« C’est un mauvais voyage, mal commencé, mal poursuivi », hurle un des marins du baleinier Pequod à l’encontre du capitaine Achab. Et de le supplier de ramener tout le monde à bon port. Mais le capitaine n’a que faire de ces supplications. Impossible pour lui de toucher terre sans avoir combattu le fameux cachalot blanc, Moby Dick, qui lui a jadis arraché une jambe. Une véritable obsession ! Et ce moment tant attendu par le vieil homme pourrait bien être arrivé…
Une adaptation magistrale du roman d’Herman Melville, souligne la maison d’édition Vents d’Ouest, et c’est vrai. L’adjectif est même au dessous de la réalité tant le diptyque de Chabouté est à tous points de vue une réussite. Nous en avions déjà dit le plus grand bien au moment de la sortie du premier volet, nous ne pouvons aujourd’hui que nous répéter. Le deuxième et dernier volet sorti ces jours-ci est à la hauteur du premier. L’auteur qui nous confiait dans une interview ne jamais avoir mis les pieds sur un bateau, souffrant d’un terrible mal de mer, a su nous embarquer, et de quelle belle façon, dans ce merveilleux récit, pièce maîtresse du patrimoine littéraire mondial.
A la question de savoir ce qui l’avait amené précisément à adapter le roman d’Herman Melville, Christophe Chabouté nous répondait il y a quelques mois : « Le défi de s’attaquer à un monument… La mince frontière entre l’acharnement et la folie d’Achab… Raconter avec des silences une grande partie de ce qu’a raconté Melville avec des mots et tenter d’en dire autant. Et puis j’ai l’océan tout autour de moi, je respire de grandes bouffées d’iode tous les jours et quand j’ouvre la fenêtre de mon atelier, par grosse houle, j’entends les vagues se briser sur la plage, ça aide ! » (l’intégrale de l’interview à lire ici)
Du très beau boulot !
Eric Guillaud
Message personnel : toujours prêt à boire un verre moussaillon
Moby Dick, livre second, de Chabouté. Editions Vents d’Ouest. 18,50 €