Des tremblements, des pertes de mémoire, des sautes d’humeur… Mais ce n’est pourtant ni de la maladie de parkinson, ni d’alzheimer dont souffre René Figuière. On appelle ça la leucoaraïose, une maladie du système nerveux central, une banale démence sénile.
Lorsque le diagnostic tombe, il n’y a déjà plus rien à faire. La femme et le fils de René Figuière, Samuel qui est en l’occurrence l’auteur de cet album, comprennent qu’ils vont être les témoins impuissants d’une longue déchéance. Homme déjà réservé, René Figuière se renferme alors un peu plus sur lui-même. La peinture et la musique deviennent ses derniers refuges. Atour de lui, la vie continue tant bien que mal. Histoire de maintenir un lien avec son père, Samuel se lance dans l’adaptation en BD de ses carnets d’Algérie. On y découvre un homme qui avait eu le courage de dire non au port d’armes pendant son service militaire. Envoyé malgré tout en Algérie, il subit maintes humiliations et harcèlements de la part de ses chefs, jusqu’à passer en conseil de discipline.
Samuel Figuière, auteur par ailleurs de Chamans, La Maison à vapeur ou encore de Terre des ogres nous raconte l’histoire de son père et au delà l’histoire de leur relation père-fils avec beaucoup de tendresse et d’humanité. Il ne fait pas de son père un super-héros, juste un gars prêt à défendre ses convictions jusqu’au a bout. Et c’est déjà pas mal… Une belle histoire!
Eric Guillaud
L’Esprit à la dérive, de Samuel Figuière. Editions Warum?. 18€