et autres romans populaires comme ici La Ferme des animaux. Une série aussi rusée que le personnage principal, bourrée d’humour, d’action et de dialogues savoureux à double lecture. Pour les petits et les plus grands ! (Fort Animo, Robilar ou le maistre chat tome 3. Delcourt. 15,50€)
Une sélection de BD à offrir pour les plus grands ? C’est ici…
Eric Guillaud