« Parfois, tout commence… quand tout s’arrête ». C’est sur ces quelques mots que débute l’histoire du Cycle d’Inari. De quoi refermer le livre en pensant qu’on a dû louper quelque chose, un premier tome peut-être. Mais non, Le Cycle d’inari commence bien ainsi, quand tout s’arrête pour le dessinateur Winston touché par une paralysie des jambes aussi mystérieuse que subite…
Tout se présentait pourtant bien pour le jeune dessinateur qui mettait la touche finale à sa première exposition de dessins à Paris avant de repartir pour le Japon où l’attendait sa fiancée et un probable mariage. C’est dans la rue que les douleurs sont apparues. Tellement aiguës que Winston se retrouve plaqué à terre. Direction l’hôpital où les médecins diagnostiquent ici une banale rupture de ménisque, là une triple tendinite. Mais l’IRM passé dans la foulée ne détecte rien de spécial. Winston va devoir apprendre à vivre avec des douleurs et une paralysie inexplicables en espérant que ça passe et que ce net soit pas plus grave.
Après l’expo, le Japon. Mais les retrouvailles avec sa petite amie ne se passent pas comme prévu. L’ambiance est tendue, il doit trouver un travail avant d’envisager le mariage. Aux douleurs de ses jambes viennent s’ajouter celles de son âme. Lui qui voyait sa vie toute tracée – Japon, travail, mariage, enfants… – se met à douter de tout.
Premier album d’un diptyque, L’âme et la matière est aussi le premier album de Winston Wilsteiner, jeune graphiste qui travaillait jusqu’ici dans l’animation 3D, la publicité et l’illustration, notamment pour un studio d’animation japonais. On y parle de l’amour, de la culture japonaise, un peu de spiritualité mais pas trop quand même, de la maladie, et surtout surtout de ces doutes, de ces erreurs qui font que la vie est finalement pleine de surprises. Un album sorti en octobre dernier et toujours disponible.
Eric Guillaud
L’âme et la matière, Le cycle d’Inari (tome 1), de Winston. Éditions Delcourt. 15,95 €