Ces gars-là ont des gueules d’atmosphère, des gueules à ne pas jouer les enfants de choeur à la messe du dimanche matin. Non, ces gars-là sont des truands, des as de la cambriole, des professionnels du recyclage de biftons honnêtement gagnés. Enfin quand je dis ces gars-là, ce n’est pas tout à fait exact, je devrais plutôt dire ces gars-là ET cette fille-là…
Cassidy qu’elle s’appelle ! Autant dire qu’elle porte bien son nom et que les mecs ne lui font pas peur. « Bon, on se mesure la bite encore longtemps », lâche-t-elle à ses coéquipiers encore hésitants pour l’intégrer à l’équipe. Mais terminées les balivernes, place à l’action, un petit casse à l’agence bancaire BK de Clermont l’Abbaye et allez hop tout le monde à la campagne, histoire de se faire oublier de la flicaille.
Un mois au vert dans la ferme familiale à donner du grain aux poules, laissant le temps aux uns de faire connaissance, aux autres de se retrouver et au pognon de se refaire une beauté. « La Cagnotte pour l’instant elle est comme la République, unie et indivisible », dit l’un des truands. Un vrai nid douillet que cette ferme. Enfin presque. Le cousin qui a hérité des lieux n’est pas du genre regardant côté accueil. Un bourre-pif en guise de bienvenue et de sombres histoires de vaches folles cachées qui vont attirer les flics comme des mouches autour d’une bouse. Mort aux Vaches….
Il y a du Audiard et du Lautner dans l’air. Il y a aussi et surtout du Ravard et du Ducoudray qui réalisent ici un polar aussi noir que jubilatoire où les emmerdes volent en escadrille. Comme disait Audiard, « les conneries c’est comme les impôts, on finit toujours par les payer ». En attendant, payez-vous cette BD, vous ne le regretterez pas !
Eric Guillaud
Mort aux Vaches, de Ravard et Ducoudray. Editions Futuropolis. 19€