19 Sep

Chicagoland, une remarquable adaptation en BD d’un texte de R.J. Ellory par Fabrice Colin et Sacha Goerg

album-cover-large-27011C‘est typiquement le genre de bouquin qu’on aurait aimé emporter en vacances et déguster allongé sur une plage ensoleillée. Mais bon, Chicagoland arrive en septembre et finalement, c’est aussi une bonne histoire pour un jour de pluie, à lire au coin du feu ou sous une couette bien épaisse.

Il faut dire que le nom de l’album est plus que prometteur, Chicagoland. Tout autant que le nom de l’auteur, R.J. Ellory, un des grands maîtres du polar et du thriller réunis, responsable et coupable de quelques beaux succès de librairie comme Vendetta, Seul le silence, Les Anonymes ou encore Les Assassins tout juste sorti en France.

Chicagoland n’est pas l’adaptation à proprement parler d’un des romans de R.J. Hallory mais l’adaptation de trois de ses nouvelles intitulées Trois jours à Chicagoland, exclusivement publiées sous la forme numérique et notamment disponibles sur Amazon.

Elles racontent l’histoire d’un meurtre, affreux, celui de Carole, jeune institutrice, retrouvée assassinée chez elle. Une jeune femme sans problème, « une brave fille« , confie le gardien de l’immeuble, « la dernière personne au monde que quelqu’un aurait pu vouloir tuer« . Alors pourquoi ? Et qui ? Sur ce dernier point, la justice a trouvé la réponse, du moins le croit-elle, un coupable idéal qui s’est dénoncé, a été jugé et finalement exécuté en présence de la soeur de Carole qu’on peut imaginer grandement soulagée. Pourtant, un homme reste persuadé de son innocence. Cet homme, c’est le flic qui a été chargé de l’enquête. Pour lui, quelque chose cloche dans toute cette histoire et son exécution est une pure injustice…

Trois nouvelles, trois regards sur l’affaire, celui de la soeur de Carole, du flic et enfin du meurtrier, et à l’arrivée un très très bon polar qui joue sur les faux-semblants. L’adaptation de Fabrice Colin et de Sacha Goerg est tout simplement fabuleuse. Pas un temps mort, un suspense absolument maîtrisé, un graphisme qui soutient l’histoire, une narration sans faille… Bref de quoi passer un bon moment ! Lu, déjà relu et approuvé deux fois !

Eric Guillaud

Chicagoland, de Fabrice Colin et Sacha Goerg. Editions Delcourt. 15,95 €.

04 Mai

Burn out, l’histoire d’une vengeance implacable signée Ozanam et Sommer

L.10EBBN001514.N001_BurnOUT01_C_FRLa vengeance est un plat qui se mange froid. Ethan Karoshi, policier de son état, va même apprendre à ses dépens qu’elle peut se déguster gelée. A faire mal aux dents ! Mais revenons au début de cette histoire. Nous sommes en juillet 1980 du côté de Reno dans le Nevada. Ethan Karoshi, donc, mène une vie plutôt paisible, partagée entre son boulot, sa famille, ses parties de pêche et sa maîtresse. Oui quand même, Ethan a une maîtresse, histoire de correspondre à l’image qu’il se fait du flic normal, du genre qu’on rencontre dans les polars. Et c’est justement de ce côté-là que l’affaire va se corser. Debra Willer, sa maîtresse, est retrouvée sauvagement assassinée. A partir de ce moment précis, la vie d’Ethan ne sera plus du tout la même…

Un scénario implacable pour une vengeance qui l’est tout autant, Burn out est un petit bijou de polar violent et cynique dans l’Amérique des années 80. Au scénario : Antoine Ozanam qui a déjà signé plusieurs albums chez Casterman dont Le Roi banal ou Succombe qui doit, et au dessin le Danois Mikkel Sommer dont c’est ici le premier album pour le marché francophone, le premier mais certainement pas le dernier tant son graphisme est remarquable. Celui qui estime « n’avoir jamais été un grand dessinateur » , comme il l’a déclaré dans une interview accordée au site Nobrow, fait pourtant preuve ici d’un talent confirmé. Chacune de ses planches nous plonge corps et âme dans une atmosphère étouffante, suffocante, à la limite de la surchauffe !

Eric Guillaud

Burn out, de Ozanam et Sommer. Editions Casterman. 18 €

© Casterman - Ozanam & Sommer

© Casterman – Ozanam & Sommer

23 Déc

Amarillo, le retour de Blacksad de Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido

9782205071801-couv-I400x523Blacksad est fatigué de jouer au détective privé. Très fatigué ! Il se demande même s’il n’aurait pas dû poursuivre la tradition familiale et devenir photographe comme son grand-père. C’est dire ! En attendant, il est prêt à accepter n’importe quel job pourvu qu’il n’entende plus parler de meurtre ou de cadavre. Et le hasard faisant parfois bien les choses, Blacksad croise un riche Texan qui l’embauche pour conduire une voiture jusqu’à Tulsa, à un peu plus de 1000 kms de la Nouvelle-Orléans. Un boulot pépère, une promenade du dimanche en Cadillac se dit-il. Pépère oui jusqu’au moment où notre privé, qui se voyait déjà en pré- retraite, se fait chouraver la tire par deux beatnicks du plus mauvais genre. Alors forcément, ça fâche…

Trois années qu’on n’avait pas apperçu sa trogne noire et son museau blanc, trois longues et insupportables années pour les nombreux fans du personnage et de la série. Mais l’attente est largement récompensée et en même temps habituelle tant Juanjo Guarnido et Juan Díaz Canales aiment prendre leur temps et multiplier les expériences. ils ont signé en tout et pour tout 5 albums en 13 ans. C’est peu mais le très primé Blacksad est toujours l’un des polars animaliers, si ce n’est l’un des polars tout court, les plus forts en caractère et les plus noirs de la planète BD. Il vous manquait un ultime cadeau de Noël ? Ne cherchez plus, vous l’avez trouvé…

 Eric Guillaud

Amarillo, Blacksad (tome 5), de Juan Díaz Canales et Junajo Guranido. Editions Dargaud. 13,99 euros