27 Sep

Tank Girl démonte la deuxième guerre mondiale !

Foutraque, anar, punk et avec toutes les aiguilles de la déconne dans le rouge : Tank Girl traîne ses Rangers et ses mégots depuis plus de trente ans. Et sa dernière aventure est toujours aussi déglingos.

Création du scénariste Alan Martin et du dessinateur Jamie Hewlett, elle a débarqué dans le monde la BD outre-Manche en 1988 comme un hippopotame en tutu au milieu d’une convention de dentistes. Alors que le règne de Margaret Thatcher touchait à sa fin et que le rock indépendant envahissait la culture grand public, son style très dense et bourré de références à la pop culture fut une sacrée baffe… Quitte à parfois laisser un peu de côté ceux qui n’aiment pas forcément ce côté limite hystérique. Surtout que malgré une désastreuse adaptation cinématographique que tout le monde a heureusement oubliée, ce personnage féministe, punk et surtout complètement destroy ne s’est toujours pas mis au bridge et à la couture.

Rien que le point de départ de ce Xe avatar d’une série désormais longue comme le bras bien que désertée par Hewlett (bien plus occupé avec le très lucratif Gorillaz qu’il a monté avec Damon Albarn) est volontairement digne d’un épisode des Monty Python. Enfin si John Cleese était fan des Clash… Pour faire simple, Tank Girl et son gang (dont son petit ami, un kangourou !) doivent remonter le temps jusqu’à la deuxième guerre mondiale pour retrouver l’une des leurs qui en a profité pour devenir une starlette d’Hollywood.

Tout ce petit monde a fini par se retrouver pour ce troisième et dernier épisode dans les Ardennes, coincé entre l’armée anglaise et toute une compagnie de chars allemands. Ah, et le détail qui tue : on est en plein hiver et bien sûr, Tank Girl commence l’aventure toute nue. Spoiler : tout ça se termine sur une île au milieu du Pacifique, avec plein de cocktails. Oui, on sait, c’est n’importe quoi. Et c’est drôle. Très drôle, à condition d’aimer les armes, les virages scénaristiques à 90° et la déconne à tout va. Ça plus un paquet de références plus ou moins cachées aussi bien aux grands films de guerre de la grande époque (avec en tête, La Grande Évasion) qu’à la série Stalag 13 ou même… Happy Days.

Bref, c’est le film ‘Inglorious Bastards’ de Quentin Tarantino mais à un rythme d’enfer et avec plus de paires de fesses. En gros, c’est du ‘Tank Girl’ survitaminé et c’est pour ça que c’est bon !

Olivier Badin

World War Tank Girl par Alan Martin et Brett Parson. Ankama / Label 619. 13,90 €,

Ankama / Alan Martin & Brett Parson