Trois albums d’un coup, trois époques différentes, trois affaires d’état, trois dessinateurs et un scénariste unique, Philippe Richelle dont les grandes passions, la politique, l’histoire et le polar, constituent le socle de cette nouvelle collection ou série-concept telle que les éditions Glénat ont préféré la présenter…
Collection ou série-concept, peu importe, Affaires d’État nous embarque pour un voyage dans les coulisses du pouvoir où tout, on peut le vérifier régulièrement, n’est pas toujours très joli ! À chaque époque, dans chaque pays, ces affaires polluent la vie de nos sociétés, même celles qui se prétendent les plus démocratiques et les plus avancées.
Avec Guerre froide, Extrême droite et Jihad, trois premiers volets parus simultanément, Philippe Richelle et ses dessinateurs revisitent des événements qui ont ébranlé l’état français, respectivement dans les années 60, 70 et 80, des fictions librement inspirées de la réalité des faits.
« Avec un sujet comme Affaires d’État, coller strictement à la réalité des frais… », explique Philippe Richelle, « n’aurait simplement pas de sens puisque (…) la plupart de ces affaires ne sont pas élucidées. Quel serait l’intérêt pour le lecteur ? Nul ou presque. Et pour le scénariste que je suis, ce serait faire oeuvre de journaliste, voire d’historien, ce que je ne suis pas ».
Si les plus attentifs d’entre vous constateront que l’on retrouve ici deux des dessinateurs ainsi que le scénariste de la série Les Mystères de la République, série parue chez Glénat entre 2013 et 2018 et déjà construite autour du concept de trois séries parallèles, Philippe Richelle se défend de faire une suite.
« Même s’il existe une parenté avec Les Mystères de la République, Affaires d’État n’est pas une suite. Les personnages ne sont pas les mêmes, les époques abordées non plus. De plus, le côté polar est plus accentué dans Affaires d’état, et je colle davantage à des faits réels (…).
Côté dessin, pas de mauvaises surprises, les trois séries offrent un dessin réaliste de bonne facture avec une petite préférence pour celui d’Alfio Buscaglia sur l’album Jihad.
Eric Guillaud