Libérer une princesse ! Qui pourrait refuser une telle mission surtout lorsque la princesse en question est d’une beauté incroyable. Arzhur n’a pas refusé, il s’est même empressé d’aller à son secours. Mais la vie n’a parfois rien d’un conte de fée…
Il était une fois un prince charmant qui libéra une belle princesse des griffes d’une monstrueuse créature… Enfin ça, c’est le scénario idéal. En ce qui nous concerne ici, le prince charmant est un simple chevalier, déchu qui plus-est pour faute grave, et la belle princesse retenue contre son gré, une princesse, certes, mais volontairement recluse dans un château abandonné, pour se protéger de son père et de sa mère avec une grosse bestiole pour animal de compagnie.
Alors forcément, lorsque Arzhur, le fameux chevalier déchu, débarque, tue son animal pour la libérer, l’histoire est bien mal emmanchée pour qu’il y ait des remerciements et que tout ça se termine par un mariage et une poignée d’enfants.
Toutefois, oui toutefois, les deux jeunes gens vont se rendre compte que l’un peu aider l’autre pour reprendre en main leur vie respective et vont finalement accepter de faire un petit bout de chemin ensemble…
Alliance magique que celle-ci entre le regretté Hubert à qui l’on doit déjà quelques beaux scénarios dont le très primé Peau d’homme avec Zanzim au dessin, et Vincent Mallié qui nous avait déjà ébloui avec Le Grand Mort, Les Aquanautes et deux albums de La Quête de l’oiseau du temps. Le diptyque médiéval dont ils nous offrent ici le premier volet est d’une beauté graphique et d’une intelligence scénaristique exemplaires. Une immersion dans le monde médiéval avec un conte qui prend à rebrousse-poil les codes du genre pour nous parler de la femme et de la famille. Magnifique !
A noter le magnifique travail du coloriste étonnement non crédité sur l’album, Bruno Tatti, qui a su s’approprier l’histoire et nous offrir des atmosphères bluffantes.
Eric Guillaud
Ténébreuse, de Mallié et Hubert, couleurs de Bruno Tatti. Éditions Dupuis. 19,95€ (en librairie le 22 octobre)