Bon ok, ce n’est pas tout à fait un livre de poche, il prend un peu de place et surtout pèse plus d’un kilo et demi, c’est un peu lourd dans un sac à dos, j’en conviens, mais c’est LE livre qu’il faut emmener au Hellfest cette année…
Pas besoin de concentration extrême, les décibels ne devraient donc pas gêner votre lecture, Hate, Chroniques de la haine est un album avare en dialogues mais généreux en graphisme. Adrian Smith, homonyme du guitariste d’Iron Maiden, y développe sur près de 300 pages un univers incroyablement noir et violent « où le soleil gèle et la lune brûle, où les forts dévorent les faibles », nous prévient l’éditeur.
Réalisé principalement sur ordinateur, la nuit, après son travail d’illustrateur chez Games Workshop et sur les romans de Dan Abnet, Hate, Chroniques de la haine fait immédiatement penser au travail de Philippe Druillet qu’il considère d’ailleurs comme un dieu.
Peu de textes et pas de couleurs, tout est ici en noir et blanc. Normal me direz-vous, il n’y a plus de soleil, mais ce n’est pas la seule raison : « J’adore le noir et blanc. Je pense que la couleur gêne le lecteur et qu’elle n’est souvent pas nécessaire. Elle dissimule de nombreux éléments intéressants. Le noir et blanc est plus direct, il montre tout », explique l’auteur à Jérôme Lachasse de bfmtv.com.
Une atmosphère lourde, très lourde, où la violence est pourtant plus souvent suggérée que montrée, et c’est là toute la force du récit de Smith : « Je n’ai pas besoin de faire quinze planches pour décrire une bataille… », confiait-il dans une récente interview d’Olivier Badin pour ce même blog, « je trouve beaucoup plus fort de dessiner l’avant et l’après. On revient toujours à cette notion d’atmosphère, je préfère suggérer plutôt que tout montrer. Et puis je trouve beaucoup plus fort une simple image des piles de corps et des vautours tournant autour une fois que les armes se sont tues».
À peine édité, Hate, Chroniques de la haine est déjà un livre de référence dans le milieu de la dark fantasy.
.Eric Guillaud
Hate, Chroniques de la haine, d’Adrian Smith. Éditions Glénat. 30€