Ne cherchez pas un rapport quelconque avec le livre de Houellebecq, il n’y en a pas si ce n’est une partie du titre et peut-être un certain regard sur la France, celle qui ne gagne pas mais s’échine à ne pas trop perdre. Et c’est déjà pas mal…
Pour ceux qui ont moins de cinq ans, même s’ils doivent être logiquement peu nombreux à lire ces lignes, et ceux qui ont plus de 120 ans et n’auraient pas eu anglais première langue à l’école, une petite explication linguistique est peut-être nécessaire. La loose se caractérise par le manque de chance. Par extension, un looser est un malchanceux, un perdant.
Antoine n’est pas un looser à proprement parler, ou alors un looser volontaire, un gars qui ne rêve pas de se faire remarquer, d’avoir du succès, de briller dans les soirées mondaines. Non, son truc à lui, c’est qu’on lui foute la paix, qu’on l’oublie.
Il a pourtant un nom pas franchement minable notre Antoine. Doisneau, oui Doisneau comme le photographe. Et un job qui fait chouette sur une carte de visite : enseignant dans une école de design. Oui mais voilà, Antoine n’est pas le genre de gars brillant à faire émerger des idées neuves. Ou alors sur un malentendu.
Malgré tout, Antoine se retrouve un beau jour à la tête d’un partenariat de premier plan avec une grosse société chinoise. De quoi le laisser sur le flanc, lui qui ne fait que fuir les responsabilités avec une certaine réussite de ce côté-là. Et ce n’est rien par rapport à ce qui l’attend…
Bienvenue dans le monde de la France qui ne gagne pas, qui n’a pas de Rolex à 50 ans et qui n’en veut pas. Un bon petit bouquin rafraichissant signé par un auteur qui n’a à priori rien d’un looser et qui a le souci du travail soigné !
Eric Guillaud
Extension du domaine de la loose, de Pascal Valty. Editions La Valtynière. 15,90€ (disponible le 20 octobre)