1947, un petit village des Ardennes belges. La guerre a beau être terminée depuis deux ans maintenant, la vie quotidienne de chacun est encore profondément marquée par celle-ci. Le marché noir est un sport national, la débrouille une obligation, les ruines dans les grandes villes d’Europe une réalité, les tensions est-ouest une nouvelle donne. C’est dans ce contexte que Thomas, jeune bourlingueur, apprend que sa compagne, son amour, l’Espagnole Assunta, est enfermée dans un camp russe, de l’autre côté de ce que Winston Churchill appelle dès 1946 le rideau de fer. Dès lors, Thomas n’aura de cesse de tout mettre en oeuvre pour l’exfiltrer…
Après Les Temps nouveaux qui débutait à la fin des années 30 avec l’explosion du Rexisme (mouvement d’extrême droite belge), Warnauts et Raives poursuivent leur récit avec un nouveau diptyque qui nous plonge cette fois dans le contexte de l’après-guerre et du début de la guerre froide. On retrouve bien évidemment les personnages principaux, le frère rexiste de Thomas en moins, tué dans un guet-apens. Car c’est ça aussi la touche Warnauts-Raives : partir d’un contexte historique fort pour raconter les petites histoires du commun des mortels, des morceaux de vie, de survie, d’amour, de passion et de déchirements. Graphiquement, comme toujours, le trait réaliste et les couleurs directes, fruits d’un travail à quatre mains, font immédiatement sensation. Une chronique subtile et documentée. EGuillaud
Après-guerre, de Warnauts et Raives. Editions Le Lombard. 14,99 euros