Giovanni a fait des kilomètres et des kilomètres pour retrouver son frère Fabio. 10 ans qu’ils ne s’étaient pas vus, 10 ans sans donner de nouvelles. Et Giovanni n’est pas venu seul. Son père, leur père, l’accompagne… dans une urne funéraire. A peine de quoi calmer Fabio le sanguin qui se demande bien ce que Giovanni peut lui vouloir. Juste qu’il se joigne à lui pour ramener les cendres du père à la maison, en Italie. Rien de plus ! Et les voilà partis tous les deux lancés en Fiat 500 sur les routes de France et d’Italie. Direction le village natal, là ou les oranges poussent naturellement dans les arbres, là où se trouvent les racines des deux frangins, là où les souvenirs du passé sont encore douloureux…
Après Le Désespoir du singe sur un scénario de Jean-Philippe Peyraud, Pourquoi j’ai tué Pierre avec Olivier Ka et Je mourrai pas gibier, adaptation du roman de Guillaume Guéraud, Alfred nous revient avec Come Prima, un récit de plus de 200 pages dont il signe à la fois le scénario et le dessin. Come Prima est une comédie sociale en forme de road movie qui nous entraîne sur les routes de la France et plus encore de l’Italie des années 50/60. Un hommage à ce pays d’où sont originaires les ancêtres de l’auteur et surtout un hommage au cinéma italien de l’époque, celui des Dino Risi (Une vie difficile), Mario Monicelli (Le Pigeon) et autres Pietro Germi (Divorce à l’italienne)…
« J’ai une fascination… », explique Alfred, « pour ce que le cinéma populaire italien des années 50/60 était capable de faire, avec la tragi-comédie. Cette manière de jouer sans cesse avec le grave et le léger, de faire avec beaucoup de générosité des films souvent « bricolés » et sans grands moyens. Quelque chose me touche profondément dans cette manière de faire les choses ».
Une très belle histoire de famille au parfum d’Italie !
Eric Guillaud
Come prima, d’Alfred. Editions Delcourt. 19,99 euros