Des jeunes, des vieux, des amoureux, des clochards, des comédiens, des musiciens, des intellectuels, des ouvriers, des sportifs, des actifs, des retraités, des gourmands, des chiens aussi, et beaucoup de passants indifférents qui s’arrêteront peut-être un jour. S’ils avaient des yeux, voilà ce que les bancs publics pourraient voir. Et s’ils avaient des oreilles, ils entendraient toutes les histoires du monde. Christophe Chabouté en a ici imaginé quelques-unes, des joyeuses, des tristes, des fugaces, des tenaces, des histoires qui appartiennent au quotidien. « J’avais envie de rendre important le futile… », confie l’auteur, « mettre en avant ces petits détails anodins, tellement communs et insignifiants que l’on ne les voit plus… essayer de rendre assourdissant le bruit d’une feuille morte qui tombe, guetter le léger et le frivole, et tenter de rendre l’ordinaire extraordinaire… ».
Et de fait, sur plus de 300 pages, Christophe Chabouté nous offre comme un long plan séquence dans lequel se jouent une multitude de portions de vies, des scénettes toutes teintées de poésie, de tendresse, d’humanité et de joie de vivre. « Contrairement à de précédents livres où mes histoires laissent généralement un goût amer et où l’humour est grinçant, j’avais envie pour celui-ci de décrocher de petits sourires au lecteur, à la manière d’un Tati, faire preuve d’une certaine légèreté, d’humour tendre, arriver à ce que le drôle ne soit pas caustique mais touchant… ». Après les magnifiques Henri-Désiré Landru, Terre Neuvas et Construire un feu, tous parus aux éditions Vents d’Ouest, Christophe Chabouté poursuit l’édification d’une oeuvre singulière, très personnelle, qui donne la priorité à l’imaginaire. EGuillaud
Un peu de bois et d’acier, de Chabouté. Editions Vents d’Ouest. 30 euros