Certes, Daniel Saboutet n’est pas du genre fonceur, à écumer les petites annonces, à harceler Pôle emploi ou à faire du porte à porte pour trouver un job. Il faut dire qu’entre les sorties avec les potes et sa passion dévorante pour le modélisme, il lui reste finalement peu de temps. De toute façon, Daniel attend les résultats d’un concours aux PTT…
Et c’est un peu pareil avec les filles, pas vraiment le courage de les aborder. Il y a bien la voisine quand son mari n’est pas là… mais rien de vraiment sérieux. Et puis un jour, c’est le gros lot. Daniel apprend qu’il a réussi son concours. Il est postier. Adieu la banlieue parisienne, direction le petit village d’Azet où il distribuera désormais les bonnes et mauvaises nouvelles…
Je ne sais pas vous mais moi les problèmes des bobos parisiens en mal de reconnaissance et d’amour, à un moment ça lasse. Heureusement, Pascal Rabaté est là pour nous remettre régulièrement les pieds sur terre, les pieds dedans même comme le revendiquait un de ses albums publié bien avant le célèbre Ibicus. Et c’est un nouveau morceau de vie, de vraie vie, qu’il nous propose ici, le quotidien ordinaire de gens normaux, comme dirait notre président, mais avec un sens de l’observation et de l’humour sans équivalent dans la bande dessinée francophone. Biscottes dans le vent est en fait à la fois la reprise et la suite d’un récit sorti en 2001 et intitulé Tartines de courant d’air. Un peu plus de dix ans séparent donc la première et la deuxième partie mais le trait de Bibeur-Lu déjà remarquable a gagné en lisibilité et en élégance. Un p’tit bonheur. EGuillaud
Biscottes dans le vent, de Bibeur Lu et Pascal Rabaté. Editions Vents d’Ouest. 25,50 euros