Elle s’appelle Renée, respire les vapeurs de manganèse dix heures par jour pour fabriquer des piles chez Wonder sous la surveillance d’un petit chef autoritaire. Pas la grande vie dont elle est en droit de rêver. Pas d’argent, peu de loisirs, une chambre sous les toits et un tourne disque qui passe Sylvie Vartan en boucle. « Comme un garçon moi j’ai ma moto, comme un garçon je fais du rodéo… ».
Et puis vient le mois de mai, le joli mois de mai. 1968, ses grèves étudiantes, ses occupations d’usines et d’universités, ses manifestations, ses moments de folie collective, de libération des corps et des esprits.
« Soyez réalistes, demandez l’impossible », recommande un des slogans. Sur les barricades ou pas très loin, Renée rencontre Antoine qui l’entraîne dans un milieu bien éloigné du sien, un milieu d’intellectuels, d’anarchistes, d’artistes… Finies l’usine, la suie noire, les vapeurs de manganèse, Renée s’émancipe, opte pour la couleur, une robe rouge, et la liberté…