Il avait disparu des écrans radar depuis six ans, de quoi nous laisser craindre le pire pour sa personne mais le revoici en grande forme, plus sombre et cynique que jamais, le Tueur reprend du service dans une nouvelle série baptisée Le Tueur Affaires d’état…
Terminées les missions à l’étranger. Au rayon souvenirs l’Argentine, Cuba, le Chili, le Mexique ou encore le Venezuela. Le Tueur est de retour à la maison et s’est même dégoté un job des plus honnêtes dans une entreprise installée sur le port de ce qui ressemblerait bien à la bonne ville du Havre en Normandie.
Un job honnête, oui, mais à temps partiel. Une couverture en fait qui lui laisse tout le temps nécessaire pour vaquer à d’autres occupations beaucoup moins… comment dire… honorables. Car le Tueur n’a pas raccroché les flingues. Bien aux contraire. Lui le solitaire, à son compte, est dorénavant aux ordres de la DGSE. Il n’a pas eu vraiment le choix. C’était ça ou on retrouvait son squelette au fin fond de la Patagonie.
« Je ne sais pas comment ils avaient fait pour me retrouver, mais j’avais reçu le message cinq sur cinq, d’une ils me retrouveraient n’importe où, et deux, j’avais la chance qu’ils avaient besoin de moi… »
Oui, la DGSE avait besoin de lui. Pour des dossiers épineux, des règlements à l’amiable, enfin… à l’amiable comme peut l’exiger la raison d’état.
Et ça tombe bien parce que notre tueur n’a aucune problème de conscience, il n’en a jamais eu. Alors la DGSE ou un autre, peu importe, il reçoit des ordres, il exécute…
Pour le premier épisode de cette nouvelle saison, le plaisir est bien au rendez-vous. Le scénario est carré, limpide, rythmé, et la mise en images moins clinique que dans les derniers albums parus, Luc Jacamon ayant troqué sa tablette graphique qu’il utilise depuis le deuxième tome contre des pinceaux et de l’encre. Quant au personnage, rien de changé véritablement, son cynisme hache menu notre société, ses petits travers et ses grandes lâchetés. Un beau retour !
Eric Guillaud
Le Tueur Affaires d’état tome 1, de Jacomon et Matz. Casterman. 18€ (en librairie le 15 janvier)